La lutte contre le chômage au Luxembourg: l'analyse de François Biltgen à l'issue de la réunion du Comité permanent de l'Emploi

"Procurer le plus rapidement possible le plus de postes à durée indéterminée aux personnes en recherche d’un emploi", c’est avec ces mots que François Biltgen, ministre du Travail et de l’Emploi, a résumé lors d’un point de presse le 9 novembre 2005 l’objectif des discussions menées la veille au sein du Comité permanent de l’Emploi. Le ministre a souligné d'emblée que lors de cette réunion, décidée dans le contexte de la réunion du Comité de Coordination Tripartite du 31 octobre, aucune décision n'a été prise, mais qu'elle servait principalement à préparer la prochaine réunion Tripartite du 18 novembre.

Les spécificités du marché de l’emploi au Luxembourg

Même si l’économie luxembourgeoise continue à créer des emplois en bon nombre, la grande majorité de ces nouveaux emplois sont occupés par des travailleurs frontaliers, a constaté François Biltgen. Devant le risque d’une augmentation du taux de chômage parmi les résidents et le risque général d’un accroissement du taux de chômage à long terme, qui se situe actuellement au Luxembourg à 4,7%, il conviendrait donc selon le ministre de soumettre à une analyse critique les instruments politiques de résorption du chômage, qui ont incontestablement fait leurs preuves dans le passé et qui doivent être adaptés au défi actuel.

Soutenir activement les personnes en recherche d’un emploi

Selon le ministre, les mesures suivantes sont sujettes à discussion:

  • le projet de loi 5144 relatif au chômage social
  • le projet de loi 5501 relatif à l’adaptation de certaines mesures actives en faveur de l’emploi
  • le dossier tournant autour de la recherche de solutions intelligentes à privilégier en cas de restructurations d’entreprises (mieux connu sous le terme de "maintien de l’emploi")
  • la préretraite-ajustement

François Biltgen a confirmé le maintien de la protection contre le licenciement abusif. Il s’est en outre dit opposé à une modification du montant de l’allocution de chômage de 80% du dernier revenu et à la durée de paiement de celle-ci, même si les conditions pour l’octroi de l’indemnité de chômage pourraient être revues. En effet, a argumenté le ministre, "les personnes qui perdent leur emploi se retrouvent soudainement dans une situation très pénible; le gouvernement doit donc tout faire pour qu’ils puissent continuer à vivre dignement".

Il a en outre annoncé que le gouvernement vient de demander une expertise de l’OCDE sur l’ Administration de l'emploi (ADEM). L’administration gardera le monopole en tant que service public actif dans la consultation des demandeurs d’emploi, mais le ministre se propose de réorganiser sa structure afin de cibler encore mieux les attentes et les besoins de ceux qui recourent à ses services.

Le maintien de l’emploi: une responsabilité partagée

Il a également annoncé la création d’un partenariat entre le gouvernement et les communes en ce qui concerne l’embauche de personnes avec un handicap. Une circulaire qui devrait inciter les communes à employer au moins 5% d’individus présentant une invalidité sera transmise aux communes sous peu. Ces mesures reflètent la volonté du ministre d'assurer que ces personnes "puissent obtenir un emploi digne".

La responsabilité sociale des entreprises

A côté des pouvoirs publics, les entreprises doivent assumer leur responsabilité sociale, comme l’a souligné le ministre: "Le gouvernement souhaite que les entreprises étrangères s’installant au Grand-Duché signalent les postes vacants à l’ADEM pour promouvoir ainsi l’emploi des résidents." Dans ce contexte, le ministre a informé la presse de son intention de visiter plusieurs entreprises pour s’entretenir avec les chefs du personnel en vue de promouvoir la collaboration avec l'ADEM.

L’enseignement: un guide vers l’emploi

Une large part de responsabilité incomberait également à l’enseignement. L’école devrait conférer davantage de compétences aux élèves et mieux les orienter vers le marché du travail. Dans ce contexte, François Biltgen a annoncé une mise en commun des efforts du ministère du Travail et de l’Emploi et du ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle.

Vers une approche globale mais différenciée

Enfin, le ministre n’a pas manqué d’accentuer la responsabilité des particuliers à la recherche d’un emploi qui, à ses yeux, doivent participer activement à la recherche d’un emploi et faire preuve de flexibilité.

Il s’agit donc maintenant de formuler un modèle global et équilibré qui tienne compte de tous ces éléments. Les échanges entre les partenaires sociaux ayant été "intéressants et constructifs", le ministre compte dégager un "consensus aussi large que possible", qui garantira le maintien de l’emploi en tant qu’élément primordial de la cohésion sociale.

Comité permanent de l’emploi, organe de réflexion et de dialogue

Le Comité permanent de l’emploi surveille la situation, l’évolution et le fonctionnement du marché de l’emploi. Il prépare les réunions de coordination tripartite, dont la prochaine est prévue pour le 18 novembre 2005. Il réunit le gouvernement, les syndicats et le patronat.

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