Chômage des jeunes: Nicolas Schmit présente des instruments qui visent à atténuer les effets de la crise économique sur l'emploi des jeunes

Le 16 septembre 2009, le ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Immigration, Nicolas Schmit, a fourni le détail du nouveau projet de loi concernant certaines mesures visant à atténuer les effets de la crise économique sur l’emploi des jeunes au cours de l’automne 2009. Ce projet vise à établir un plan d’urgence, limité dans le temps.

Eviter la perspective d’une "génération sacrifiée"

L’idée d’une "génération sacrifiée est une perspective que je ne peux pas accepter", a déclaré Nicolas Schmit en faisant allusion aux répercussions de la crise économico-financière qui se traduisent en Europe par une recrudescence du chômage des jeunes. D’après le ministre de l’Emploi et du Travail, le Luxembourg n’échappe pas au phénomène. Même si le principal problème du chômage luxembourgeois reste celui des personnes peu qualifiées, force est de constater que le nombre de jeunes en-dessous de 26 ans inscrits à l'ADEM (Administration de l'emploi) a augmenté et que la proportion du chômage diplômé est passée de 11% à 15% du chômage total, ces trois derniers mois.

Nicolas Schmit s’est surtout montré préoccupé par le chômage des diplômés, voire des jeunes qui sont fraichement diplômés et qui sortent des écoles ou des universités. Le risque est grand, d’après le ministre, que le contexte économique défavorable pousse de nombreuses entreprises appartenant aux secteurs les plus divers à proroger le gel des recrutements des jeunes diplômés qui auraient été embauchés en période normale, de sorte que ces jeunes se retrouvent au chômage. Nicolas Schmit a souligné le besoin accru qui consiste à permettre à ces jeunes d’accéder rapidement à un emploi et d’acquérir par ce biais une expérience qui permet de valoriser les diplômes obtenus.

Des instruments adaptés à la situation actuelle

"Une situation exceptionnelle appelle des mesures exceptionnelles", a estimé Nicolas Schmit pour qui les prochains mois seront décisifs. Pour endiguer la montée du chômage, le gouvernement entend s’appuyer, dans le cadre du nouveau projet de loi, sur trois mesures dont une nouvelle et deux existantes qui seront adaptées à la situation actuelle du marché de l’emploi. Ces instruments seront limités dans le temps, la date limite étant fixée au 31 décembre 2010. Nicolas Schmit a précisé que l’objectif "de ces instruments n’était pas de produire de la précarité, mais d’offrir aux jeunes de véritables perspectives professionnelles".

Il est envisagé dans ce contexte d’introduire la possibilité de conclure des contrats d’initiation à l’emploi-expérience pratique (CIE-EP) "Praktikum" dans le cadre d’une procédure allégée ainsi que d’aménager tant le contrat d’initiation à l’emploi (CIE) que le contrat d’appui-emploi (CAE) afin de les étendre à des jeunes qualifiés.

Contrat d’initiation à l’emploi-expérience pratique (CIE-EP)

Les contrats d’initiation à l’emploi-expérience pratique (CIE-EP) "Praktikum" dans le cadre d’une procédure allégée s’adressent aux jeunes diplômés, détenteurs d’un BAC jusqu’aux diplômés universitaires. L’objectif est d’améliorer les perspectives d’emploi de cette tranche de la population qui aurait sans doute décroché un emploi en temps réel, mais qui risque de se trouver plus longtemps sur le marché de l’emploi, suite à la crise.

Contrat d’initiation à l’emploi (CIE)

Le contrat d’initiation à l’emploi (CIE) s’adresse à des personnes moins qualifiés mais aussi qualifiés voire diplômés qui nécessitent non seulement l’acquisition d’un tour de main, de la pratique, mais une vraie formation complémentaire, additionnelle de perfectionnement. Sa durée peut être de 24 mois au maximum.

Contrat d’appui-emploi (CAE)

Le contrat d’appui-emploi (CAE) s’adresse à des personnes très faiblement qualifiées mais désormais aussi à des jeunes plus qualifiés mais qui ne décrochent pas de suite un travail parce qu’ils ont besoin d’un surplus de formation. La formation durant cette mesure est accentuée par l’obligation de faire bénéficier les jeunes de 16 heures de formation formelle au moins par mois. La durée de formation maximale est étendue à 24 mois en attendant que les perspectives d’emploi, surtout pour les moins qualifiés s’améliorent.

Une contribution financière de l’Etat qui peut s’élever jusqu’à 70%

Le nouveau projet de loi prévoit que le Fonds pour l’emploi rembourse à l’employeur une partie de l’indemnité qui sera versée au jeune.

L’employeur aura en outre droit à une prime en cas d’embauche du jeune moyennant un contrat à durée indéterminée et sans période d’essai à la fin de la mesure.

Les jeunes qui font l’objet d’une des trois mesures bénéficieront, pendant un certain temps après la fin de la mesure, d’une priorité d’embauche au sein de l’entreprise concernée pour un poste qui correspond à leur qualification.

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