Présentation du projet de budget pour l'exercice 2003

Le Premier ministre, ministre des Finances, Jean-Claude Juncker, le ministre du Trésor et du Budget Luc Frieden et le ministre de l’Economie Henri Grethen ont présenté le 30 juillet 2002 les grandes lignes du projet de budget de l’Etat pour l’exercice 2003.


Le Premier ministre Jean-Claude Juncker, le ministre du Trésor et du Budget Luc Frieden et le ministre de l'Economie Henri Grethen lors de la présentation du projet de budget 2003

Selon le Premier ministre, l’élaboration du projet de budget a été, cette année-ci, particulièrement délicat en raison, notamment des "incertitudes exceptionnelles" quant à la situation politique internationale (suites des attentats du 11 septembre 2001, Proche-Orient, Iraq et Corée du Nord) et les développements économiques récents et à venir (évolution de l’euro, les prix du pétrole, la nécessité de respecter la pacte de stabilité et de croissance au niveau des pays membres de la monnaie unique en combinaison avec des impulsions nécessaires à la relance économique).

"Le Luxembourg" a dit le Premier ministre, "continuera à pratiquer une politique financière avec une main tranquille", en veillant notamment à maintenir un degré élevé de prudence ayant permis des budgets excédentaires depuis 20 ans.

Les réformes fiscales et structurelles opérées ces dernières années ont d’ailleurs permis au Luxembourg d’afficher des taux de croissance forts et de contribuer ainsi à des finances publiques saines.

Le ministre du Trésor et du Budget Luc Frieden a, pour sa part, placé le projet de budget pour 2003 sous le signe d’un "optimisme prudent et de la stabilité financière".

En dépit des prévisions optimistes du STATEC et de la Commission européenne prédisant une croissance économique de 6% et de 5,2% respectivement pour 2003, le projet de budget a été élaboré sur base d’une prévision de croissance du PIB autour de 5% seulement. Le gouvernement insiste et ceci en dépit des réformes fiscales de 2001 et de 2002 à maintenir le budget en équilibre et de ne pas procéder à des emprunts, comme ce fut d’ailleurs le cas au cours des dernières années. M. Frieden a reconnu que des estimations concernant les recettes budgétaires pour 2003 étaient difficiles à faire, compte tenu notamment de l’absence d’informations sur les effets économiques des réformes fiscales qui n’ont pas encore joué en 2002 mais ne prendront leur effet qu’en 2003. Le taux d’inflation devrait se situer à 2% pour 2003.

Les dépenses et les recettes totales du projet de budget 2003, ainsi que les variations par rapport au budget 2002, sont repris dans le tableau ci-joint:

 

2002 Budget définitif

2003 Projet de budget

Variation en %

Budget courant

 

 

 

Recettes courantes

5.935,2

6.424,3

8,24%

Dépenses courantes

5.149,5

5.566,5

8,10%

Excédents

785,7

857,8

...

Budget en capital

 

 

 

Recettes en capital

42,0

44,4

5,71%

Dépenses en capital

853,0

899,3

5,43%

Excédents

-811,0

-854,9

...

Budget total

 

 

 

Recettes totales

5.977,2

6.468,7

8,22%

Dépenses totales

6.002,5

6.465,8

7,72%

Excédents

-25,3

+2,9

...

Le gouvernement a insisté, a dit M. Frieden, que les dépenses d’investissement restent à leur niveau déjà très élevé. En 2003 ces dépenses connaîtront encore une hausse de 26,6% pour s’établir à € 873 millions, ce qui constitue 12,8% des dépenses totales du budget pour 2003. Ces dépenses concernent aussi bien les investissements directs dans l’économie que les dotations des différents fonds spéciaux d’investissement.

Les principales actions politiques du projet de budget 2003 sont 1) la solidarité sociale, 2) l’éducation et la recherche, 3) la sécurité et 4) les transports publics.

Le budget social de l’État pour 2003 constituera à lui-même 43,5% des dépenses totales de l’État, € 2,8 milliards (+7% par rapport à 2002). Des priorités ont été inscrites en faveur de personnes particulièrement dépendants de la solidarité sociale, à savoir les enfants devant être placés dans des structures d’accueil (30 à 40 nouvelles places), et les handicapés (recrutement de personnel qualifié et places dans des structures spécialisées).

Au niveau de la solidarité à l’extérieur, l’État luxembourgeois consacrer, en 2003, 0,84% de son revenu national brut (RNB) à la coopération au développement, soit € 184 millions (augmentation de 7% par rapport à 2002). Des bureaux de la coopération luxembourgeoise seront ouverts au Cap Vert et au Vietnam.

Dans le domaine de l’éducation et de la recherche le gouvernement entend consacrer € 25,5 millions à l’implantation de structures de formation dans des spécialités ayant un impact pour l’économie, à savoir, le droit, l’économie ou encore la gestion des finances. Des programmes de recherche, prioritairement ceux ayant des retombées pour l’économie nationale et la société verront leurs crédits budgétaires passer à € 35 millions (26,4 millions en 2002).

Le budget total des mesures budgétaires dans l’intérêt de la sécurité augmenteront de 10,8% pour s’établir à € 12,8 millions. Y sont compris le recrutement de 60 policiers et de 20 agents de la Police judiciaire ainsi que la création de deux postes supplémentaires auprès de la cellule anti-blanchiment du parquet de Luxembourg.

Les moyens budgétaires mis à disposition du développement des transports publics augmenteront de 17,1% en 2003 pour atteindre € 579 millions.

D’autres priorités du projet de budget 2003 concernent la modernisation de l’administration publique, notamment au niveau de l’équipement informatique ( € 11,9 millions). En 2003, l’État luxembourgeois recrutera 360 personnes dans les différents carrières de la Fonction publique.

Les politiques environnementale et agricole verront également leur crédits budgétaires augmenter: € 5,5 millions sont prévus pour des primes environnementales pour des particuliers et des entreprises; € 10 millions pour des primes environnementales aux agriculteurs. Les crédits pour les contrôles de sécurité alimentaire sont de hausse de 43% et atteignent € 1,4 million.

L’aide à la presse écrite passera à € 6,1 millions (+ 38%) ceci notamment en raison de l’accord salarial pour la Fonction publique qui entre dans le calcul du montant de référence du coût d’un journaliste employé à plein temps.

Finalement, 17,8% des dépenses totales (€ 1,15 milliard) de l’État seront versés directement et indirectement aux communes.

Le projet de budget 2003 sera déposé à la Chambre des Députés le jeudi, 12 septembre 2002.

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