Jean-Claude Juncker au dîner informel des chefs d'État et de gouvernement de l'Union européenne

Le Premier ministre et président de l’Eurogroupe Jean-Claude Juncker a participé au dîner informel des chefs d’État et de gouvernement qui a eu lieu le 23 mai 2012 à Bruxelles.

Cette réunion informelle avait pour principal objectif de faire le point sur les derniers développements dans l’Union européenne et de préparer la réunion du Conseil européen des 28 et 29 juin 2012 qui sera consacrée à la relance de la croissance et de l’emploi en Europe.

S’exprimant devant la presse à l’issue de la réunion informelle, le Premier ministre Jean-Claude Juncker a d’abord retenu que les chefs d’État et de gouvernement ont clairement signalé qu’il n’y avait "pas de contradiction entre la nécessité de consolider nos finances publiques et les initiatives nécessaires en faveur de la croissance et de l’emploi".

Les discussions du 23 mai 2012 ont ainsi servi "à nous rapprocher de résultats tangibles lors du Conseil européen de fin juin", notamment en ce qui concerne un renforcement des moyens de la Banque européenne d’investissement via une augmentation de son capital à hauteur de10 milliards d'euros ce qui permettra des investissements totaux de l’ordre de 60 milliards d'euros qui pourront atteindre, par effet de levier avec le secteur privé, 185 milliards d'euros. S’y ajoute la décision prise la veille de lancer les "project bonds" destinés à financer des projets d’infrastructures transfrontalières à hauteur de 4 à 5 milliards d'euros.

Jean-Claude Juncker a également fait état d’une "discussion passionnée" sur le sujet des euro-obligations (Eurobonds) qui "a confronté les diverses opinions sur ce sujet". "J’ai expliqué à mes homologues", a dit le chef du gouvernement luxembourgeois, "les raisons pour lesquelles j’ai proposé l’introduction d’Eurobonds en décembre 2010". Et de continuer, "cela a récolté peu de soutien dans la partie germanophone de l’Union européenne, mais un certain enthousiasme dans la partie francophone". Pour Jean-Claude Juncker, l’Allemagne voit l'adoption du traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance au sein de l’Union économique et monétaire comme une union budgétaire de la zone euro et "si union budgétaire il y a, l’on peut également se doter d’Eurobonds, qui n’auront pas comme conséquence une mutualisation totale de toutes les dettes publiques en Europe, mais un traitement différent de divers compartiments de la dette publique". "Toutefois", a mis en garde Jean-Claude Juncker "je ne pars pas du principe que nous aurons une décision rapide sur les Eurobonds, mais le débat a été relancé".

En ce qui concerne la Grèce, les chefs d’État et de gouvernement ont souligné une nouvelle fois qu’ils ne veulent pas une sortie de ce pays de la zone euro. "Nous avons insisté que le programme d’ajustement, que nous avons négocié avec la Grèce, devra être respecté dans sa substance par le futur gouvernement grec, quitte à revisiter certains détails du programme, comme par exemple le rythme de l’ajustement des objectifs budgétaires".

Une autre discussion concernait l’éventuelle introduction d’une taxe sur les transactions financières. Pour le chef du gouvernement luxembourgeois un compromis pour l’introduction d’une telle taxe, que ce soit au niveau mondial, européen ou de la seule zone euro n’est pas possible. "J’ai donc plaidé en faveur de l’idée d’une participation fiscale du secteur financier aux effets de la crise financière et économique, toutefois sans perdre de vue le danger de la délocalisation d’activité financières en dehors de l’Union européenne".

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