Le Premier ministre Jean-Claude Juncker tient un discours de politique européenne à Aix-la-Chapelle

A l’occasion de la réunion annuelle du conseil d’administration de la "Europäische Stiftung für den Aachener Dom", le Premier ministre Jean-Claude Juncker a tenu, à Aix-la-Chapelle, un discours intitulé "Europa an der Kreuzung". Depuis 1995, Jean-Claude Juncker assume le patronage de la "Europäische Stiftung für den Aachener Dom".

Dans son discours, le Premier ministre Jean-Claude Juncker s’est exprimé en faveur d’une "nouvelle logique continentale du partage équitable". Quatre semaines avant que les chefs d’Etat et de gouvernement, réunis à Copenhague, prennent la décision sur l’adhésion de dix pays de l’Europe centrale et orientale à l’UE, Jean-Claude Juncker a déploré les méfiances du grand public face à l’élargissement. En constatant que "la volonté de réformer, la capacité de réformer et les performances des réformes sont plus soutenues là-bas que chez nous", le Premier ministre a rendu hommage aux "énormes efforts réalisés jusqu’à présent par les pays candidats".

Mais la "logique du partage équitable" ne s’applique non seulement à l’Europe, mais également aux pays en voie de développement. Le Premier ministre a ouvertement critiqué le manque d’effort des grands Etats membres de l’Union européenne en matière de coopération au développement et a relevé le rôle exemplaire que jouent, dans ce domaine, les petits pays comme la Norvège, le Danemark, la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg. Jean-Claude Juncker constate que "la cécité pour les soucis et la détresse d’autrui est en train de s’aggraver".

En faisant référence au pacte de stabilité et de croissance, le Premier ministre critique: "On ne peut pas se prendre des libertés dans l’interprétation du pacte de stabilité à sa propre guise ou en fonction des échéances électorales. En remettant en question la stabilité de l’euro, nous risquons de compromettre les projets européens."

Au lieu de se perdre dans des discussions peu fructueuses, il importerait de relever davantage l’importance de l’intégration européenne, qui selon Jean-Claude Juncker est essentiellement une question de paix. Des décisions comme celles à prendre lors du Conseil européen de Copenhague sont toujours des questions de guerre et de paix. "L’Europe est une affaire de cœur!", s’est exclamé le Premier ministre tout en avertissant qu’il faudrait éviter d’appliquer uniquement une approche rationnelle à l’Europe.

Jean-Claude Juncker a également abordé la question de la présidence de l’Europe. Son opinion: "Il ne suffit pas de donner un visage à l’Europe. Il faut que ce visage puisse aussi s’exprimer et donner son avis."

En matière de politique étrangère et de sécurité commune, Jean-Claude Juncker est catégorique: "Ni Moscou, ni Washington, ni Pékin ne prêteraient une oreille attentive à une voix d’un Européen qui ne parle que pour soi-même". Et se demandant si Berlin, Paris et Londres ont bien compris ce message, il continue: "Aujourd’hui, sans l’Union européenne, aucun Etat européen ne jouit de grandeur".

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