Le ministre de la Défense Charles Goerens participe à la 3e Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés (PMA III)

Les 14 et 15 mai 2001, Charles Goerens, ministre de la Coopération et de l'Action humanitaire, a représenté le Luxembourg à la Troisième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés qui se tient à Bruxelles du 14 au 20 mai 2001 et qui rassemble la communauté internationale, y compris la société civile, dans un effort d'éradication de la pauvreté et d'amélioration réelle des conditions de vie des populations des pays les moins avancés.


Le ministre Goerens à la séance de webcasting (le 14 mai 2001) dans le cadre de
la Troisième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés

Il est important de noter que parmi les dix pays cibles de la coopération luxembourgeoise six Etats sont des soi-disant PMA (pays les moins avancés), à savoir, le Burkina Faso, le Cap Vert, le Laos, le Mali, le Niger et le Sénégal. Le Burundi, la Guinée ainsi que le Rwanda, tous les trois "pays-partenaires" du Luxembourg, figurent également dans la liste des pays les moins avancés.

"Notre philosophie est celle du partenariat et du développement participatif " a affirmé le ministre de la Défense lors de la séance de webcasting de lundi soir, au cours de laquelle chaque pays participant à la conférence était appelé à délivrer un message (http://www.un.org/events/ldc3/conference/ ). "Cela suppose un contact étroit et un dialogue continu avec les Gouvernements et les bénéficiaires directs de nos projets dans nos pays partenaires avec lesquels nous souhaitons discuter de nos politiques de développement, de nos priorités, des stratégies et programmes que nous voulons réaliser ensemble", a-t-il continué.

Aussi le ministre Goerens a-t-il profité de la présence à Bruxelles de représentants politiques de certains pays "cibles" ou "partenaires" de la coopération luxembourgeoise pour organiser des entrevues bilatérales en marge de la conférence.


Le ministre Goerens en discussion avec le président du Mali, Alpha Oumar Konaré

Le ministre de la Défense a tout d'abord eu l'occasion d'avoir une entrevue avec le président du Mali, Alpha Oumar Konaré. Les deux interlocuteurs se sont félicités de l'esprit de partenariat et de l'excellente qualité de la coopération qui existent entre les deux pays: c'est une coopération récente, mais extrêmement dynamique. Le président Konaré et le ministre Goerens ont fait ensemble le point sur l'évolution de leur partenariat depuis la visite du ministre et de la Grande-Duchesse au Mali en janvier 2001 pour laquelle le Président a encore une fois exprimé ses remerciements.

Passant en revue les principaux projets en cours, financés dans le cadre de la coopération luxembourgeoise, le président Konaré a également tenu à remercier le Luxembourg d'intervenir "dans ces domaines qui nous sont essentiels". "Votre engagement n'est pas un chèque en blanc" a-t-il déclaré. Plus particulièrement, évoquant des idées comme "un village, une école" ainsi que "les 700 communes du Mali branchées", le président a rappelé la nécessité de faire de l'éducation une priorité dans les efforts de développement. "L'acte d'apprendre à lire et à écrire est un acte de libération pour nous.

C'est par là que l'on arrive à consolider les bases de la démocratie". Il a également mis l'accent sur le concept de la commune, comme acteur principal, et sur la nécessité d'une approche régionale dans l'effort de l'éradication de la pauvreté. Dans ce contexte, le ministre Goerens a aussi eu l'occasion de s'informer sur les problèmes que pose actuellement le fléau du Sida pour le Mali.


Ahmed Mohamed Ag Hamani, ambassadeur du Mali à Bruxelles, Mobido Sidibé,
ministre des Affaires étrangères du Mali et le ministre de la Défense (de gauche à droite)

Dans le contexte de cette entrevue, le ministre luxembourgeois de la Coopération et le ministre des Affaires étrangères malien, Mobido Sidibé ont signé un accord bilatéral concernant le financement d'un projet de mise en place d'une chaîne du froid. Le Mali se trouve, en effet, confronté à des difficultés relatives au renouvellement et à la maintenance des équipements de la chaîne du froid. De telles difficultés risquant plus particulièrement de compromettre la sécurité des vaccinations, ce projet contribuera à assurer la viabilité de programmes de vaccination qui dépendent essentiellement de la fiabilité du stockage et du transport réfrigéré des vaccins. Le projet en question comprend également un volet formation en faveur des agents utilisant ou entretenant ces équipements.


Charles Goerens, ministre de la Coopération et de l'Action humanitaire et Mobido Sidibé,
ministre des Affaires étrangères du Mali, lors de la signature de l'accord

En outre, le ministre de la Défense a eu l'occasion de discuter avec le ministre du Commerce et de l'Artisanat du Burkina Faso, Alain Yoda et avec le ministre de l'Energie et des Mines du Niger, Yahaya Baare ainsi qu'avec leurs délégations respectives de divers projets en cours ou en préparation, financés dans le cadre de la coopération luxembourgeoise. De même, le ministre Goerens a eu un entretien avec le ministre rwandais des Finances et de la Planification économique, Donald Kaberuka.

Le ministre de la Défense a finalement eu l'opportunité de s'informer auprès des représentants de la délégation sénégalaise sur les résultats électoraux des législatives du 29 avril et sur la formation du nouveau gouvernement sénégalais, dimanche dernier. Le Sénégal a été récemment déclaré éligible pour la liste des PMA par l'ECOSOC.

Lors de toutes ces entrevues, Charles Goerens a souligné qu'au cours de la dernière décennie, le Luxembourg a constamment augmenté son budget consacré à l'Aide publique au Développement. "L'année passée, fidèles à nos engagements, nous avons ainsi atteint l'objectif de 0,7% de notre PNB. Nous allons poursuivre notre effort, et nous nous proposons d'atteindre l'objectif de 1% en 2005". Il a également rappelé que plus de 60% du budget de la coopération luxembourgeoise est consacré aux secteurs sociaux, en particulier à l'éducation de base, à la santé primaire et au développement rural intégré, tout en accordant une grande importance à tout ce qui est transfert de savoir-faire et formation ainsi qu'en favorisant l'intégration régionale.

Concernant les résultats de la conférence des Nations Unies qui va se terminer en fin de semaine, le ministre luxembourgeois s'est exprimé en faveur de l'adoption d'un programme d'action ambitieux qui contienne des engagements concrets. "Il est utile de voir converger tout le monde dans le même sens, mais encore faut-il devenir actif". Il s'agit ici, en effet, de donner "un signal fort pour les plus faibles".

Selon le ministre Goerens la stratégie de développement qui vise à réduire la pauvreté et l'exclusion devra intégrer une série de principes de base à savoir, le renforcement du dialogue politique avec les PMA, la reconnaissance du concept d'appropriation/ownership comme un facteur incontournable pour le développement et la paix, la promotion de l'intégration régionale, la définition de la démocratisation comme un processus continu à long terme qui ne se limite pas à la seule tenue régulière d'élections, le renforcement parallèle des institutions étatiques et de la société civile, la promotion de la participation locale à la vie politique au moyen de la décentralisation ainsi que le renforcement de la lutte contre le paludisme et le SIDA.

Lors de son séjour à Bruxelles Charles Goerens était également l'invité de la Fondation Roi Baudouin à la Remise du Prix International Roi Baudouin pour le Développement qui fut cette-année-ci décerné à une ONG costaricaine Fundecor.

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