Réponse de Mme Hennicot-Schoepges aux articles parus dans Le Quotidien du 7 mars 2002

En réponse aux articles "La gaffe d'Erna Hennicot", "Hennicot et les minorités nationales" et à l'éditorial "Erna Lagaffe" parus dans Le Quotidien du 7 mars 2002

L'Etat luxembourgeois inscrit dans ses programmes des initiatives pour la promotion de la langue luxembourgeoise dont le statut de langue nationale (loi du 24 février 1984) associe la pratique courante et institutionnelle de deux langues également constitutives de notre identité que sont l'allemand et le français. Dans ce sens, il s'agit pour lui de favoriser le partage d'un patrimoine linguistique dont l'originalité tient autant à sa richesse et à sa diversité qu'à la quasi-absence d'un confinement géographique ou national. Dans sa politique culturelle, le gouvernement luxembourgeois entend contribuer activement à toute initiative visant une meilleure connaissance du patrimoine linguistique.

Si l'Europe a souvent souffert de la malheureuse confusion entre communauté linguistique et communauté de destin, le Luxembourg s'inscrit dans une démarche résolument différente. Il peut faire partie d'une communauté de plusieurs centaines de milliers de personnes ayant en commun l'usage du français, il peut appartenir au monde germanophone et préserver une identité basée notamment sur la vivacité de sa langue nationale, qui ne se dilue pas au contact des autres mais s'enrichit et constitue un facteur d'intégration. Il peut également entretenir des relations privilégiées avec des locuteurs luxembourgophones en dehors de ses frontières sans arrière-pensées impérialistes ou annexionnistes.

Dans sa réponse à la question parlementaire, la ministre a simplement repris le terme utilisé par le député Robert Mehlen. Pour toute personne de bonne foi, l'absence de guillemets dans une citation ne fait pas d'une minorité nationale une minorité nationaliste. En effet, dans sa réponse, la ministre se limite à offrir un espace de dialogue et de coopération avec des voisins qui s'intéressent à la langue luxembourgeoise.

Suite à l'intérêt manifesté par ses interlocuteurs, le gouvernement luxembourgeois a procédé à la création d'un conseil permanent de la langue luxembourgeoise dont la mission est de recueillir les demandes relatives à la réalisation de programmes spécifiques. Les conséquences majeures de cette création sont la mise à disposition de matériel didactique (comme des dictionnaires ou des outils multimedia), ainsi que d'oeuvres représentatives de la création littéraire luxembourgeoise.

L'Institut grand-ducal (section de linguistique, d'onomastique et d'ethnologie) et le conseil permanent de la langue luxembourgeoise ont initié des programmes universitaires sur la langue luxembourgeoise dans la grande région et sur le plan international.

Le point de convergence de tous ces intérêts à la fois divers et complémentaire est la création de la section d'études luxembourgeoises au Centre Universitaire de Luxembourg.

Cette politique est basée sur le respect des différences et le développement des échanges. S'agissant de linguistique, il n'est pas étonnant qu'elle repose sur un distinguo sémantique, qui n'est pas apparu au rédacteur en chef du Quotidien: partager, ce n'est pas forcément diviser.

Communiqué par le ministère de la Culture, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche

 

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