Réunion du Conseil de gouvernement et heure de questions au gouvernement à la Chambre des députés face à la crise irakienne

Dans le contexte de la crise irakienne, le gouvernement luxembourgeois s'est réuni en Conseil le mardi, 18 mars 2003.

A l'issue du Conseil de gouvernement, le Premier ministre Jean-Claude Juncker et la Vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères Lydie Polfer ont rencontré les membres de  la commission des Affaires étrangères et européennes et de la Défense à la Chambre des députés.

A la fin de cette entrevue, le Premier ministre a déclaré aux micros des journalistes:  "Le gouvernement luxembourgeois estime que les inspections en vue d’un désarmement pacifique de l’Irak auraient dû continuer, d’autant plus qu’elles auraient pu aboutir. Nous ne voyons pas pour quelles raisons les inspections devraient être terminées au moment où elles commencent à produire des résultats. Nous refusons l’option d’une guerre en Irak parce que nous avons toujours été d’avis que le recours à la force ne devrait pas être le prochain pas mais l’ultime pas, que nous n’avons pas encore atteint".

Dans un communiqué de presse relatif à la position du gouvernement luxembourgeois, le gouvernement "regrette de devoir constater l'échec des efforts pour trouver une solution diplomatique à la crise en Irak". Rappelant que le Luxembourg a toujours "voulu obtenir le désarmement de l'Irak par des voies diplomatiques et pacifiques sans exclure toutefois le recours ultime à la force dans le cadre d’une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies", le gouvernement y constate que "la fenêtre diplomatique a été fermée sans que les inspecteurs n'aient donné des indications dans ce sens".

Selon le gouvernement luxembourgeois, "le Luxembourg ne participera pas au déploiement de troupes en Irak et espère que toute action militaire pour autant qu’elle ait lieu, sera conduite de façon à avoir des répercussions limitées sur la population civile et sur les pays de la région"."Le Luxembourg assumera cependant ses obligations envers ses alliés et partage le souci d’une relation transatlantique forte."

"Maintenir la paix et la sécurité internationales incombe aux Nations unies. Le Luxembourg appelle de ses vœux un rôle déterminant de l’ONU et de ses agences dans l’aide humanitaire et les efforts de reconstruction en vue de la création d’un Irak en mesure d’assurer à son peuple paix, stabilité et prospérité. Le Luxembourg participera activement à ces efforts et mettra à disposition des moyens significatifs à ces fins. Nos partenaires ont déjà été informés de cet engagement du Luxembourg. L’assistance luxembourgeoise sera aussi dirigée vers les pays de la région qui subiront les conséquences de la présente situation".

A la tribune de la Chambre des députés, lors de l'heure de questions au gouvernement - séance qui eut lieu dans l'après-midi -  le Premier ministre a spécifié que le fait que l’Irak n’ait à aucun moment montré qu’il était prêt à désarmer complètement serait un élément qui a contribué substantiellement à l’évolution dramatique de la crise. "C’est pour cette raison qu’une description adéquate de la situation en Irak inclut une condamnation extrêmement claire des agissements du dictateur irakien qui avait toutes les clés en main pour éviter cette situation", a-t-il souligné devant les députés luxembourgeois.

Par ailleurs, concernant les liens transatlantiques, Jean-Claude Juncker a noté que "la solidité du lien transatlantique qui unit Américains, Canadiens et Européens dans une communauté solidaire ne doit pas être remise en cause au-delà de ce conflit qui est un conflit spécifique". "La sécurité du Luxembourg et de l’Europe ne peut être assurée en dehors du cadre transatlantique, ce qui implique que certaines règles de comportement entre dirigeants doivent être respectées. La solidité et la solidarité des liens transatlantiques ne concerne pas les liens entre les dirigeants de ces pays, c’est l’affaire des peuples", a ajouté le Premier ministre.

Finalement, le Premier ministre a mis en évidence l'importance du renforcement de la politique étrangère, de sécurité et de défense européenne. "La crise irakienne, aussi profonde et aussi regrettable qu’elle puisse être, ne doit pas avoir comme conséquence un relâchement des efforts européens de se doter d’une vraie politique étrangère et de sécurité commune, de trouver des moyens d’articuler une vraie volonté politique et de créer les instruments nécessaires afin d’y parvenir," a-t-il conclu.

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