En 1992, à la fin de la décennie des Nations unies pour les personnes handicapées (1983-1992), l'Assemblée générale a proclamé le 3 décembre "Journée internationale des personnes handicapées". Par la suite, l'Assemblée a demandé aux Etats membres de mettre l'accent sur la célébration de cette Journée afin de renforcer l'intégration des personnes handicapées dans la société.
A l'occasion de la Journée européenne des personnes handicapées 2002, la ministre de la Famille, de la Solidarité sociale et de la Jeunesse Marie-Josée Jacobs a adressé le message suivant:
Education pour tous
"Nous vivons à l’heure actuelle dans un monde qui change souvent plus vite qu’on ne peut le percevoir. Cette évolution se constate dans les technologies, mais aussi dans les mentalités, les valeurs prônées par les familles, les cultures et par les institutions.
Ce changement est un véritable défi pour tous les adultes qui ont la charge d’éduquer de plus jeunes soit à titre de parents soit à titre professionnel en tant qu’enseignant ou éducateur. Si l’institution école a pris conscience du danger que représentaient le simple dressage et l’accumulation de connaissances sans éveil de l’esprit critique, il faut se demander si cette prise de conscience est une réalité pour nous tous.
Trop souvent les parents, donc une grande partie de notre société, confie la tâche d’éduquer à l’institution école. L’institution école est une société miniature, où l’enfant apprend à vivre en société et est confronté à des contraintes et des valeurs souvent très différentes de celles vécues dans son milieu familial.
Il s’agit d’une étape importante de son développement, bien que difficile à vivre elle inaugure dans le meilleur des cas la passion du savoir et la patience du comprendre. C’est une confrontation à un monde, certes encore protégé, mais déjà bien réel, d’autant plus riche en valeurs humaines qu’il sera riche en différences.
Les êtres humains sont différents et ces différences ont été soit exploitées dans les grandes mouvances racistes du siècle dernier, soit occultées en réaction par des propos visant à souligner que tous les humains sont égaux.
Aujourd’hui, on ose à nouveau parler de différences, non plus pour séparer mais pour élaborer des solutions afin de surmonter ces différences et de rétablir le plus d’égalité possible. Des solutions pour tous, un design pour tous, mais aussi une éducation pour tous tenant compte des différences non dans un esprit de ségrégation mais dans un esprit d’intégration vraie ou chacun aura sa place et où vivre entouré de différences nous rapprochera. L’éducation à l’acceptation des différences dépasse le cadre de l’enseignement des matières, elle ne peut être déchargée sur l’école, il s’agit d’une responsabilité morale de toute notre société et de tous les acteurs qui la composent.
L’intégration dans notre société de personnes en situation de handicap devrait être devenue une réalité y compris à l’école et au travail. Pourtant en déclarant 2003 année européenne des personnes handicapées, le Parlement européen et la Commission nous rappellent qu’il nous reste pas mal de chemin à accomplir pour permettre aux personnes handicapées et à leur famille de simplement avoir leur place parmi nous et non à côté de nous.
Cette éducation là, doit tous nous interpeller."