Charles Goerens présente le rapport annuel du FNUAP

Le mercredi 7 novembre 2001, Monsieur Charles Goerens, ministre de la Coopération et de l'Action humanitaire, assisté du Dr André De Clercq de la Division pour l'Afrique de l'Est et pour l'Afrique Australe du siège du Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP), a présenté le rapport annuel du Fonds.


M. Goerens et le Dr André De Clercq lors de la présentation du rapport

Le rapport, au titre "Empreintes et jalons: Population et changement environnemental" se propose d'analyser les liens entre les tendances de la population mondiale et les changements de l'environnement.

Le Dr De Clercq a d'abord cité quelques faits sur l'état de la population mondiale:

  • celle-ci a doublé depuis 1960 pour atteindre 6,1 milliards en 2000,
  • le nombre de naissances s'élève à 130 millions par an,
  • la population atteindra les 9 milliards en 2050.

L'accroissement de la population se concentre sur les pays pauvres. L'on estime que 50 des pays les plus pauvres vont doubler en population d'ici 2050. Certains pays industrialisés (l'Italie, l'Espagne, le Japon) constatent par contre une tendance négative de leur courbe démographique.

Se pose dès lors la question pour le FNUAP de savoir comment assurer le bien-être de la population mondiale tout en respectant l'environnement.

La première partie du rapport analyse les tendances actuelles dans l'environnement. Ainsi, la consommation de l'eau a sextuplé au cours des 70 dernières années. Par ailleurs:

  • selon l'OMS (Organisation mondiale de la santé), 1,1 milliards de gens n'ont pas d'accès à l'eau salubre,
  • en 2025, 3 milliards de gens auront un accès difficile à l'eau.

Autre tendance majeure: les émissions de dioxyde de carbone ont augmenté douze fois entre 1900 et 1997, passant de respectivement 534 millions de tonnes à 6,59 milliards.

"Plus de gens utilisent plus de ressources", telle est la conclusion du deuxième volet du rapport relatif à l'impact sur l'environnement des niveaux de développement. La consommation a doublé depuis 1970, surtout dans les pays riches. L'on estime que 20% de la population consomme 86% des ressources.

"La moitié des individus subsistent encore avec moins de deux dollars par jour", a affirmé le Dr De Clercq et a poursuivi en disant qu' "un enfant né dans un pays riche consommera et polluera plus dans sa vie que 30 à 50 enfants nés dans des pays en développement".

Le troisième chapitre traite des femmes. Celles-ci sont responsables, partout dans le monde, d'élever les enfants et de gérer les ressources, dont elles n'ont pourtant pas le contrôle. Législations ou coutumes locales leur interdisent souvent de posséder ou d'hériter de la terre.

Il s'ensuit un renforcement de l'inégalité entre les sexes. Les femmes, dans de nombreux domaines, sont privées de droits. Elles n'ont pas le libre choix, notamment dans le domaine de la contraception.

Il est dès lors essentiel, d'après le rapport, de mettre en place des lois et politiques portant sur les droits et l'égalité des femmes, ainsi que sur l'utilisation durable et la protection des ressources naturelles.

Le volet santé démontre le lien étroit entre l'environnement et la santé. Les conditions ambiantes sont responsables de la transmission de maladies contagieuses, intervenant pour 20-25% des décès dans le monde. De simples interventions écologiques permettraient d'éviter des maladies comme la diarrhée ou le palludisme.

Suite à la présentation du rapport, le ministre Goerens a indiqué que le ministère de la Coopération et de l'Action humanitaire a fourni en 2000 un soutien financier de 153,6 millions de francs au FNUAP, notamment pour des projets de lutte contre l'excision. "Il faut convaincre d'abord les femmes, chez qui l'ancrage religieux et culturel est très fort" a remarqué Monsieur Goerens.

Par ailleurs, le Luxembourg va mettre à disposition du FNUAP la somme de 4,5 millions de dollar, répartie sur deux ans, pour soutenir un programme d'aide humanitaire aux femmes enceintes en Afghanistan et dans les pays environnants. "Nous mettons l'accent dans notre contribution sur l'humanitaire", a conclu le ministre.

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