Jean Asselborn à la réunion informelle des ministres des Affaires étrangères à Valkenburg

Le ministre des Affaires étrangères et de l'Immigration Jean Asselborn a participé à la réunion informelle des ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne (Gymnich) qui s’est tenue au château St. Gerlach à Valkenburg les 3 et 4 septembre 2004.

Russie, Moyen-Orient, ASEM 

L'ouverture de la réunion des chefs de la diplomatie à 25 a été marquée par l'évolution de la prise des otages de l'école de Beslan, dans le Caucase russe. La Présidence néerlandaise a "condamné pleinement et sans conditions toutes les formes de terrorisme".

Les discussions de la première journée de travail ont été dominées entre autres par les dossiers du Moyen-Orient, la crise en Irak et la situation en Iran.

"Les ministres des Affaires étrangères de l'UE ont examiné l'évolution du processus de paix au Moyen-Orient et réaffirmé l'importance du quartet et de la feuille de route", a déclaré le ministre néerlandais Bernard Bot, président du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l'UE. Les ministres des Affaires étrangères de l'UE ont par ailleurs réaffirmé leur soutien de principe au plan de désengagement du Premier ministre israélien Sharon, à condition qu'il respecte les cinq conditions connues de l'UE.

Selon le ministre Bot, l'UE a exprimé sa profonde inquiétude concernant la décision du gouvernement israélien d'étendre les colonies en Cisjordanie. "La viabilité du plan de retrait nécessite des changements dans le domaine de l’économie, de la sécurité et de la gouvernance", a-t-il expliqué. Faisant référence à ses longues discussions avec son homologue israélien M.Shalom, le ministre Bot s'est déclaré satisfait que les autorités israéliennes reconnaissent non seulement la nécessité d'une participation de l'UE, mais également le fait que cela serait dans l'intérêt d'Israël. "Un Etat en situation d’échec n'est dans l'intérêt de personne", a expliqué le ministre Bot.

Les 25 chefs de la diplomatie ont aussi exprimé leurs inquiétudes quant au programme nucléaire iranien en invitant Téhéran à coopérer plus étroitement avec l'Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).

Lors du déjeuner de travail, les chefs européens de la diplomatie ont abordé, en présence de Hans van den Broek, envoyé spécial de la Présidence, la question de l'élargissement de l'ASEM et plus particulièrement la demande d'adhésion de la Birmanie. Sur ce dossier, la Présidence a annoncé, lors de sa conférence de presse, que l'Union européenne participerait au sommet ASEM au début du mois d’octobre 2004.

Rencontre bilatérale avec son homologue bulgare Solomon Passy

En marge de la réunion informelle des ministres des Affaires étrangères, le ministre Jean Asselborn a participé à un petit-déjeuner de travail avec son homologue bulgare, Solomon Passy, le 4 septembre 2004.

Les deux ministres ont procédé à un échange de vues sur le prochain élargissement de l'Union européenne. Le ministre bulgare a fait part du souhait de son gouvernement de pouvoir procéder à la signature de l’accord d'adhésion de son pays à l'Union européenne, au premier semestre 2005, à Luxembourg.

Jean Asselborn, de son côté, a informé son collègue sur les priorités de la future Présidence luxembourgeoise du Conseil de l'Union européenne et a réaffirmé l'appui du Luxembourg quant à l'adhésion de la Bulgarie à l'Union européenne.

En tant que président en exercice de l’OSCE, Solomon Passy a tenu à présenter au chef de la diplomatie luxembourgeoise les travaux en préparation de la réunion ministérielle qui aura lieu à Sofia au mois de décembre 2004.

Il a en outre invité son homologue luxembourgeois à se rendre en Bulgarie, invitation à laquelle Jean Asselborn compte donner suite avant le début de la Présidence luxembourgeoise.

Balkans et Soudan

Les chefs européens de la diplomatie ont continué leurs travaux le 4 septembre 2004. La situation des Balkans et la crise au Soudan/Darfour ont été les principaux thèmes à l'ordre du jour.

Au sujet de la Serbie-Monténégro, la Présidence a plaidé pour le maintien de l'unité d'État (selon les accords de Belgrade), en envisageant toutefois une approche parallèle (twin track) dans certains domaines, approche qui sera prochainement présentée aux interlocuteurs de l'Union européenne. Le commissaire Chris Patten a tenu à préciser que le désaccord entre la Serbie et le Monténégro sur l'harmonisation des tarifs douaniers ne devrait pas retarder le processus de rapprochement avec l'Union européenne.


Jean Asselborn et son homologue espagnol Miguel Angel Moratinos

Quant au Kosovo, le ministre néerlandais des Affaires étrangères a déclaré que l'Union européenne entendrait promouvoir une participation massive des citoyens serbes aux élections du mois d'octobre. L'objectif de l'Union européenne est d′élaborer une stratégie à cette fin.

Les 25 chefs de la diplomatie se sont longuement entretenus sur la situation précaire au Darfour. La situation est très préoccupante, a dit Bernard Bot en soulignant que l'Union européenne poursuivra son aide humanitaire dans cette région. Mais elle continuera aussi à faire pression sur les responsables politiques pour qu'ils acceptent la résolution 1565 du Conseil de sécurité des Nations unies, a-t-il tenu à préciser.

L'idée de la mise en place d'une mission de police européenne, afin de rétablir la stabilité dans la région, a également été discutée. L'Union européenne serait disposée à donner tout son appui logistique à une éventuelle demande de l'Union africaine.

Interrogé sur la question d'éventuelles sanctions, le président Bot a déclaré que des sanctions ne sont pas à exclure. Bien que la question n'ait pas été discutée en détail, la Commission a reçu la mission de rédiger une liste de mesures possibles.

Lors du déjeuner, les ministres européens ont eu un échange de vues avec leurs collègues de la Bulgarie, de la Roumanie, de la Turquie et de la Croatie sur les sujets abordés à 25.

Communauté des États de l'Afrique de l’Ouest (Cedeao)

La réunion Gymnich a été suivie d'une réunion informelle des ministres de l'Union européenne et des partenaires de la Communauté des États de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao) et ceci en présence de la ministre néerlandaise de la Coopération, Agnes Van Ardenne. La paix et la sécurité en Afrique de l’Ouest ainsi que les développements dans la région ont été les principaux thèmes de discussion. L'Union européenne a hautement apprécié les contributions que la Cedeao a apportées aux opérations de soutien de la paix au Liberia, en Côte d'Ivoire et au Sierra Leone.

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