Le ministre des Transports Henri Grethen présente une étude sur le trafic aux postes frontières dans le Sud du pays

Le 1er août 2002, le ministre des Transports Henri Grethen a présenté les résultats d'une enquête réalisée par le bureau de sondages ILReS aux postes frontières du sud du pays pour y étudier les flux de trafic, c'est-à-dire pour déterminer la mobilité des personnes traversant la frontière France-Luxembourg ou venant de la région Athus-Longwy. Il s'agissait de déterminer les origines, les destinations et les motifs des déplacements. Selon le ministre Grethen, l'objectif primaire de cette étude était de pouvoir optimiser par la suite l'offre du transport public transfrontalier.


Le ministre Grethen et M. Charles Margue de l'ILReS présentent les résultats de l'étude à la presse

M. Grethen a regretté d'emblée que la moyenne des passagers par voiture n'ait été que de 1,3, ce qui prouve que la grande majorité des sondés (75%) se déplace seule dans sa voiture.

Les déplacements transfrontaliers sont motivés en grande partie par le lieu de travail au Luxembourg (54%). 16% des déplacements servent à prendre de l'essence au Luxembourg. Uniquement 7% des voitures voyagent en transit par le pays.

Les motifs des déplacements varient d'un poste frontière à l'autre. A Rodange et à Schengen par exemple, le ravitaillement en essence explique la moitié des passages de la frontière. L'autoroute A3 constitue le chemin préféré pour se rendre au travail.

M. Charles Margue (ILReS) a relevé un important trafic local dans les régions frontalières. Des déplacements avec départ et arrivée au Luxembourg se font souvent par la France. D'où les problèmes du transport public qui circule soit en France, soit au Luxembourg, mais qui ne traverse pas les frontières.

Parmi les sondés qui viennent travailler au Luxembourg, 69% disposent d'un parking d'entreprise gratuit, d'où une raison logique pour ces frontaliers, d'après M. Grethen, de renoncer au transport public. Le ministre s'est interrogé dans ce contexte sur les possibilités du transport public lors de la création de parkings gratuits supplémentaires. 19% des sondés stationnent sur les voies publiques gratuites. Uniquement 4% recourent à l'option des Park&Ride.

Seulement 12% des sondés pratiquent le co-voiturage au moins trois fois par semaine.

91% n'utilisent jamais les transports en commun. La principale raison en est l'absence de liaison de bus ou de train appropriée. 13% invoquent leur horaire de travail irrégulier pour justifier le recours à leur voiture plutôt qu'au bus ou au train. Les mauvaises liaisons ou la trop longue durée du trajet sont d'autres raisons pour préférer la voiture au transport en commun.

Le modal split ne s'élève dès lors qu'à 3% parmi les sondés. Pour rappel, le modal split étudie les déplacements en transport public par rapport au nombre total des déplacements. Le ministre Grethen a estimé dès lors qu'un important travail de persuasion restait à faire, de même que la nécessité d'augmenter l'offre des transports publics.

Le ministre des Transports a rappelé dans ce contexte la mise en place de lignes de chemin de fer et de bus transfrontalières. Par ailleurs, il s'agirait d'augmenter les capacités des trains de même que la qualité du transport. Ces décisions ont déjà été prises, mais demanderaient du temps pour être mises en oeuvre, vu les délais relativement longs pour la livraison du matériel ferroviaire.

Menée du 2 au 11 octobre 2001, cette enquête n'a tenu compte que des camions et les autobus. 16.049 automobilistes ont été sondés, ce qui représentait 27,1% du trafic transfrontalier dans une direction. Cette enquête est venue actualiser et compléter les données existantes recueillies lors d'une étude similaire réalisée en 1997.

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