Le ministre de la Justice fait le bilan de la sécurité au Luxembourg

Le ministre de la Justice, Luc Frieden, a assisté le 23 mars 2005 à la présentation par la police grand-ducale d’un état des lieux de la sécurité au Luxembourg sur base des statistiques policières de l’année 2004.

Lors de la conférence de presse, Luc Frieden a d’abord souligné l’importance du sujet: "La sécurité au Luxembourg est une grande préoccupation pour les citoyens et une des priorités du gouvernement." De plus, il s’agit d’un des premiers devoirs de l’État et du gouvernement, qui, selon le ministre, aborde cette problématique de façon très ciblée. Afin d’assurer une coordination optimale entre tous les services, le gouvernement a regroupé en 2004 toutes les compétences en matière de sécurité sous les auspices d’un seul responsable politique.

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"Ce n’est qu’en assurant un environnement sûr que les gens peuvent profiter pleinement de leurs libertés fondamentales", a noté Luc Frieden et d’y ajouter que le gouvernement s’engage activement pour un maximum de sécurité dans le pays. Ce devoir implique une analyse transparente de la situation en matière de criminalité. À partir de là, "il faut tirer les conséquences sur les plans politique et opérationnel", a dit le ministre Frieden.

"En général, la situation est positive en matière de sécurité, mais nous avons une série de cas problématiques. La situation est meilleure au Luxembourg que dans nos pays voisins et nous avons fait des progrès dans de nombreux domaines, mais, malgré tout, nous avons quelques problèmes en matière de sécurité que nous devons résoudre", a déclaré Luc Frieden.

Bilan

Au total, près de 27.000 affaires ont été traitées en 2004 par la police. Le taux d’élucidation s’est élevé à 38%.

Globalement, le nombre des infractions constatées en 2004 a légèrement augmenté (+2,84%) par rapport à 2003. Toutefois, a relativisé le ministre de la Justice, cette augmentation est due à la multiplication des actions de la police, notamment dans le milieu des drogues. "L’on ne peut dès lors pas parler d’une augmentation de la criminalité. Cette augmentation du nombre des infractions est le résultat d’une politique plus active en matière de sécurité", a ajouté Luc Frieden.

Détail des infractions

Si le nombre des infractions contre les biens, qui représentent 71,8% des affaires constatées en 2004, n’a presque pas changé entre 2003 et 2004, le nombre des infractions contre les personnes a par contre augmenté de 16%.

Les auteurs

  • 35% des auteurs sont d’origine luxembourgeoise contre 61% qui ne sont pas d'origine luxembourgeoise (pour 4% des auteurs, l’origine n’a pas pu être définie).
  • 67% des auteurs résident au Grand-Duché.

Les responsables de la police ont expliqué de plus que la criminalité évolue différemment suivant le domaine.

En matière de hold-up, de cambriolages, de vols avec violence et de véhicules volés, les chiffres n’ont pas fondamentalement bougé entre 2003 et 2004. Luc Frieden a même parlé d’une diminution substantielle du nombre de cambriolages au cours des dernières années, puisque la population a augmenté pendant de la même période de près de 50.000 unités.

Par ailleurs, les infractions "coups et blessures volontaires" sont passées de 1.300 à 1.600. Les affaires de stupéfiants ont également connu une hausse en 2004, avec 1.342 infractions signalées.

Trois domaines problématiques

Pour le ministre de la Justice, les problèmes en matière de sécurité se situent à trois niveaux.

Premièrement: les coups et blessures volontaires, domaine où le nombre d’infractions est en hausse depuis plusieurs années. Une analyse plus détaillée de ce phénomène devrait permettre de contrer cette évolution négative, a signalé le ministre, avant d’ajouter que l’éducation joue un rôle central dans ce contexte.

Ensuite, l’augmentation des infractions en matière de drogues. Ici, "le gouvernement poursuivra sa politique active en matière de lutte contre les affaires de stupéfiants", a annoncé Luc Frieden.

Enfin, les infractions commises par les non-résidents. Pour combattre cette criminalité transfrontalière, Luc Frieden souligne la nécessité d'une coopération policière et judiciaire plus étroite au niveau européen.

Augmentation des effectifs de la police et de la justice

La politique active du gouvernement en matière de sécurité se distingue aussi au niveau des effectifs toujours croissants de la police et de la justice, a remarqué Luc Frieden. Ainsi, le nombre de magistrats a augmenté de 43% au cours des dix dernières années. Les effectifs de la police ont connu, de leur côté, une évolution semblable.

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