Lucien Lux et Nicolas Schmit au congrès organisé par le Bureau européen de l'environnement sur "Le sommet de printemps 2005 et l´environnement en Europe"

Lucien Lux, ministre de l'Environnement, et Nicolas Schmit, ministre délégué aux Affaires étrangères et à l’Immigration, ont assisté à la conférence-débat organisée par Natura et le Bureau européen de l’environnement le 25 février 2005 à Luxembourg, sur "Le sommet de printemps 2005 et l’environnement en Europe".

Au cours de son intervention, Nicolas Schmit a lancé un appel fort pour redynamiser la croissance en Europe, une croissance qui doit toutefois être qualitativement différente. Il a rappelé la nécessité de faire suivre les paroles par des actes, notamment en intégrant le souci de la protection de l’environnement dans toutes les actions au niveau des États membres et de la Commission.

Nicolas Schmit a parlé de la perception par les citoyens européens de la situation économique actuelle. Dans cette perspective, il a lancé un appel pour "présenter une stratégie de Lisbonne renouvelée qui inspire de l’optimisme, car on ne peut pas construire l’avenir sur du pessimisme, il faut le construire sur une vision".

Il a défendu l’idée que la croissance est nécessaire: "Le manque de croissance n’est pas, comme on l’avait pensé un moment au temps du Club de Rome, une solution pour résoudre les problèmes. Nous avons besoin de plus de croissance, ça c’est clair. [...] Nous avons la possibilité aujourd’hui d’initier une nouvelle révolution technologique qui est basée sur une croissance différente. Quand on dit croissance, il faut dire que la croissance n’est pas un but en soi. Elle doit servir d’autres intérêts. Il faut montrer comment l’Europe peut initier une croissance qualitative, en intégrant les nouvelles technologies."

Nicolas Schmit a par ailleurs parlé de la nécessité d’intégrer le souci de la durabilité dans tous les domaines politiques et actions de l’UE ainsi qu’au niveau étatique. En prenant l’exemple des marchés publics, il a plaidé pour que l’État montre encore davantage l’exemple, notamment dans le domaine de la durabilité: "L’État est souvent le dernier à appliquer ses propres législations, à appliquer ses propres projets qu’il veut vendre aux particuliers. Les marchés publics doivent avoir une optique beaucoup plus axée sur l’environnement ainsi que sur l’efficacité énergétique."

La même chose vaut, selon le ministre délégué, pour les politiques de cohésion ou encore les projets de recherche. "Il faut vérifier à quel point les crédits alloués aux programmes de recherche à travers le septième programme-cadre en matière de recherche intègrent le souci de durabilité."

Au sujet de l’aide au développement, Nicolas Schmit a appelé l’UE à mieux montrer la direction, en "aidant encore plus [les pays en voie de développement] à investir dans les projets écologiquement durables".

En dernier lieu, il a lancé l’idée qu’il fallait "réintroduire une dimension verte dans les négociations commerciales internationales. [...] C’est de l’intérêt de l’Europe et de tout le monde de réintroduire cette dimension écologique dans les négociations à l’OMC. Non pas que cela soit perçu par les pays en voie de développement comme une forme de protectionnisme déguisé, mais il faut le faire avec eux, pour bien montrer qu’il y a là un intérêt commun."

L’intervention de Lucien Lux s’est concentrée sur les priorités de la Présidence luxembourgeoise en matière d’environnement. Il a souligné que le message clé de la Présidence luxembourgeoise est que l’environnement n’est ni un luxe ni le sous-produit d’une croissance économique galopante, mais que "la protection de l’environnement doit faire partie intégrante du nouvel élan économique souhaité".

Le ministre s’est exprimé en faveur du maintien d’un modèle social européen qui unit la protection de l’environnement, le respect du social et la croissance. Dans ce contexte, il a rappelé que l’écologie "est en réalité un formidable moteur d’innovation [...] il faut pousser l’industrie à l’innovation". Il a en somme appelé l’UE à devenir "le leader incontournable" en matière de technologies efficientes sur le plan environnemental.

Pour ce qui est du réchauffement climatique, la Présidence a pour Lucien Lux deux objectifs, "clarifier concrètement et sans équivoque les objectifs [de réduction d’émissions] futurs et élargir la participation des pays, naturellement et en premier lieu aux États-Unis. Il faut que l’Europe se donne en mars des objectifs clairs et nets, avant de commencer les négociations sur le post-2012 [post-Kyoto]".

Selon le ministre de l’Environnement, la Présidence luxembourgeoise "aimerait voir le Conseil 'Environnement' envoyer, en ce qui concerne la révision de la stratégie de Lisbonne et les changements climatiques, un message fort au Conseil européen de printemps".

Pour finir, Lucien Lux a attiré l’attention sur les "coûts induits par l’inaction  [...] estimés être vertigineux". Il a donc lancé un appel fort à l’Union européenne pour défendre sa position de prééminence en matière d’écotechnologies.

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