Présentation du Rapport mondial du PNUD sur le développement humain 2003

Le 14 juillet 2003, Charles Goerens, ministre de la Coopération et de l'Action humanitaire, a présenté conjointement avec Jan Vandemoortele, conseiller spécial du PNUD pour les objectifs du Millénaire pour le développement, le rapport de l'année 2003 sur le développement humain.


Charles Goerens et Jan Vandemoortele

Elaboré à la demande du PNUD (Programme des Nations unies pour le développement), cet important outil de référence classe 173 pays en fonction de leur niveau de développement humain. Le Luxembourg y occupe la 15e position.

Le revenu par habitant, l’espérance de vie et le taux de scolarité sont pris en compte pour le calcul de cet indicateur. A préciser que la position du Luxembourg est sous-estimée, pour des raisons statistiques. Ainsi les étudiants luxembourgeois en Belgique sont comptés pour le taux de scolarité de la Belgique et non du Luxembourg.

Le rapport sur le développement humain affiche une perspective pluriannuelle. Il met en relation plusieurs facteurs et représente un important matériel statistique, a précisé Charles Goerens. Le rapport constitue ainsi un instrument utile pour la coopération luxembourgeoise qui s'en sert pour le choix de ses pays partenaires et pour suivre l'évolution de chacun de ces pays.

Le thème du rapport est consacré en 2003 au sujet "Les objectifs du Millénaire pour le développement - un pacte entre les pays pour vaincre la pauvreté humaine".

Outre la contribution de Sakiki Fukuda-Parr, directrice du Bureau pour le rapport sur le développement humain, le PNUD a également pu engager comme auteur Jeffrey Sachs, économiste, professeur d’université et conseiller spécial du secrétaire général des Nations unies pour les objectifs du Millénaire.

Le rapport comporte une évaluation des progrès, pays par pays, en vue de la réalisation de ces objectifs dont le PNUD se considère comme le "contrôleur" et le "directeur de campagne". Il explore les engagements des pays industrialisés pris au Sommet du Millénaire en septembre 2000, à savoir l’élimination des obstacles du commerce non-équitable, l’allègement de la dette et le soutien au processus de démocratisation.

Jan Vandemoortele, conseiller spécial du PNUD pour les objectifs du Millénaire, a précisé que le but des objectifs est de réaliser pendant une période de 25 ans (1990-2015) 18 cibles quantifiables. "Aujourd’hui nous sommes à mi-parcours", nota le conseiller spécial, "et le rapport essaye de répondre à la question où nous en sommes".

La réalisation des objectifs du Millénaire

Lors de la conférence de presse, Jan Vandemoortele a esquissé les grandes tendances qui ressortent du rapport:

  • Le progrès achevé est très différent d’un pays à l’autre, et ce même au sein d’une même région dans le monde.

  • Le progrès a tendance à se tasser. Les années 1990 ont connu moins de progrès dans le développement humain que les années 1980, quelle que soit la région du monde.

  • Le progrès a tendance a dépasser les pauvres et les plus démunis dans beaucoup de pays.

"Beaucoup de pays ne seront pas au rendez-vous en 2015", conclut Jan Vandemoortele eu égard aux objectifs du Millénaire. En effet, 54 pays ont connu une baisse du revenu moyen par habitant, le taux de mortalité des moins de cinq ans a augmenté dans 14 pays, le taux de scolarité a diminué dans 12 pays, l’indicateur sur le développement humain n’a baissé que dans quatre pays (dans les années 1990, cet indicateur avait encore baissé dans une vingtaine de pays).

Néanmoins, "les cibles restent réalisables. Même si elles sont ambitieuses, elles ne sont pas hors de portée, et ce aussi pour les pays les moins avancés". En effet, les coûts seraient abordables et les technologies disponibles pour réaliser les objectifs.

Pour réaliser les objectifs, des réformes seraient nécessaires dans les pays riches et les pays pauvres, affirma Jan Vandemoortele. 59 pays, qui risquent de ne pas répondre aux objectifs, dont le niveau de développement est très faible et qui ont connu un recul du développement humain dans plusieurs domaines, ont été classés comme "pays prioritaires".

Le ministre Charles Goerens a estimé dans ce contexte qu’il s’agirait de privilégier la coopération avec ces pays. Le conseiller spécial ajouta de son côté que le Luxembourg ne ferait pas partie du G7, mais du 0,7, c’est-à-dire des pays qui dépensent 0,7% de leur PIB à la coopération au développement, "avec l’intention d’arriver en 2005 à une aide publique au développement de 1% du PIB".

Aux dires de Jan Vandemoortele et Charles Goerens, les pays prioritaires devraient franchir les freins structurels au développement, où les pays riches auraient un rôle à jouer, notamment dans l’allègement de la dette publique (les pays de l’Afrique subsaharienne par exemple connaissent toujours un flux net négatif, c’est-à-dire les intérêts à payer sont supérieurs à l’aide reçue), dans l’accès aux nouvelles technologies et aux médicaments (pour traiter le sida). Beaucoup de pays de l’OCDE s’éloigneraient de ces mesures, a déploré Jan Vandemoortele.

Poursuivre l’effort de persuasion des Nations unies pour alléger la dette des pays moins avancés, garantir l’accès de ces pays aux médicaments, maintenir le rôle de l’Organisation des Nations unies en matière de développement, insister sur l’évolution institutionnel dans les pays concernés et poursuivre l’analyse des causes du retard de certains pays, telles sont, aux dires du ministre de la Coopération et de l’Action humanitaire Charles Goerens, les éléments essentiels dans le contexte du développement humain.

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