François Biltgen à la 96e Conférence internationale du travail de l'Organisation internationale du travail à Genève

Du 12 au 14 juin 2007, François Biltgen, ministre du Travail et de l’Emploi, a participé à la 96 e Conférence internationale du travail de l’Organisation internationale du travail (OIT) à Genève.

Discours du ministre du Travail et de l’Emploi devant l’assemblée plénière de la CIT

Le 12 juin 2007, le ministre du Travail et de l’Emploi a pris la parole devant l’assemblée plénière de la Conférence. François Biltgen a annoncé que le Luxembourg apportera son appui à toute démarche qui aidera à renforcer l’impact de l’OIT dans la politique internationale et le système multilatéral. Selon le ministre, il s’agira de réaffirmer, aux niveaux nationaux et internationaux et d’une manière interinstitutionnelle, une politique volontariste combinant le développement économique, l’environnement ainsi que l’emploi et le social. L’OIT doit continuer à jouer le rôle moteur dans cette approche dite des trois piliers du développement durable.

Le ministre a également affirmé que le gouvernement luxembourgeois souhaite une réaffirmation politique claire de la nécessité d’un encadrement cohérent de tous les éléments de la globalisation, les marchés ne pouvant pas se substituer à une politique publique commune alliant exigences économiques, environnementales, de l’emploi et sociales. En effet, François Biltgen a souligné que les récents développements de la politique économique et sociale internationale ont montré que le "Consensus de Washington", donnant la prééminence aux institutions de Bretton Woods et aux impératifs de politique de stabilité monétaire et économique ainsi qu’à la liberté de commerce au niveau global, est définitivement périmé dans sa forme initiale.

Selon le ministre, il revient désormais à l’OIT de jouer le rôle clé dans une politique globale et cohérente et afin de contribuer à cet objectif, le Luxembourg soutiendra toutes les réformes visant à renforcer les capacités de l’Organisation. Dans ce contexte, il s’agira de sauvegarder les éléments fondamentaux de fond et de forme qui ont fait la force de l’OIT tout en essayant de faire des progrès. Ainsi, François Biltgen s’est prononcé en faveur du recours aux rapports par pays et à la peer review généralisée en matière de travail décent pour tous, des éléments prometteurs à ses yeux.

Par ailleurs, le ministre a déclaré qu’un recours plus systématique à la notion de responsabilité sociale des entreprises, le cas échéant encadré par le BIT, pourrait constituer une piste d’action volontaire, avant que ne doive se mettre en œuvre l’action normative de l’OIT, qui devra cependant rester au centre de son activité, surtout grâce au système unique du tripartisme qui assurera l’acceptance des normes.

Plus précisément, le ministre a confirmé que le Luxembourg soutiendra, surtout par le recours renforcé aux actions de soutien financier bilatérales, toutes les initiatives ayant pour but de concrétiser les efforts globaux pour la justice sociale, d’une part par la reconnaissance que chaque société a besoin d’un socle minimal de protection sociale, d’autre part par le biais d’une réforme fondamentale de la gouvernance économique et sociale au sein du système multilatéral, où il s’agira d’appuyer un renforcement du rôle de l’OIT.

Finalement, François Biltgen s’est montré inquiet par rapport à la problématique de la lutte contre le travail des enfants, qui devra systématiquement rester dans le focus politique, notamment lors des futures Conférences internationales du travail. Le ministre a profité de la Journée de la lutte contre le travail des enfants qui est le 12 juin de chaque année pour se monter indigné contre le fait qu'il y a 250 millions d'enfants qui travaillent dans le monde dont 170 millions dans des circonstances exécrables et dont 73 millions ont entre 5 et 9 ans.

Dans ce contexte, François Biltgen a rappelé que le gouvernement luxembourgeois a mis les droits des enfants et la lutte contre le travail des enfants au centre de ses activités dans le cadre de la manifestation "Luxembourg et Grande Région, capitale européenne de la Culture 2007". En effet, aux yeux du ministre, l’ancrage dans les consciences des pays développés des misères et effets néfastes liés au travail des enfants passe en grande partie par l’action culturelle. Ainsi, c’est dans le cadre d’une exposition phare de l’année culturelle appelée "All we need" et centrée sur les contraintes et nécessités des pays développés et des pays en voie de développement, que le gouvernement luxembourgeois a confronté la population à la présence d’enfants ayant expérimenté le travail des enfants.

