Anne Brasseur, ministre de l'Éducation nationale, de la Formation professionnelle et des Sports, a visité le 12 décembre 2003 des classes fonctionnant selon les principes pédagogiques du team-teaching et du cycle d’apprentissage à la Regionalschoul Uewersauer à Harlange et a présenté, par la même occasion, le nouveau bulletin scolaire pour l’enseignement primaire.
Mise en place du team-teaching
Pendant les dernières années, une attention particulière a été portée au début du parcours des élèves à l’enseignement primaire. Des efforts spécifiques ont été déployés pour assurer une prise en charge optimale des élèves au degré inférieur, efforts qui ont abouti à la mise en place du team-teaching et du cycle des apprentissages fondamentaux.
L’enseignement en équipe team-teaching vise une prise en charge individualisée de chaque élève au degré inférieur afin de mieux répondre aux besoins des différents élèves et de lutter ainsi contre les nombreux échecs scolaires en début de l’enseignement primaire.
Selon ce concept pédagogique, une équipe d’enseignants s’occupe de plusieurs classes, de préférence à niveaux différents. Ainsi, l’équipe d’enseignants de Harlange s’occupe à la fois des enfants de la 1re et des enfants de la 2e année d’études. Cette façon de procéder permet une composition flexible des groupes d’apprentissage et la réalisation du principe pédagogique du tutorat qui demande aux élèves forts d’aider les élèves plus faibles. De plus, le team-teaching favorise l’intégration d’enfants handicapés dans l’enseignement régulier.
Le team-teaching rend indispensable une collaboration étroite, voire une concertation permanente entre les enseignants impliqués. Il permet également une réduction au strict minimum du nombre d’intervenants enseignant dans une classe ainsi que l’établissement d’horaires cohérents dépendant moins de contraintes non-scolaires.
Cycle des apprentissages fondamentaux
L’enseignement en équipe devrait surtout faciliter l’organisation de la scolarité en cycles d’apprentissage. La volonté principale de l’organisation par cycles est de concevoir une organisation de l’enseignement qui mette l’élève au cœur du système éducatif. Jusqu’à présent, la scolarité est découpée en années d’études, et, pour chaque année d’études, un programme très serré est établi. Pour passer dans une classe d’une année d’études supérieure, chaque enfant doit avoir assimilé la quasi-totalité du programme de la classe dans laquelle il se trouve. Or, le concept des cycles donne plus de souplesse et de latitude aux enseignants pour définir le contenu de l’enseignement et les conditions d’évolution de l’élève à l’école afin de permettre à chaque élève de progresser en fonction de ses propres acquis.
Au Luxembourg, le concept du cycle d’apprentissage est actuellement mis en œuvre dans les 1re et 2e années d’études. De cette manière, un élève peut, selon ses capacités, fréquenter les deux premières années d’études, désormais appelées "cycle des apprentissages fondamentaux", pendant deux, trois ou bien une année. D’ailleurs, le nouveau livret scolaire reprend la notion du cycle des apprentissages fondamentaux notamment en définissant sans distinction les objectifs principaux des deux premières années d’études.
En 2003/04, quelque 90 classes sont encadrées par des équipes d’enseignants. 130 enseignants de tous les arrondissements d’inspection participent actuellement à des formations et à des échanges afin de préparer et d’approfondir la mise en œuvre de ce concept pédagogique.
Nouveau bulletin: outil de communication entre école, enfant et parents
À partir du 1er trimestre 2003/2004, les élèves fréquentant des classes de 1re et de 2e année d’études auront des livrets scolaires nouvellement conçus remplaçant l’ancien "bulletin vert" traditionnel.
Outre les résultats scolaires obtenus dans les différentes branches, le nouveau livret scolaire doit renseigner sur les objectifs principaux d’apprentissage par année d’études et permettre des évaluations et remarques nuancées concernant la progression de l’élève dans les différentes branches. Le nouveau livret constitue donc plutôt un outil de communication entre école, enfant et parents qu’un simple bulletin scolaire. Il comprend plusieurs compléments au bulletin traditionnel. En effet, il fournit des informations beaucoup plus détaillées concernant les apprentissages effectués. D’ailleurs, il n’est pas envisagé de renoncer à l’évaluation sur 60 points dans toutes les branches.
Pour ce qui est des disciplines scolaires, le livret prévoit, dans les langues, une évaluation séparée en lecture, ce qui constitue une nouveauté importante par rapport à l’ancien bulletin. Il fournit également une appréciation du comportement social, de l’attitude au travail ainsi que des compétences dites transversales de l’élève.
Pendant l’année scolaire 2001/2002, dans le cadre de réunions de service organisées dans tout le pays, une esquisse de livret a été présentée pour examen à quelque 900 enseignants des différents degrés. En 2002/2003, quelques éléments nouveaux du livret ont été utilisés sous forme provisoire et complémentaire dans toutes les classes de 1re année d’études pour ce qui est des volets "comportement" et "description des compétences". S’y ajoute que, pour les classes de la 2e à la 6e année d’études, cinq instituteurs par arrondissement ont travaillé avec une ébauche du livret. Le groupe de travail chargé de l’élaboration du livret a réuni toutes ces expériences pour en tirer les conclusions en vue de la rédaction définitive de cet important outil d’évaluation et de communication. Le document final a donc été élaboré en étroite collaboration avec les instituteurs de l’enseignement primaire. De plus, le ministère de l’Éducation nationale, de la Formation professionnelle et des Sports a publié un document sur l’évaluation à l’école primaire comprenant des réflexions, des recommandations et des instructions concernant l’évaluation, les devoirs en classe, l’utilisation du nouveau livret et la promotion des élèves.
En arrêtant les objectifs principaux par année d’études, les auteurs du nouveau livret ont préparé la révision générale du Plan d’études de l’enseignement primaire qui se fera également en étroite collaboration avec tous les instituteurs pour que ces derniers soient impliqués de manière décisive dans les travaux.