Lors d’une conférence de presse, qui a eu lieu le 15 mai 2003 en présence du ministre de l’Economie Henri Grethen et de Serge Allegrezza, directeur du Statec, les représentants du CEPS/Instead Nicolas Poussing et Anne-Sophie Genevois ont présenté les résultats de l’étude commune portant sur les entreprises et les technologies de l’information et de la communication pour l’année 2002 au Luxembourg.
Henri Grethen et Serge Allegrezza lors de la conférence de presse
Serge Allegrezza, a rappelé qu’une étude pilote (E-commerce survey) avait déjà été réalisée en 2001 auprès des entreprises luxembourgeoises dans le cadre du programme européen intitulé "Information society statistics" et que celle-ci a été renouvelée en 2002 afin d’approfondir et d’actualiser les informations relatives à l’utilisation des technologies de l’information et de la communication (TIC). A ce sujet, Serge Allegrezza a précisé que: "Le commerce électronique a fortement augmenté au Luxembourg entre 2001 et 2002".
Nicolas Poussing et Anne-Sophie Genevois ont, quant à eux, présenté les résultats et les conclusions de l’étude.
Du côté de la méthodologie, ils ont rappelé que l’enquête est de nature communautaire (méthodes, imposées par Eurostat, qui s’appliquent à tous les pays communautaires) et qu’elle a été effectuée grâce à un partenariat entre le Statec et le CEPS/Instead. "L’enquête postale a été réalisée lors du deuxième trimestre 2002 auprès de 2.279 entreprises, de 10 salariés et plus, couvrant la quasi-totalité des secteurs d’activité", a annoncé Nicolas Poussing. "Environ 1 500 réponses ont été extrapolées, puis retravaillées pour permettre de décrire la situation en 2002", a ajouté Anne-Sophie Genevois.
"En ce qui concerne l’évolution des TIC, environ 87,2% des entreprises étaient connectées à Internet en 2002 et 82,1% se servaient de la messagerie électronique par exemple", a commenté Nicolas Poussing.
"Les proportions d’entreprises informatisées, ayant accès à Internet, classées selon le type de connexion montrent que l’ISDN est en première place avec 68,3% des entreprises (malgré un certain plafonnement) et que l’ADSL a subi une forte progression en 2002, en passant de 3,5 à 16,5%", a analysé Anne-Sophie Genevois. Serge Allegrezza, a rappelé au sujet des connections ADSL qu’une rapide progression est en vue.
Quant aux proportions d’entreprises informatisées ayant un site Web en 2002, Nicolas Poussing a montré que celles-ci s’élevaient à 65,1%. "Parmi ces entreprises, 74,4% d’entre elles proposent un site en français, 55,1% en anglais, 37,5% en allemand et finalement 2,8% en luxembourgeois", a-t-il indiqué.
"Pour les achats en ligne, à peu près 1 entreprise sur 3, fait ses achats en ligne et 1entreprise sur 4 le fait via Internet", a exposé Anne-Sophie Genevois avant d’ajouter: "Parmi les entreprises effectuant leurs achats en ligne, 26,4% comportent 10 à 49 salariés, 32,1% entre 50 et 239 salariés, et finalement 39,1% sont des entreprises avec 250 salariés et plus".
Ces chiffres comparés à ceux de 2001, soulignent une forte progression et intensification des achats en ligne.
Nicolas Poussing, a creusé la question sur le secteur d’activité économique de ces entreprises et leurs raisons d’utiliser ces moyens. "63,2% des entreprises ont des activités informatiques, 29,1% sont dans le commerce et seulement 19,6% dans les transports et communication. Quel que soit le secteur d’activité, il y a une amélioration des achats en ligne", a-t-il exposé.
Quant aux bénéfices importants attendus lors des achats en ligne par Internet, 80,7% des entreprises espèrent une accélération des transactions, 71,3% espèrent une facilitation des échanges avec les fournisseurs, tandis que seulement 39,8% attendent une diminution des coûts des transactions.
La même analyse a été effectuée pour les ventes en ligne. Les caractéristiques sont similaires, quant à la taille des entreprises. Les ventes en ligne sont surtout effectuées par les entreprises de grande taille avec, 41,7% qui ont plus de 250 salariés, 18,6% entre 50 et 249 et 14,3% entre 10 et 49 salariés. Le secteur d’activité qui a subi la plus forte progression est celui des hôtels et restaurants, en passant de 22,3% à 71,5% en 2002. L’industrie manufacturière et les entreprises proposant des services aux entreprises, ont pour leur part quasi triplé en pourcentage. Seules les entreprises offrant des activités financières ont subi un ralentissement en 2002. "En ce qui concerne les bénéfices attendus par les entreprises effectuant des ventes en ligne, 79% souhaitent toucher de nouveaux clients, 74,3% souhaitent donner une bonne image de leur entreprise et 67,7% veulent ainsi rester compétitives", a analysé Nicolas Poussing. Seules 48,6% des entreprises ont pour but de diminuer leurs coûts à travers ce procédé.
Une conclusion générale a pu être établie de façon synthétique:
L’usage des TIC s’est intensifié entre 2001 et 2002;
97% des entreprises sont informatisées;
87% des entreprises informatisées ont accès à Internet;
65% des entreprises informatisées ont un site Web;
28% des entreprises informatisées font des achats en ligne;
16% des entreprises informatisées font des ventes en ligne.
Le ministre de l’Economie, Henri Grethen, a noté dans ce contexte que le Luxembourg est en train de rattraper son retard en termes de commerce électronique mais que malgré les progressions réalisées le résultat n’est pas encore satisfaisant.
"Nous devons combler notre retard et intégrer le groupe des meilleurs pays européens", a-t-il insisté. "Ce n’est pas le moment de nous reposer sur nos lauriers et c’est pour cette raison que nous devrons encore adapter notre législation, qu’un label "e-commerce certified" a été créé et que différents portails sont en préparation. Un groupe de travail, composé par le ministère de l’Economie et le Statec, va également analyser la future évolution du commerce électronique et pourra ainsi réaliser des rapports annuels", a-t-il ajouté. "Des entreprises comme AOL (qui va venir s’installer au Luxembourg) peuvent bien évidemment attirer des émules et déclencher un effet positif dans ce domaine", a conclu Henri Grethen.