Le Premier ministre Jean-Claude Juncker lauréat du prix de l'Association européenne des contribuables

Le Premier ministre, ministre des Finances, Jean-Claude Juncker a été désigné par l'Association européenne des contribuables (Taxpayers Association of Europe; Europäischer Bund der Steuerzahler) comme lauréat du prix que cette association remet chaque année à une personnalité pour ses mérites au niveau de l'utilisation responsable des finances publiques et ses efforts en matière de stabilité économique et financière.


Le Premier ministre Juncker lors de la remise du prix de l'Association européenne des contribuables, (à g.) Rolf Baron Hohenhau, président de l'Association européenne des contribuables, (à dr.) Dr. Ingo Friedrich, vice-président du Parlement européen

M. Juncker a reçu le prix pour "sa politique financière extraordinaire ayant permis au Grand-Duché de Luxembourg de présenter régulièrement des budgets excédentaires et des finances publiques saines. En outre, son engagement pour la stabilité financière et budgétaire au niveau de l'Union européenne fait qu'il est à considérer comme défenseur des intérêts des contribuables européens."

Le prix de l'Association européenne des contribuables 2001 fut décerné au président de la Banque centrale européenne Wim Duisenberg.

La remise des prix a eu lieu le 9 juillet 2002 dans les locaux de la Hans Seidel Stiftung à Bruxelles. Le discours d'honneur pour le Premier ministre Jean-Claude Juncker a été prononcé par le vice-président du Parlement européen Ingo Friedrich, qui a débuté son éloge au Premier ministre luxembourgeois par une devise de ce dernier: "L'Europe est un terrain d'entraînement pour des personnes à l'esprit cartésien mais, surtout, un forum de création pour des personnes de coeur".

Pour Jean-Claude Juncker, l'Europe équivaudrait depuis longtemps à une affaire de coeur, toute politique qui ne se ferait qu'au seul niveau de la raison n'ayant aucun sens. Cela expliquerait pourquoi le Premier ministre luxembourgeois serait "un des visionnaires les plus importants du processus d'intégration de l'Europe mais également un des critiques les moins commodes lorsqu'il est question de finances et de fiscalité".

Selon Ingo Friedrich, les citoyens de l'UE tiendraient depuis janvier 2002 un des plus grands succès de Juncker en main, à savoir l'euro. Juncker aurait ainsi contribué à transformer les visions d'avenir en réalité. Le Premier ministre représenterait en même temps la stabilité de l'euro. Son engagement dans l'intérêt des contribuables européens, avant et après l'introduction de l'euro, et ses efforts pour la stabilité de la monnaie unique, seraient remarquables. Jean-Claude Juncker serait "un des personnages-clés, sur lesquels reposeraient les espoirs des contribuables européens". Il marquerait profondément l'Europe en matière de politique économique, financière et monétaire.

Le rôle de médiateur qui revient à Juncker en tant que président du gouvernement d'un petit pays, pays qui assume une fonction de conciliateur entre les deux plus grands Etats membres, l'Allemagne et la France, a également été applaudi. Toujours à la recherche d'un consensus au sein du conseil des ministres, Juncker ne ferait pas partie de ceux qui préféreraient laisser échouer un accord plutôt que d'abandonner les intérêts nationaux particuliers.

De plus, le Premier ministre luxembourgeois symboliserait également la concurrence. Le Luxembourg aurait un degré d'ouverture économique très élevé qui favoriserait la compétition sur les marchés de la production et entraînerait une très forte productivité, ainsi que, en fin de compte, des prix qui se situeraient en dessous de la moyenne de l'Union européenne. "Les chiffres-clés de l'économie luxembourgeoise témoignent de l'efficacité de la politique junckerienne: croissance élevée, chômage réduit, excédents budgétaires et ceci en conjonction avec des taux d'imposition modestes. Maint grand voisin du Luxembourg peut en tirer un exemple."

Finalement, Dr Ingo Friedrich a remercié Jean-Claude Juncker pour son travail au niveau européen, pour son dévouement pour la coopération "des petits" avec "les grands" et pour son engagement pour les citoyens européens.

Le Premier ministre et ministre des Finances s'est montré très honoré par la remise du prix à sa personne.

Dans son discours, il a mis en avant la nécessité d'une politique du bon sens en matière de politique fiscale et financière. M. Juncker a déclaré essayer de transposer la politique qu'il mène au Luxembourg sur la scène européenne.

Pour ce qui est de la politique fiscale au Luxembourg, le Premier ministre a rappelé que le Luxembourg a introduit depuis janvier 2002 l'impôt sur les collectivités le plus bas en Europe. Celui-ci a été diminué depuis son entrée en fonction comme ministre des Finances en 1989, de 45 à 22%. Parallèlement, le taux marginal maximal applicable aux personnes physiques a été abaissé de 68,8 à 38%. Des taux élevés, tout comme des réductions d'impôts ne constitueraient toutefois pas un objectif en soi, mais ceux-ci devraient intervenir au bon moment afin de pouvoir donner les impulsions nécessaires à l'économie. Jean-Claude Juncker souligna en même temps que le payement des impôts constituerait un devoir civique et s'opposa à toute démonstration anti-impôts.

Le Premier ministre s'est prononcé en faveur d'une harmonisation fiscale européenne intelligente - conséquence pour l'achèvement du marché intérieur, déjà amorcé par l'introduction de l'euro. A ce niveau, un plus de coordination serait de mise afin de prévenir une distorsion des politiques fiscales nationales. M. Juncker a critiqué la concurrence fiscale dommageable à laquelle tous les Etats membres participeraient au niveau de la fiscalité des entreprises. "Nous avons besoin dans le domaine de la fiscalité des entreprises de taux minimaux d'imposition - non pas de taux communs - mais des règles et des assiettes d'imposition communes".

L'harmonisation fiscale serait surtout une nécessité lorsqu'il s'agit de favoriser la transparence dans le domaine d'un éventuel impôt européen. L'acceptation de l'Union européenne par le citoyen serait plus évidente s'il pouvait, grâce à une taxe européenne - qui ne serait en fait qu'une nouvelle dénomination d'une taxe déjà existante -, se rendre clairement compte combien l'Europe lui coûte. L'Union européenne serait l'histoire à succès la moins chère au monde, estimait le Premier ministre.

La nécessité d'harmonisation au niveau de la fiscalité de l'épargne ne n'appellerait pas uniquement pour des efforts à faire au niveau de l'échange d'informations mais également au niveau de retenues libératoires sous condition, bien entendu, que des pays tiers seraient inclus dans une éventuelle solution.

Une attention particulière reviendrait aussi à la coordination des politiques économiques européennes, nécessaire au renforcement de l'espace monétaire et économique européens. Dans cet ordre d'idée, le Premier ministre Juncker s'est prononcé en faveur d'une augmentation des pouvoirs de l'Eurogroupe et d'une prolongation du mandat du président de l'Eurogroupe à trois ou quatre ans.

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