Le ministre de la Justice Luc Frieden informe sur la délinquance et la politique pénale au Luxembourg

Le lundi 27 mai 2002, le ministre de la Justice Luc Frieden a précisé sa vision de la politique pénale au Luxembourg. Cette conférence de presse faisait suite à une entrevue avec le procureur général, le procureur de Luxembourg et le procureur de Diekirch. Principal message du ministre à l'issue de cette entrevue: combattre systématiquement la petite délinquance.


Luc Frieden lors de la conférence de presse: "Je veux que les lois que nous avons votées soient appliquées"

"Il ne doit y avoir de fossé entre le droit pénal et son application, entre le droit pénal et sa perception", notait d'emblée le ministre Frieden. Et les procureurs partageraient cette opinion. Même dans des cas de petite délinquance (vols, cambriolages ou bagarres), le droit pénal devrait être appliqué systématiquement et des poursuites judiciaires engagées. Aucune niche du droit pénal ne devrait être exclue des poursuites. Ce qui d'ailleurs ne serait pas le cas, affirmait Luc Frieden.

"Je veux que les lois que nous avons votées soient appliquées", a averti le ministre. Ce n'est que de cette façon que la sécurité au Luxembourg pourra être garantie.

La criminalité n'aurait toutefois pas augmenté au Luxembourg, contrairement à d'autres pays. Le ministre explique ce constat par l'augmentation de personnel des parquets et du nombre de juges d'instruction. D'autre part, une nouvelle chambre correctionnelle avait été mise en place en 2001.

Pour montrer que des poursuites sont effectivement engagées suite à des délits, le ministre a noté que 3.067 délits ont été prononcés par le tribunal de Luxembourg en 2001 ainsi que 15 affaires criminelles.

Luc Frieden veut appliquer de façon plus stricte la législation sur les étrangers, 34% des infractions constatées par la police étant le fait de non-résidents. Le ministre veut ainsi "éloigner" systématiquement du pays les personnes qui sont condamnées à des peines de prison et qui n'ont pas d'attaches au Luxembourg.

Dans le cadre de la lutte contre l'immigration clandestine, le ministre a précisé que 3.400 contrôles de papier avaient été effectués en 2001.

Concernant le fossé entre le droit pénal et sa perception, le ministre Frieden est d'avis que le public ignore le travail qui se fait en droit pénal. Il s'est dès lors accordé avec les procureurs d'informer régulièrement les médias du nombre et de la nature des affaires portées devant les tribunaux. "Plus d'informations amènent une meilleure perception du droit pénal."

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