Rapport intermédiaire sur le projet d’une formation en médecine au Luxembourg

"Medical School" et autres modèles d’organisation: analyse des coûts et bénéfices avant la fin de l’année

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Conférence de presse

Le Luxembourg doit-il étendre sa formation en médecine et si oui, est-elle réalisable et raisonnable sur le plan économique? Compte tenu des difficultés croissantes d’accès aux études de médecine à l’étranger, cela fait des années que cette question occupe étudiants, médecins et représentants politiques en charge de la santé.

En 2014, le gouvernement a donc demandé à l’Université d’évaluer la faisabilité d’une "Luxembourg Medical School". Celle-ci vient d’être confirmée par un rapport d’experts. Néanmoins, d’après une analyse socio-économique menée en parallèle, il est encore difficile d’évaluer la rentabilité économique du projet à long terme. Grâce à ces deux études, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et l’Université disposent désormais d’importants rapports intermédiaires sur la question. Les coûts, les bénéfices et les éventuelles solutions alternatives au concept proposé doivent faire l’objet d’une analyse détaillée avant la fin de l’année, comme prévu par le programme du gouvernement. Ce n’est qu’après que ce dernier rendra sa décision.

Reconnaissance du travail de planification de l’Université

Dans une étude menée en collaboration avec l’Université, l’éminente agence suisse d’accréditation et d’assurance qualité (AAQ) conclut que le Luxembourg est en mesure de mettre en place une formation de base de qualité en médecine, conforme aux normes internationales, d’une durée de six ans. Dans leur rapport, les experts suisses saluent le travail de planification complet réalisé par l’Université. Ils ont examiné le concept développé par cette dernière avec des cliniques, des représentants du corps médical et d’autres partenaires et se sont rendus sur place pour se faire leur propre idée de la situation. Conclusion de l’agence: l’Université dispose des compétences requises, et ses partenaires hospitaliers de l’équipement, des ressources et du nombre de patients nécessaires pour mettre en place une "Medical School". Celle-ci garantirait que cet aspect essentiel des soins de santé publics demeure sous le contrôle du pays et elle pourrait également favoriser le développement de secteurs innovants tels que la biomédecine. "Le rapport de l’AAQ est pour nous une marque de confiance à l’égard du savoir-faire de l’Université", se réjouit le recteur Rainer Klump.

Davantage de données requises pour prendre une décision équilibrée

Une analyse socio-économique a été menée en parallèle par une société d’audit mandatée par le ministère pour évaluer l’impact éventuel d’une "Medical School" sur le secteur de la santé, la recherche en biomédecine et le développement économique. D’après cette étude, le potentiel bénéfice socio-économique du projet n’est pas encore établi. Les experts recommandent d’examiner des modèles alternatifs au concept de "Medical School", par exemple celui d’une coopération avec d’autres universités.

"Les deux rapports livrent un résultat intermédiaire et ne couvrent qu’une partie du programme du gouvernement. Ils nous confortent par contre dans notre intention de réaliser une évaluation financière détaillée, mais aussi d’examiner la possibilité de collaborer avec des universités partenaires. Le projet le mérite amplement au vu de l’importance qu’il revêt pour l’Université et pour le pays", a souligné le secrétaire d’État à l’Enseignement supérieur et à la Recherche, Marc Hansen. "L’objectif est de trouver une solution qui présente à la fois une haute qualité académique et soit judicieuse pour le développement économique et le secteur de la santé." Les besoins en termes de financement d’une formation en médecine doivent être évalués avant la fin de l’année. En parallèle, le ministère doit également examiner des modèles d’organisation alternatifs avec l’Université. "Avec nos partenaires, nous aiderons le gouvernement à prendre une décision équilibrée, en parfaite connaissance des risques et des chances inhérents au projet", a conclu le recteur Rainer Klump.

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