Jean-Claude Juncker à la Deutsche Bank à Munich

Le lundi 26 novembre 2001, Jean-Claude Juncker, Premier ministre et ministre des Finances, a tenu, sur invitation du Dr. Rolf-E. Breuer, porte-parole du comité de direction de la Deutsche Bank AG, un discours à Munich (Allemagne) sur le sujet: "Die Europäische Union: Wege und Umwege" ("L'Union européenne: chemins et détours").


Le Premier ministre Jean-Claude Juncker et le Dr. Breuer de la Deutsche Bank

"Nous avons besoin d'un regard lucide et d'une voie bien définie en Europe. Pour suivre cette voie, il faut se doter d'une méthode. Pour le moment, cette méthode consiste en lamentations et tactiques diverses", remarqua d'emblée le Premier ministre. En revanche, des actions déterminées et des stratégies claires seraient de mise.

Pour ce qui est de l'intégration de l'Union européenne, M. Juncker a évoqué le rôle de l'Allemagne. "L'Allemagne doit beaucoup à l'Europe, et l'Europe doit beaucoup à l'Allemagne, parce que l'Allemagne n'a jamais été meilleur voisin qu'aujourd'hui".

L'euro nous aurait bien protégé, a affirmé le Premier ministre. Sans l'euro, les guerres du Golf, au Kosovo ou en Afghanistan auraient créé un chaos sans pareil dans le système monétaire européen. L'euro apporterait une stabilité interne des prix, la possibilité pour les acteurs économiques de faire des pronostics ainsi que la sécurité dans le domaine des exportations.

L'introduction de l'euro résulterait à la fois de la bonne préparation et du courage de ceux qui ont pris les bonnes décisions. Parmi ces derniers, M. Juncker a mentionné l'ex-chancelier allemand Helmut Kohl, sans lequel l'euro n'existerait pas.


M. Juncker lors de son discours

Il n'y aurait aucune raison, selon le Premier ministre, de lamenter sur le cours de l'euro. Il faudrait bien veiller à son niveau, sans pour autant surestimer son importance. "Le commerce intérieur est plus important que le cours de l'euro. Mais nous ne pouvons le négliger, nous devons veiller à faire de l'euro une monnaie forte", a expliqué M. Juncker. "La politique du taux de change ne doit pas finir par devenir l'instrument de la politique économique."

Concernant la coordination de la politique économique en Europe, les trois grandes nations, à savoir la France, l'Allemagne et l'Italie, qui totalisent 75% du produit national brut de l'Union, devraient se tenir à quelques règles. "Les petites nations ont besoin d'un bouclier contre un éventuel manque de raison des grandes nations."

"L'Europe ne vaut rien si on se perd dans l'eurocentrisme ou l'euroégoisme. Nous devons amener l'Europe à essayer d'améliorer le monde." Le Premier ministre a qualifié de scandaleux la réduction des aides au développement des pays européens et des pays membres de l'OCDE.

L'élargissement de l'Union européenne ne devra pas se faire au galop; il devra être bien négocié. Toutefois, "l'élargissement doit rester une priorité de l'agenda européen", a conclu le Premier ministre à Munich.

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