Fernand Boden, ministre de l’Agriculture, de la Viticulture et du Développement rural et Charles Goerens, ministre de l’Environnement ont présenté le 22 octobre 2003 le "Programme forestier national" (PFN).
Fernand Boden, Charles Goerens et Eugène Berger
L’origine du PFN remonte à la Conférence des Nations unies de Rio de 1992 qui s’était axée sur la conservation de la diversité biologique et l’utilisation durable des ressources naturelles. La volonté de concrétiser un Programme forestier national au Grand-Duché du Luxembourg s’est dégagée entre autre des engagements signés par le gouvernement en avril 2003 à Vienne lors de la Conférence ministérielle sur la Protection des forêts en Europe. Le ministre Boden a signalé que le Luxembourg est "un des premiers pays à mettre en oeuvre un tel projet".
Le PFN est placé sous le patronage conjoint du ministère de l’Agriculture, de la Viticulture et du Développement rural et du ministère de l’Environnement. D’après la volonté du gouvernement luxembourgeois, le Programme forestier national démarrera officiellement en novembre 2003 et devrait rassembler plus de 30 organisations des secteurs associatif, privé, public et scientifique.
Fernand Boden a précisé que "le PFN est un programme intersectoriel qui doit fournir des orientations stratégiques pour le développement du secteur forestier, en harmonie avec les autres secteurs de l’économie nationale". Ce programme prévoit donc la consultation et la participation de tous les groupes d’intérêts liés "de loin ou de près" au secteur forestier. Par la suite sera procédé à la constitution de groupes de travail sous la guidance d’une cellule d’organisation et d’exécution pour traiter un ensemble de thèmes clé. Dans ce contexte, le ministre Goerens a invité toutes les organisations ou personnes intéressées à se joindre au projet. Les premiers résultats de ces consultations intersectorielles sont attendues pour l’automne 2004.
Les groupes de travail devront définir "des stratégies harmonieuses viables sur le plan financier, acceptables sur le plan social, sans danger pour l’environnement et durables". Tous les produits de la forêt, qu’ils soient ligneux ou non (faune, flore, sol, eau,…) ainsi que les services rendus par l’écosystème (fixation du carbone, production d’oxygène, protection du sol et de l’eau, récréation,…), seront pris en considération.
Le Programme forestier national devra tout d’abord procéder à un examen détaillé du secteur forestier: son histoire, sa situation actuelle ainsi que les projections pour l’avenir, associé aux principaux problèmes relevés. Ensuite, il faudra élaborer une déclaration de politique forestière, une stratégie à long terme et un plan d’action, qui comprend une description des réformes et des programmes à entreprendre. Le ministre Goerens a rappelé que la stratégie à long terme serait tout à fait essentielle pour ce projet surtout en ce qui concerne la "forêt en évolution libre", qui devrait atteindre 5% de la superficie forestière luxembourgeoise. Les deux ministres ont également souligné l’importance d’une "forêt en évolution libre" pour la biodiversité.
Le Programme forestier national va donc aborder 6 thèmes majeurs:
Conservation et amélioration appropriée des ressources forestières et leur contribution aux cycles mondiaux du carbone
Maintien de la santé et de la vitalité des écosystèmes forestiers
Maintien et encouragement des fonctions de production des forêts
Maintien, conservation et amélioration appropriée de la diversité biologique dans les écosystèmes forestiers
Maintien et amélioration appropriée des fonctions de protection de la gestion des forêts (protection des sols et de l’eau)
Maintien d’autres bénéfices et conditions socio-économiques
Fernand Boden et Charles Goerens ont finalement insisté sur le fait qu’il s’agit d’un projet "innovateur à cause de ses processus évolutifs et participatifs" et que "toutes les conditions sont rassemblées pour faire quelque chose de raisonnable et de bien".