Politique de création d'entreprises technologiques: Henri Grethen présente un concept de structures d'accueil pour "start-up" à Belval-Ouest

Le 4 décembre 2002, M. Henri Grethen, ministre de l’Economie, a présenté les conclusions d'une étude commune de son ministère et du bureau d'étude français INNO Tsd localisé à Sophie Antipolis sur l'implantation d'une pépinière d'entreprises dans l'enceinte de la future Cité des Sciences, de la Recherche et de l'Innovation sur les friches industrielles de Belval-Ouest.


Le ministre Grethen lors de la conférence de presse, (à g.) M. Marc Hostert, (à dr.) M. Marco Walentiny du ministère de l'Economie

En se référant à la déclaration gouvernementale du 12 août 1999, le ministre de l'Economie a exposé les prochaines étapes de sa politique de création d'entreprises technologiques.

Contexte et objectif de l'étude

M. Grethen a relevé que le principal objectif de cette étude a été d'alimenter les instances en charge de la mise en œuvre du projet de la Cité des Sciences et notamment la société Agora de valorisation des friches et le fonds Belval d'un certain nombre d'enseignements en termes de positionnement technologique, de besoins en surfaces exploitables et de contenu de l'offre publique d'infrastructures et de services d'encadrement. Elle s'est également employée à créer un lien logique avec le projet de loi de création de l'Université de Luxembourg, dont la Faculté des Sciences, de la Technologie et de la Communication est programmée sur le site de Belval-Ouest. Les autres départements ministériels concernés, ainsi que les Centres de Recherche Publics, les Chambres professionnelles, la FEDIL, différentes autres organisations promouvant l'esprit d'entreprise et Luxinnovation ont été invités à participer à cette réflexion.

Résultats de l'étude

"Si cette étude ne fait qu'esquisser une première ébauche d'un concept que je m'emploierai maintenant à concrétiser, je considère qu'elle nous trace en revanche des pistes utiles que nous ne manquerons pas de creuser" a affirmé le ministre de l'Economie.

  • Le positionnement technologique des structures d'accueil

En premier lieu il s'agira de rester prudent en matière de positionnement technologique, compte tenu des leçons à tirer de l'évolution récente des secteurs de la haute technologie et dans le contexte conjoncturel actuel. Le ministre propose donc d'accorder une attention prioritaire aux pôles d'excellences déjà confirmés tant au niveau du tissu économique existant qu'à celui de l'environnement de recherche public et privé. Il a cité dans ce contexte les activités liées au développement de nouveaux matériaux et procédés de production et aux technologies génériques de l'information et des communications, qui font déjà l'objet de concertations intenses, tant au niveau de l'initiative "cluster" qu'au niveau des travaux du Fonds National de la  Recherche et qui pourront générer des "spin-off" ou attirer de nouvelles entreprises spécialisées. Il s'agira toutefois de rester également attentif à l'évolution d'autres activités dans le domaine des biotechnologies, de la santé et de l'environnement notamment. Le ministre a cité à titre illustratif les domaines de la bio-informatique et de l'instrumentation de diagnostique.

  • Les différents types de structures d'accueil et leur localisation

Conformément à ce scénario, M. Grethen a souligné que les infrastructures à créer devront non seulement contenir des bureaux, mais également prévoir l'aménagement d'espaces en laboratoires techniques et en atelier de prototypage et de petit usinage.

"Il faut également prévoir que certaines de ces "start-up" évolueront à un rythme soutenu pouvant rapidement requérir des espaces d'extension qu'il ne sera vraisemblablement plus possible de prévoir dans le contexte urbain qu'il est prévu d'aménager sur le site de Belval-Ouest. Si ces entreprises restent quand-même financièrement encore trop fragiles pour investir dans l'immobilier, il faudra leur offrir des solutions de relais de préférence à proximité de la Cité des Sciences pour leur permettre de maintenir l'échange fructueux avec ce pôle de compétence qui les a incubées."

C'est avec ces propos que le ministre de l'Economie a rappelé et justifié sa revendication de créer une zone pour activités économiques sur le site de l'ancien Crassier d'Ehlerange. Il a annoncé avoir chargé ses services d'une étude complémentaire d'aménagement de ce site de quelque 80 hectares où il envisagerait de créer sur une aire réservée de quelque 10 hectares des structures de relais à caractère modulable pour des entreprises en développement issues du futur incubateur de Belval-Ouest et d'autres provenances.

  • Superficies requises

En termes de superficies requises pour ces projets issus des conclusions de l'étude présentée, le ministre a évalué les structures prévues pour l'incubateur de Belval-Ouest à quelque 2.400 m2, dont 600 à réserver à des ateliers. Les structures de relais sur le Crassier d'Ehlerange pourraient progressivement évoluer jusqu'à 10 bâtiments modulables de 3.000 à 3.500 m2 un chacun.

Solution intermédiaire: le projet "ECOSTART" de Foetz

Le besoin de telles structures se justifiant déjà actuellement pour relayer le Technoport Schlassgoart, M. Grethen a rappelé l'acquisition et l'actuel aménagement par son ministère des quelque 3.000 m2 des anciens bâtiments Tyco (Thomas&Betts) pour y accueillir le projet "ECOSTART".

Cette structure aura la double fonction d'être à la fois incubateur pour des entreprises démarrant leurs activités et structure de relais pour héberger des entreprises en phase de développement, ainsi que pour des entreprises étrangères qui sont à la recherche d'un premier pied à terre au Luxembourg.

Perspectives de création de nouvelles entreprises technologiques et conclusion

Le ministre de l'Economie a clôturé son exposé par un appel au bon sens et à la concertation en matière de politique de création d'entreprises de la haute-technologie. "Je considère que les hypothèses de création de 6 à 8 entreprises par an et de l'hébergement à l'horizon 2012 d'une trentaine d'entreprises constituent les perspectives les plus optimistes de notre potentiel de création d'activités nouvelles et cela au niveau de l'ensemble du pays, tout au moins pour des activités industrielles et de service".

M. Grethen en conclut qu'il ne peut y avoir de place que pour un seul projet sur la Cité des Sciences. En tant que ministre responsable pour le développement économique, il se donne ainsi pour objectif de fédérer l'ensemble des offres publiques d'infrastructures et de services en vue de la création sur Belval-Ouest et sur l'ancien Crassier d'Ehlerange d'une offre intégrée et cohérente de services aux créateurs d'entreprises.

"J'espère ainsi avoir démenti ceux qui estimaient pouvoir déceler dans mon travail politique une tendance au laisser-faire et au laisser-aller et également pouvoir rassurer ceux qui craignaient que l'initiative ministérielle ne soit plus possible qu'au prix d'un appareil bureaucratique démesuré" a conclu M. Henri Grethen.

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