Prise de position du ministère de la Santé face aux affirmations de l’ASBL AKUT

Suite aux affirmations du "Groupe d’action pour la toxicologie de l’environnement" (AKUT), selon lesquelles la majorité des cancers seraient dus à des facteurs environnementaux, le ministère de la Santé souhaite apporter quelques rectifications.

Tout dépend évidemment de la définition du terme "facteurs environnementaux". En réalité, les causes principales du cancer sont le tabac, l’alcool, l’obésité, le manque d’exercice physique et l’alimentation malsaine.

Une étude publiée en 2018 par le "Deutsches Krebsforschungszentrum (DKFZ)" à Heidelberg, un des centres de cancérologie les plus réputés au niveau mondial, estime qu’environ 5% des cas de cancers sont dus soit à des infections ou à des facteurs environnementaux.

Dans leur analyse plus fine, les auteurs de l’étude font remarquer que les quatre facteurs environnementaux prédominants pour le cancer, à savoir l’exposition au radon, la pollution par particules fines, les solariums et le tabagisme passif sont responsables collectivement de 1,2% des nouveaux cas de cancer.

L’affirmation de l’ASBL AKUT, prétendant que le ministère de la Santé ne prenne pas en considération les facteurs environnementaux comme facteurs de risque d’un cancer, n’est pas fondée. Le ministère a en effet lancé une vaste campagne d’information "Le Radon en 10 questions" pour la détection des maisons à risque et leur assainissement; légiféré dans le domaine des solariums (bronzage UV) pour mieux protéger la population (Loi du 24 mai 2018) et développé de multiples actions contre le tabagisme actif et passif (dernière Loi anti-tabac du 1er août 2017). La mise en place d’un plan national de lutte contre le tabagisme a complété ces actions en visant principalement la protection des jeunes et des enfants, etc.).

Dans un souci d’optimisation de la prise en charge des patients affectés d’une maladie en relation avec des facteurs environnementaux et d’une extension des offres de services hospitaliers, la nouvelle loi hospitalière en vigueur depuis le 1er avril 2018, prévoit la création d’un Service national de médecine de l’environnement.

Concernant l’établissement d’un état des lieux des autres facteurs de pollution au Luxembourg, le ministère de la Santé entretient une excellente collaboration avec le ministère de l’Environnement (p.ex.: la Directive Seveso) et participe à de nombreux projets européens, dont le projet HBM4EU qui s’intéresse au biomonitoring humain, notamment des POPs (persistant organic pollutants).

Informations supplémentaires:

L’ASBL AKUT est une association œuvrant dans le domaine de la santé et de l’environnement qui dispose d’une convention avec le ministère de la Santé et d’un budget annuel de 83.250 euros pour l’année 2018 de la part du ministère de la Santé. Font partie de ce budget également les frais de personnel et les frais de location des nouveaux bureaux inaugurés officiellement le 3 octobre 2018 à Strassen. 

 

Communiqué par le ministère de la Santé

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