Jean-Claude Juncker et Luc Frieden aux réunions de l'Eurogroupe et du Conseil "Affaires économiques et financières"

Le Premier ministre, ministre du Trésor et président de l’Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, et le ministre des Finances, Luc Frieden, ont participé aux réunions de l’Eurogroupe et du Conseil "Affaires économiques et financières" qui ont eu lieu les 17 et 18 mai 2010 à Bruxelles.

Sous la présidence de Jean-Claude Juncker, les ministres des Finances et/ou de l’Économie des États membres de la zone euro ont examiné la situation en Grèce, notamment pour ce qui est de l’activation du mécanisme d’assistance financière demandée par Athènes le 23 avril 2010.

S’exprimant devant la presse à l’issue de la réunion, le président Jean-Claude Juncker a confirmé "que les États membres de la zone euro sont prêts pour débourser une première tranche des prêts bilatéraux coordonnés à la Grèce". Pour ce qui est de la mise en œuvre du programme d’ajustement budgétaire et financier de la Grèce, l’Eurogroupe a entendu les explications du ministre des Finances grec, Georges Papaconstantinou. "Nous avons de bonnes raisons de penser que la Grèce est sur la bonne voie. Nous ne pensons pas que le programme imaginé et proposé pour la Grèce serait un programme qui ne permettrait pas à cet important État membre de l’Union européenne de remplir ses obligations. Nous réfutons toutes les mises en cause qui ont pu défrayer la chronique économique ces derniers jours", a expliqué Jean-Claude Juncker.

L’Eurogroupe a eu un long débat sur la mise en place du mécanisme européen de stabilité financière. Selon le président Juncker, les ministres se sont mis d’accord sur les "grandes avenues que doit emprunter cet instrument nouveau". L’Eurogroupe a en outre retenu que ce mécanisme européen de stabilité financière serait domicilié au Luxembourg et rattaché aux services de la Banque européenne d’investissement dont le siège se trouve également à Luxembourg.

Les ministres des Finances espagnol et portugais ont expliqué devant l’Eurogroupe les mesures additionnelles que ces deux pays de la péninsule ibérique ont annoncées à l’issue de la réunion extraordinaire du Conseil "Affaires économiques et financières" du 9 mai 2010. L’Eurogroupe estime "que les mesures annoncées sont des mesures courageuses, indiquent une trajectoire d’ajustement qui nous donne satisfaction puisque les deux pays accélèrent la consolidation budgétaire" par rapport au rythme décrit dans les programmes de stabilité respectifs. Les mesures additionnelles proposées seront soumis à l’examen de la Commission européenne avant que l’Eurogroupe y portera un jugement final lors de sa réunion du 7 juin 2010 à Luxembourg.

L’Eurogroupe a eu un premier échange de vues sur les propositions de la Commission européenne en matière de renforcement de la coordination des politiques économiques. Selon Jean-Claude Juncker, "les 16 États membres de la zone euro pensent tous que les propositions telles qu’elles furent formulées par la Commission européenne vont dans la bonne direction, cette remarque étant particulièrement importante lorsqu’il s’agit de commenter les propositions faites par la Commission en matière de politique budgétaire. J’avais moi-même, lorsque j’étais reconduit à la tête de l’Eurogroupe en janvier 2010, proposé à mes collègues que nous devrions discuter entre nous et ex ante les grands axes des politiques budgétaires que nous comptions mettre en œuvre pour l’année budgétaire à venir. Il n’est pas question de porter atteinte au premier pouvoir parlementaire qui est le pouvoir budgétaire, mais nous voudrions que les ministres puissent discuter entre eux des grands axes des politiques budgétaires à venir et il nous importe que les parlementaires nationaux sachent prendre leurs décisions en connaissance de cause, c’est-à-dire en ayant à l’esprit les commentaires que les autres membres de la zone euro auront pu faire à ce sujet. Donc, pour couper court à toute rumeur, la Commission européenne ne va pas devenir la maîtresse des politiques budgétaires des États membres, mais les États membres de la zone euro se soumettront à un examen contradictoire des grands axes de leur politique budgétaire".

Les ministres ont discuté de l’élargissement de la zone euro. "Crise ou non", a expliqué Jean-Claude Juncker, "le traité existe et si un État membre de l’Union européenne remplit les critères pour adhérer à la zone euro, on ne peut pas prendre comme prétexte la crise ambiante pour récuser l’accès d’un État membre qui remplirait les critères". Des décisions dans ce sens sont attendues pour le mois de juin 2010.

L’Eurogroupe a adopté des termes de référence concernant le taux de change de l’euro: "We trust that the Euro is a credible currency. Price stability has been fully maintained in the Euro area over 11 years and will equally be maintained in the years to come. This is a major feature of the Euro and a major asset for investors".

Finalement, les members de l’Eurogroupe ont eu une discussion sur l’association du secteur financier aux efforts de consolidation budgétaire et financière des États members de la zone euro. Comme l’a souligné Jean-Claude Juncker, "aucun État membre de la zone euro n’exclut la nécessité qu’il y a d’associer étroitement le secteur financier au financement des dépenses de l’après-crise. Donc, nous continuerons à défendre sur un plan international une participation plus prononcée du secteur financier au coût de la crise. Cela implique évidemment que les 16 États membres de la zone euro se feront les avocats d’une imposition des transactions financières sur un plan global".

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