Lydie Polfer participe à un colloque à Grenoble portant sur la diversité linguistique dans l'Union européenne

Nous voulons d'une Europe qui parle d'une même et seule voix, mais dans toutes ses langues.

Telle était une des conclusions que Madame Lydie Polfer, ministre des Affaires étrangères a tiré lors de son intervention au colloque international "La diversité linguistique dans l'Union européenne : chance ou handicap à l'heure des élargissements" organisé parle Centre Universitaire de Recherche Européenne et Internationale de Grenoble. L'objet de colloque était de faire le point sur l'avenir de la diversité linguistique dans l'Union et d'analyser les évolutions possibles liées au processus d'élargissement ainsi que l'impact de la diversité linguistique sur les plans économique, politique, culturel et social.

Madame Lydie Polfer lors du colloque avec Jean-Paul Costa, Vice président de la Cour européenne des droits de l'homme

Au cours de son intervention, Lydie Polfer s'est fait l'avocate d'une Europe conçue comme espace plurilingue et multiculturel où chaque citoyen peut trouver sa place et s'épanouir dans le respect de son identité culturelle et linguistique. Elle a également plaidé en faveur d'un enseignement plus vaste des langues en Europe arguant que "la connaissance de la langue et de la culture de nos voisins est nécessaire pour faire évoluer l'œuvre entreprise en commun, pour favoriser et encourager la tolérance et  la compréhension et donner âme à la démocratie."

Partant du constat que nous gardons tous un lien particulier avec notre langue maternelle, elle s'est également prononcé en faveur de la promotion de l'ensemble des langues utilisées sur le territoire de nos pays et pour le maintien du système actuel des langues officielle, principe qui régit le régime linguistique de l'Union depuis 1958 et qui garantit que tout citoyen est à même de comprendre et de lire dans une langue qui lui est familière les documents importants de la législation européenne.

Même si l'effort consenti par les services de  traduction et d'interprétation peut sembler considérable, les moyens mis en oeuvre pour rapprocher les citoyens des institutions européennes, pour garantir que chaque citoyen pourra consulter les textes qui le concernent dans sa langue et que les représentants des citoyens  puissent s'exprimer et faire valoir leurs arguments dans la langue de leur choix, ne représente qu' un coût de  deux euros par citoyen et par an, ce qui représente une dépense modeste pour garantir la transparence du processus décisionnel.

Evoquant l'exemple du Luxembourg et les leçons tirées de l'année européenne des langues elle s'est prononcé en faveur d' un multilinguisme vivant dans l'Union. "L'année européenne des langues nous a révélé entre autre qu'une majorité de nos  citoyens ne souhaite pas limiter les connaissances et la pratique à une seule langue passe-partout, mais favorise au contraire la promotion de la diversité linguistique et un apprentissage plus large des langues. Nous avons tous compris qu'une véritable compréhension et appréciation en profondeur de la culture de nos partenaires passe nécessairement par un contact direct rendu possible grâce à la maîtrise des langues".

Selon Lydie Polfer, les pouvoirs publics ont une responsabilité particulière en matière de promotion du multilinguisme en Europe. "Au moment où se joue une part essentielle de l'avenir des langues et des cultures, donc de nos identités, il revient aux institutions publiques de préserver et d'enrichir le patrimoine des nations, d'honorer le génie de tous nos citoyens, les traditions et les savoirs de nos sociétés et d'assurer leur expression libre et plurielle."

Dernière mise à jour