Conférence Eurofi: Jean-Claude Juncker se prononce sur la réforme du pacte de stabilité et de croissance

Le Premier ministre Jean-Claude Juncker, président en exercice du Conseil européen et président de l’Eurogroupe, s’est prononcé sur la réforme du pacte de stabilité et de croissance ainsi que sur la révision à mi-parcours de la stratégie de Lisbonne à l’occasion d’une conférence bancaire organisée le 10 mars 2005 à Luxembourg.

Jean-Claude Juncker a estimé qu’"il n’y aura pas de réforme du pacte si elle a pour conséquence de changer sans le dire des dispositions majeures du traité".

Le Premier ministre a ainsi répété ses propos tenus à la suite des dernières réunions de l'Eurogroupe et du Conseil "Affaires économiques et financières" qui n’avaient pas permis de dégager un accord sur la réforme du pacte. "Nous avons l'option de ne pas faire une réforme du pacte et je ne l'exclurais pas", avait déclaré Jean-Claude Juncker le 8 mars à Bruxelles. Rappelons qu’il reviendra au Conseil européen de printemps de trancher la question de la réforme du pacte.

Tout en jugeant nécessaire la réforme du pacte, "elle ne se fera pas à n’importe quel prix", a continué le Premier ministre luxembourgeois dans son discours d’ouverture de la conférence Eurofi, placée sous le thème "Time to tackle the toughest challenges".

En présence du coprésident d’Eurofi, Jacques de Larosière, ancien gouverneur de la Banque de France et ancien directeur général du FMI, Jean-Claude Juncker a annoncé ensuite qu’il y aurait "une réforme du pacte quand elle nous permettra de mieux l’appliquer sur l’étendue de tout un cycle économique". De plus, "il ne s’agit pas de chasser la stabilité de nos pratiques" en réformant le pacte, a dit le président de l’Eurogroupe, avant de confirmer la Commission européenne dans son rôle qui consiste à engager la procédure pour déficit excessif.

En rappelant la raison d’être du pacte, le Premier ministre Jean-Claude Juncker a appelé à une gestion collective et solidaire de la monnaie unique.

Le bilan à mi-parcours de la stratégie de Lisbonne a été qualifié de "lamentable" par le président du Conseil européen. Pour rattraper le retard de compétitivité de l’Europe vis-à-vis de l’Amérique du Nord, "nous savons ce qu’il faut faire", a déclaré Jean-Claude Juncker, critiquant avant tout une "absence totale d’appropriation nationale" par rapport à l’agenda de Lisbonne adopté en 2000.

La conférence a été organisée par Eurofi et Forum Europe en partenariat avec différents acteurs du secteur bancaire. Elle a vu la participation de plusieurs personnalités, dont Charlie McCreevy, membre de la Commission européenne en charge du Marché intérieur et des Services, Philippe Maystadt, président de la Banque européenne d’investissement, et Jean-Claude Trichet, président de la Banque centrale européenne.

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