Dans le cadre du premier anniversaire du permis à points, Henri Grethen, ministre des Transports, a présenté le 5 novembre 2003 le bilan du permis à points.
Henri Grethen lors de la conférence de presse
Entré en vigueur le 1er novembre 2002, le système du permis à points luxembourgeois est fondé sur le retrait pondéré de points en fonction de l’infraction commise qui conduit à la suspension du droit de conduire en cas d’épuisement intégral du capital initial de 12 points, mis à disposition de chaque titulaire d’un permis de conduire. Le but du permis à points est notamment de lutter contre les délinquants routiers récidivistes et de détecter les conducteurs à risques.
Selon les chiffres présentés par le ministre des Transports, 28.101 points ont été retirés entre le 1er novembre 2002 et le 1er novembre 2003 à 13.678 conducteurs.
77% des points ont été retirés à des conducteurs contre 23% à des conductrices. 25.523 points ont été retirés suite à l’établissement de 14.054 avertissements taxés par les forces de l’ordre.
Les infractions prépondérantes ont été en premier lieu les excès de vitesse, qui correspondent à non moins de 67,1% de l’ensemble des points retirés. En second lieu se trouvent les infractions concernant le port de la ceinture (14,4%).
Dans ce contexte, Henri Grethen a rappelé que sur les 50 accidents les plus graves de 2002, ayant causé la mort de 60 personnes, les forces de l’ordre avaient constaté que la ceinture de sécurité n’avait pas été mise dans 30 cas.
Les autres infractions observées furent:
les inobservations de feux rouges et des signaux routiers,
les interdictions de dépassement,
la péremption de la validité du certificat de contrôle technique.
Autre particularité révélée par Henri Grethen: parmi les 13.147 personnes ayant fait l’objet d’un avertissement taxé, 5.206 (39,6%) sont détenteurs d’un permis de conduire étranger, résidants et non-résidants confondus. Les autres 7.945 (60,4%) sont titulaires d’un permis de conduire luxembourgeois.
Le ministre est d’avis que "nous devrons donc trouver les voies pour mieux faire passer l’appel à la modération et à la conduite défensive auprès de ceux parmi nos habitants qui vivent seulement depuis peu au Luxembourg ou viennent y travailler tout en gardant leur domicile dans les régions limitrophes". Dans cette optique, le ministre des Transports a annoncé qu’il entendait étendre la nouvelle campagne de sensibilisation à la Grande-Région.
A part les points retirés suite à l’établissement d’avertissements taxés, 2.578 points ont été retirés suite à des condamnations prononcées par les tribunaux luxembourgeois (573 personnes, 574 condamnations). Les infractions les plus couramment recensées ont été dues à:
l’alcool: 1.356 points (52,6%),
la vitesse: 230 points (8,9%),
le délit de fuite: 176 points (6,8%),
la conduite sans permis valable: 132 points (5,1%),
la conduite malgré une interdiction de conduire judiciaire 96 points (3,7%).
Sur les 1.356 points retirés en raison d’abus d’alcool, 1248 points l’ont été pour conduite en état d’ivresse (au moins 1,2 pro mille), 80 pour conduite sous influence d’alcool (au moins 0,8 pro mille) et 28 pour refus de se prêter à l’examen d’alcoolémie.
Pour les 13.678 personnes qui ont perdu des points, la situation se présente comme suit:
2.662 personnes restent détenteur de 11 points
9.359 " 10 points
676 " 9 points
758 " 8 points
78 " 7 points
66 " 6 points
11 " 5 points
63 " 4 points
2 " 2 points
Le ministre a encore indiqué que 11 personnes avaient déjà participé à un cours de formation complémentaire au Centre de formation pour conducteurs à Colmar-Berg, leur permettant ainsi de récupérer 3 points.
Henri Grethen a rappelé que "par le principe du permis à points, chaque conducteur est lui-même responsable de la gestion de son capital de points".
A la suite de la présentation du bilan du permis à points, le ministre des Transports Henri Grethen a officiellement lancé la nouvelle campagne de sensibilisation en matière de lutte contre l’insécurité routière.
Depuis 2000, pus de 5 personnes sont tuées chaque mois dans un accident de la route. Du 1er janvier 2000 au 31 octobre 2003, 249 personnes ont ainsi dû laisser leur vie et 112 victimes sont mortes à cause de la vitesse.
La campagne, qui porte le nom de "De Kick ? Awer net op der Strooss", a pour but de sensibiliser les jeunes et moins jeunes à un exercice de la discipline sur la route et fait appel à la responsabilité des acteurs de la circulation.
Selon le ministre, "l’usage de la route est un acte qui demande le respect envers les autres mais aussi le respect de soi-même".