Il est important de souligner que le dernier sommet G8 d’Heiligendamm a également fait siennes les propositions et positions de l'OIT.

Entrevues bilatérales

Par la suite, toutes ces idées ont été approfondies lors de diverses entrevues bilatérales, tout d’abord entre le ministre luxembourgeois et le directeur général du BIT, Juan Somavia.

Lors de l'entrevue, le ministre a marqué son intérêt pour la nouvelle formule de la conférence, dont le regroupement du segment de haut niveau au niveau ministériel dans la dernière semaine de la CIT semble avoir été le bon choix.

François Biltgen a relevé l’intérêt de personnalités de premier rang, dont six chefs d’État et de gouvernement pour une présence à la tribune de l’Organisation internationale du travail (OIT), dont le prince des Asturies et successeur du trône en Espagne, le prince Felipe, le prince héritier du Bahrain, les présidents du Sénégal, du Ghana, du Chili et de Sri Lanka ainsi que la Première ministre de la Jamaïque.

Dans ce contexte, le Juan Somavia a salué l’engagement du gouvernement luxembourgeois, particulièrement marqué dans le chef de Jean-Claude Juncker, en tant que ancien ministre du travail, ministre des Finances, membre de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international, en faveur d’investissements internationaux tenant en compte les aspects social et environnemental. Le Luxembourg est un des défenseurs les plus ardus de cette approche dite à trois piliers, dont l’OIT a fait une méthode privilégiée dans le cadre de sa stratégie en faveur d’un emploi décent pour tous.

François Biltgen a également eu des entrevues bilatérales avec Piet Hein Donner, ministre des Affaires sociales et de l'Emploi des Pays-Bas, ainsi qu'avec Cleopatra Doumbia-Henry, directrice du Département des normes internationales du travail au BIT.

En marge de la Conférence, François Biltgen a en outre rencontré Jean Feyder, ambassadeur et représentant permanent auprès des institutions internationales à Genève. La présence du ministre à Genève a pris fin par le dîner traditionnel offert aux membres de la délégation tripartite officielle du Grand-Duché, ainsi qu’aux collaborateurs de la Représentation permanente de Genève et aux Luxembourgeois travaillant ou habitant à Genève.

Programme culturel

Dans le cadre de sa visite officielle à Genève, François Biltgen a participé à l’inauguration officielle de l’exposition "Origines et Originalités" organisée du 12 au 25 juin 2007 dans le Palais des Nations unies à Genève et ce dans le cadre de la manifestation "Luxembourg et Grande Région, capitale européenne de la Culture 2007". Cette exposition, illustrant le passé et le présent d’une nation de 440.000 habitants, a initialement été organisée par le service des Sites et monuments nationaux. Il s’agit de la première manifestation culturelle organisée par la mission du Luxembourg au Palais des Nations à Genève.

À cette même occasion, le public peut également visiter la sculpture "Le Prisonnier politique" de Lucien Wercollier mise à disposition par le ministère de la Culture, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, par le biais du Centre de documentation et de recherche sur la résistance. L’encadrement musical du vernissage a été assuré par le violoncelliste luxembourgeois André Mergenthaler.

Le ministre du Travail et de l’Emploi a également été présent au Festival international du film d’animation d’Annecy (11 au 14 juin 2007) pour soutenir les sociétés et studios d’animation luxembourgeois. Coordonnée par le Fonds national de soutien à la production audiovisuelle, la présence luxembourgeoise à ce Festival, où le Benelux a été l’invité d’honneur, met à l'honneur la créativité artistique, puisant en partie ses racines dans l'apprentissage et des parcours de formation. Ainsi, François Biltgen s’est particulièrement réjoui d’avoir pu rencontrer une classe d’étudiants en BTS du Lycée technique des arts et métiers de Luxembourg, représentant le Grand-Duché à cette manifestation.

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