Rencontre du ministre des Sports, Jeannot Krecké, avec l'UEFA

Suite à la sollicitation qui lui a été adressée au titre de la Présidence luxembourgeoise du Conseil de l'Union européenne, Jeannot Krecké, ministre des Sports, a reçu le 1 er mars 2005 une délégation de l’Union européenne de football UEFA conduite par son directeur général, Lars-Christer Olssen, accompagné de William Gaillard, directeur communications et affaires publiques, de Jonathan Hill, représentant de l'UEFA à la Commission européenne, de Henri Roemer, conseiller du président du comité exécutif, et Sylvie Glodt, secrétaire.

Cette entrevue fait suite au souhait de l'UEFA, tout comme d’autres fédérations sportives européennes, d'avoir un dialogue régulier avec les autorités politiques des États membres de l'UE et les instances communautaires au sujet des évolutions et sujets d'actualité des politiques sportives sur le plan européen, mais aussi mondial. Dans un certain sens, il s’agit de renouer avec l'enceinte du Forum européen des sports de naguère, sinon de suivre l'exemple de plusieurs fédérations européennes de sports collectifs ayant instauré entre elles un contact annuel, leur réunion afférente venant d'ailleurs d'avoir lieu à Luxembourg au siège de la Confédération européenne de volleyball (CEV).

Le ministre Jeannot Krecké s'est rendu compte de l'opportunité de tels contacts et il va se mettre en rapport avec le commissaire européen Jan Figel en charge des Sports, pour lui faire part de sa volonté d'avoir éventuellement pareille concertation en juin 2005 avec les principales fédérations européennes, y inclus l'Association des comités nationaux olympiques européens.

Jeannot Krecké communiquerait à ce moment-là aussi les considérations et conclusions de la conférence informelle des ministres des Sports de l'UE qui se tiendra à Luxembourg les 28 et 29 avril, précédée d’une réunion des directeurs des Sports les 27 et 28 avril. Il informerait les responsables de l'UEFA des points prévus aux ordres du jour des deux réunions.

Ainsi, il importera d’examiner les conséquences du grand pas en avant que constituera prochainement la formalisation du sport dans le traité européen, sa reconnaissance consolidée sur le plan des politiques communautaires, les particularités et spécificités de l'organisation sportive européenne étant à asseoir. Les démarches en question rejoignent les préoccupations de l'UEFA, qui, de son côté, informe qu'elle va présenter à son congrès en avril une stratégie et des perspectives pour la décade à venir.

La libre circulation des joueurs dans l'UE a été un autre point crucial sujet à discussion. Or si l'UEFA a pu expliquer la règle sportive à instituer pour encourager la formation locale des joueurs au sein de leurs clubs, lesdits quotas à la formation ne représentent pas une solution à la préoccupation luxembourgeoise en matière de sports collectifs et de football, qui est celle de préserver des équipes nationales tant soit peu compétitives.

Contrairement à la mesure de l'UEFA, laquelle ne contient aucune restriction fondée sur la nationalité des joueurs, le président Paul Philipp de la FLF a tenu à présenter son projet pour voir évoluer progressivement au sein des clubs un minimum de joueurs dits "sélectionnables" en équipe nationale, sachant bien que la mise en application de ce projet présuppose un gentlemen's agreement à décider et à respecter par toutes les parties prenantes. Bien qu'elle appréhende d’éventuelles contestations sur le plan des législations communautaires, l'UEFA ne fait toutefois pas obstacle à la démarche instruite par la FLF.

Pour ce qui est des jeux de hasard et des paris sportifs, dont de très importantes retombées financières vont aux sports et à la culture, il a été pris note de la volonté de plus en plus grandissante de retirer carrément lesdits volets de la directive des services dite Bolkestein. Puisque les rayonnements transfrontaliers ne sauront pas pour autant être éludés, se pose alors la question de savoir si d'autres règles sont à concevoir ou si celles-ci devront se dégager d'elles-mêmes par les applications, autrement des décisions judiciaires s'avèreront inéluctables.

En se rapportant à la réunion ministérielle de décembre 2004 à La Haye, le ministre Jeannot Krecké a soulevé la problématique d'une non-conformité qui subsisterait toujours entre la FIFA et l'Agence mondiale antidopage, plus précisément en rapport avec le Code mondial antidopage. Car si la FIFA a signé le Code dans les délais prescrits, elle n'a pas encore repris et transcrit toutes les obligations qui en découlent dans ses statuts et règles. Plusieurs volets du Code restent concernés, mais le plus délicat est certes celui des sanctions harmonisées exigées par le Code. La latitude dans l’imposition de sanctions, comme l’entend la FIFA, a depuis longtemps été à l’origine de conflits et de disharmonies. Le Code stipule d’ailleurs qu’avant toute sanction prononcée, chaque sportif ou chaque autre personne a et doit avoir la possibilité de se disculper, d’argumenter, de faire valoir qu’il n’y a ni faute ni négligence, d’obtenir soit l’allègement, soit l’annulation de la sanction.

Le ministre, de concert avec tous ses collègues européens, a insisté sur l’harmonisation générale: c’est l’objectif primordial du Code et des conventions en vigueur (celles du Conseil de l’Europe) ou en voie d’aboutir - malgré encore le volet du financement - (celui de l’Unesco). Le ministre envisage aussi de contacter le président Blatter pour le convaincre, pour être au fait de la situation et pour en référer à la conférence ministérielle en avril.

L’UEFA soutient pleinement la lutte antidopage avec le nouveau programme et la structure mise en place à ces fins.

Un autre point à avoir discuté était celui du racisme qui se manifeste et prolifère sur les terrains, qui entache le football et le sport dans la triste lignée de l’hooliganisme. Si l’UEFA, quant à elle, prend des dispositions à la fois préventives et répressives, elle appuie et aide aussi ses fédérations membres dans leurs mesures. Ainsi, elle note avec satisfaction que la FLF est en train de rédiger une charte contre le racisme et que le 6 mars 2005, sur les terrains de football au Luxembourg, un texte "carton rouge contre le racisme" sera déclamé.

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