En date du 3 novembre 2004, le ministre de la Santé, Mars Di Bartolomeo, a présenté les points forts de la campagne de sensibilisation à l'usage raisonné des antibiotiques.
D'après une étude menée au niveau européen, le Luxembourg se situe parmi les États qui consomment le plus d’antibiotiques. Alors que ces médicaments ont permis, dans le passé, de lutter contre des infections graves et d’améliorer l’état de santé des populations, la consommation abusive et inadéquate d'antibiotiques à l’échelle mondiale a entraîné l’apparition de bactéries résistantes.
Mars Di Bartolomeo lors de la conférence de presse
Trop souvent, les antibiotiques sont prescrits pour le traitement d’infections virales sur lesquelles ils n’ont pourtant aucune action thérapeutique. Si le phénomène de résistance persiste et s’amplifie, certaines maladies ne pourront plus être combattues et elles redeviendront mortelles. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a mis au point une stratégie mondiale pour la limitation de l’utilisation et la surveillance de la résistance aux antimicrobiens. Celle-ci s’intéresse à tous les domaines où les antimicrobiens sont employés: communautés, hôpitaux, agriculture.
Pour éviter la propagation du phénomène de résistance et sensibiliser le public ainsi que les professionnels de la santé, le ministère de la Santé et le Groupe national de prévention de l’infection nosocomiale (GNPIN) poursuivent leurs actions d’information et de sensibilisation.
L’actuelle campagne intitulée "Pas d’antibiotiques cette fois-ci", souhaite renforcer la prévention de l’usage abusif d’antibiotiques par l’amélioration des connaissances et la prise de conscience du problème, tant auprès des consommateurs que des prescripteurs.
Des outils d’information à destination du public et du corps médical ont été réalisés:
Un spot TV sera diffusé au mois de novembre 2004 sur RTL Télé Lëtzebuerg, et une affiche sera apposée dans les salles d’attente médicales, les hôpitaux et les pharmacies. Ces deux outils ont pour objectif d’encourager le consommateur à s’adresser au corps médical pour obtenir de plus amples informations sur la prescription non systématique d’antibiotiques lors d’un traitement pour une maladie infectieuse. Un dialogue renforcé entre le patient et son médecin permettra une meilleure utilisation des antibiotiques.
Un complément d’information est proposé dans un feuillet adressé au grand public. Ce document sera diffusé dans les salles d’attente médicales, les pharmacies, les maisons de repos et de soins, les crèches, les hôpitaux, etc.
Pour continuer la lutte contre les résistances bactériennes, le GNPIN a également élaboré en 2004 une liste de recommandations médicales destinée au corps médical.