Déclaration de Mme Polfer sur la situation au Proche-Orient

Des événements dramatiques, dans lesquels Israéliens et Palestiniens se sont laissé enfermer, se sont succédé au Proche-Orient, et ont culminé dans les affrontements meurtriers de ces dernières semaines.

Le recours à la violence aveugle s'est traduit par une escalade de la terreur, les attentats terroristes succèdent aux mesures de répression militaire. Les principales victimes de ces actes sanglants sont d'une part les populations civiles palestiniennes et israéliennes, et d'autre part la confiance et le désir de vivre ensemble en paix, qui ont fait place à la haine et au désir de vengeance.

Le processus de paix au Proche-Orient se trouve aujourd'hui dans une impasse, dont les parties ne savent comment se sortir.

Le moment est désormais venu que la communauté internationale assume pleinement ses responsabilités en faveur du maintien de la paix et de la sécurité internationales. Il lui appartient d'exercer les pressions nécessaires pour convaincre, et, le cas échéant, contraindre les parties à mettre fin à leur affrontement violent et de reprendre le chemin de la table de négociations.

Les événements de l'année écoulée ont démontré à suffisance que les problèmes que connaît le Proche-Orient ne pouvaient être résolus par une approche militaire, et que seule une solution politique était de nature à apporter une réponse appropriée aux questions qui se posent dans la région.

Le 10 avril 2002 à Madrid, les Etats-Unis d'Amérique, l'Union européenne, la Fédération de Russie et le secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies, ont pour la première fois défini une approche commune de la question du Proche-Orient sur la base d'une analyse partagée de la situation.

Ils se sont associés à la difficile mission de paix entreprise par le secrétaire d'Etat américain, M. Colin Powell.

Le Luxembourg apporte son appui à cette tentative de ramener les parties à la raison et de mettre fin à la spirale de la violence avant que celle-ci n'échappe à tout contrôle.

C'est ainsi que nous demandons au Premier ministre Sharon, et aux responsables de l'Etat d'Israël, de mettre fin immédiatement aux incursions militaires dans les territoires palestiniens.

De même, nous demandons au président Arafat, et aux responsables de l'Autorité palestinienne, d'agir avec détermination pour que cessent les attentats terroristes en Israël.

Le cas échéant, des observateurs internationaux devront être admis à vérifier la réalité du cessez-le-feu, et toute la lumière devra être faite sur les événements récents qui ont eu lieu dans les camps de réfugiés.

La cessation des violences représente certes un objectif prioritaire, compte tenu des souffrances gratuites qu'elles infligent aux populations civiles. Elle ne saurait cependant constituer une fin en soi:

Une fois le calme revenu, les parties devront retrouver aussi rapidement que possible le chemin de la table de négociations, afin de reprendre les pourparlers de paix.

Depuis Camp David et Taba, Israéliens et Palestiniens savent quels sont les éléments qui leur permettront de construire une paix juste et durable, conformément aux paramètres définis par les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations Unies.

La communauté internationale est prête à les accompagner afin de les aider à dégager la volonté politique et l'engagement nécessaires pour parvenir à une paix véritable.

La paix ainsi négociée permettra au peuple d'Israël de vivre en sécurité dans son Etat, à l'intérieur de frontières internationalement reconnues. Elle permettra au peuple de Palestine de vivre dans la dignité retrouvée en se constituant enfin en un Etat viable et indépendant. Elle permettra enfin aux deux Etats d'organiser leur coexistence dans une région pacifiée et prospère.

Dans ce contexte, nous saluons la récente "Déclaration de Beyrouth" adoptée par la Ligue arabe sur l'initiative du Prince héritier d'Arabie Saoudite, qui montre que les Etats arabes de la région sont prêts à s'associer pleinement au processus de paix.

De concert avec ses partenaires de la communauté internationale, le Luxembourg entend accompagner Israéliens et Palestiniens sur le chemin de la recherche de la paix, garantir les résultats obtenus par la mise à disposition de forces internationales d'observation et de vérification des accords, et participer avec générosité à l'effort de solidarité en vue d'assurer le développement économique et social de la région.

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