Jean-Claude Juncker à la conférence des directeurs de la fédération des employeurs allemands

Le Premier ministre Jean-Claude Juncker a plaidé, le lundi 21 mai 2001, devant la conférence des directeurs de la fédération des employeurs allemands, réunis à Sarrebruck, pour une poursuite de l'intégration européenne en mettant l'accent sur les domaines déjà entamés, tels l'union économique et monétaire et l'élargissement, tout en continuant à travailler sur d'autres grands dossiers, comme des avancées substantielles en matière de politique étrangère et de sécurité commune et en matière de politique d'immigration et d'asile.

Au delà des discussions sur les réformes institutionnelles de l'Union européenne et sur la répartition des compétences entre l'UE et les États membres, Jean-Claude Juncker s'est déclaré favorable à un débat, aussi large que possible, sur les finalités de la construction européenne.

Comme exemple d'une grande réussite européenne, le Premier ministre luxembourgeois a cité l'union économique et monétaire qui, au cours des dernières années a manifestement prouvé sa valeur, notamment en garantissant la stabilité monétaire de la zone Euro pendant des crises politique (Kosovo) ou économique (prix du pétrole). Cette "success story" de la monnaie unique, qui ne fut pas si évidente lors de la conférence gouvernementale amenant au Traité de Maastricht, devrait aujourd'hui inciter les membres de l'Union européenne de poursuivre leurs efforts en matière de réformes structurelles permettant ainsi de consolider l'acquis de l'union économique et monétaire et de préparer les économies et les systèmes de sécurité sociale européens pour l'avenir.

Pour ce qui est de l'élargissement le chef du gouvernement luxembourgeois a encore exprimé ses réticences en ce qui concerne des périodes transitoires pour la libre circulation des travailleurs après l'adhésion des pays de l'Europe de l'Est. Tout en reconnaissant la nécessité d'imaginer des solutions spéciales pour des régions frontalières, potentiellement plus exposées aux flux migratoires, Jean-Claude Juncker estime que la peur que des vagues massives d'immigrants se mettent en mouvement vers l'actuelle Union européenne est grossièrement exagérée.

Pour l'avenir de l'Union européenne, le Premier ministre a réitéré son soutien à l'idée d'un impôt européen. Selon Jean-Claude Juncker, un tel impôt, qui devrait en tout cas se suppléer et non pas s'ajouter à des impôts nationaux ou locaux déjà existants, permettrait une plus grande transparence des finances européennes dans la mesure où les contribuables s'impliqueraient davantage dans la gestion courante de l'Union européenne et auraient, de ce fait, la possibilité de contrôler démocratiquement l'utilisation des fonds par l'Union européenne. La légitimité démocratique de l'Union européenne serait d'ailleurs, selon Jean-Claude Juncker, substantiellement renforcée, si le Parlement européen détenait le pouvoir budgétaire en exclusivité.

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