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Note 42: Préférences des résidents concernant les orientations de la politique du logement au Luxembourg
Sur base des données de l'enquête "Logement abordable au Luxembourg" de 2023, la Note 42 présente une analyse des préférences et de l'acceptation exprimés par les résidents concernant trois grandes orientations de la politique du logement (Figure 1):
1. Renforcement de la construction de logements par les promoteurs publics:
1.1. Construction de logements locatifs abordables;
1.2. Construction de logements en vente abordable.
2. Régulation du marché privé:
2.1. Obligation faite aux promoteurs privés de construire des logements moins chers;
2.2. Acquisition de terrains par les acteurs publics via expropriation;
2.3. Introduction de plafonds sur les prix de vente et les loyers.
3. Soutien direct aux résidents et à leurs initiatives autonomes:
3.1. Aides directes au logement destinées aux ménages vulnérables;
3.2. Soutien aux coopératives d'habitation ou groupes d'habitants.
Bien que plus de la moitié des répondants soutiennent ces trois grandes orientations, des divergences importantes apparaissent lorsqu'il s'agit de mesures concrètes, en particulier celles visant à réguler le marché privé. La mesure d'expropriation foncière, notamment, suscite des réactions particulièrement polarisées. Les profils sociodémographiques des soutiens et opposants à cette mesure sont clairement distincts: les personnes favorables sont plus souvent des jeunes adultes, disposant d'un niveau d'éducation fondamentale, issues de la migration non européenne, disposant d'un revenu mensuel disponible du ménage inférieur à 4 000 € et locataires de leur logement. Les opposants sont le plus souvent âgés de 56 ans ou plus, de nationalité luxembourgeoise, avec au moins un parent né au Luxembourg, propriétaires et disposant d'un revenu mensuel disponible du ménage supérieur à 8 000 €.
Parmi l'ensemble des facteurs, le statut d'occupation du logement apparaît comme le plus déterminant dans la variation des préférences. Les locataires se montrent systématiquement plus favorables à l'ensemble des mesures proposées. Par exemple, 74 % des locataires soutiennent l'introduction de plafonds sur les prix et les loyers (contre seulement 6 % d'opposition), alors que ce taux de soutien chute à 49 % chez les propriétaires, dont 20 % s'y opposent. De manière générale, les locataires, les personnes issues de l'immigration hors UE, les ménages à faibles revenus et les jeunes adultes manifestent un soutien plus marqué aux orientations politiques visant à faciliter l'accès au logement.
Enfin, l'étude identifie trois principales causes d'indécision parmi les répondants. Elle montre que les mesures mal connues ou sensibles, comme l'expropriation ou les aides aux initiatives individuelles telles que les coopératives d'habitation, suscitent plus fréquemment des réponses neutres, notamment chez les personnes peu familières avec ces concepts. L'indécision est également plus fréquente chez les personnes ayant un faible niveau d'éducation ou chez celles qui peinent à percevoir les effets concrets de certaines politiques sur leur situation personnelle.
Figure 1. Préférences pour les différents outils de la politique du logement au Luxembourg.
Guide de lecture: 18,7 % des répondants se disent tout à fait d'accord pour que les promoteurs publics construisent davantage de logements locatifs abordables.
Source: ministère du Logement et de l'Aménagement du territoire – Observatoire de l'habitat (Base enquête "logement abordable" 2023).
Communiqué par le ministère du Logement et de l'Aménagement du territoire