Réunion informelle des ministres des Sports sous présidence de Jeannot Krecké

La réunion informelle des ministres des Sports de l'Union européenne a eu lieu les 28 et 29 avril 2005 à Luxembourg, sous présidence du ministre luxembourgeois des Sports, Jeannot Krecké.

Jeannot Krecké: "Le monde sportif a vraiment intérêt à ce que le traité constitutionnel devienne une réalité".

Le ministre luxembourgeois des Sports, s’est félicité du fait que le traité établissant une Constitution pour l’Europe, à travers son article III-282, formalise pour la première fois la position du sport au sein des institutions de l’Union européenne.

"La Présidence luxembourgeoise est très contente qu’enfin le sport aura droit à sa place comme tous les autres domaines dès que le traité constitutionnel entrera en vigueur", a souligné Jeannot Krecké. "Nous n’aurons plus besoin, pour parler de sport au niveau communautaire, de recourir à des subterfuges. Le sport aura finalement la légitimité et reconnaissance qu’on a recherchées depuis longtemps. Cela constitue une véritable plus-value. Le monde sportif a vraiment intérêt à ce que le traite constitutionnel devienne une réalité". 

En ce qui concerne la libre circulation des personnes et des travailleurs, Jeannot Krecké a déclaré que celle-ci posait de plus en plus de problèmes au niveau des fédérations sportives. "Avec la bonne intention d’assurer que les jeunes puissent avoir accès au niveau le plus élevé de leurs équipes et dans le souci d’avoir un réservoir de sportifs qui puissent jouer dans leur pays dans les équipes nationales respectives, ces fédérations ont des aménagements dans leurs statuts qui risquent de poser des problèmes de discrimination selon la nationalité." Elles restreignent l’accès aux formations et aux compétitions officielles en fonction du critère de nationalité. Selon Jeannot Krecké, "de telles règles ne sont pas compatibles avec les principes de libre circulation des personnes et les principes de non-discrimination."

Le ministre s’est déclaré préoccupé par une grande fédération sportive, qui a proposé de limiter le nombre de joueurs en compétition qui ne sont pas issus de la formation de ses clubs. "Nous avons débattu de l’intention clairement affichée par la Commission dès octobre 2004 de ne plus tolérer de discriminations et de restrictions dans l’application des règles de non-discrimination. Nous sommes tombés d’accord que les départements sportifs des différents Etats membres devraient entrer en contact avec leurs fédérations au niveau national pour les rendre attentives au fait qu’elles doivent se conformer à ces règles."

Tolérance zéro en matière de dopage

En matière de lutte antidopage, Jeannot Krecké a déclaré que tous les ministres ont exprimé leur préoccupation "face au dopage, qui est encore trop souvent utilisé au niveau des sports de compétition et du professionnalisme en général. Mais nous avons aussi eu la satisfaction de voir qu’une de nos démarches ait été couronnée de succès. Nous avons appris hier qu’au cours d’une réunion de l’Executive Board de l’Unesco, un accord a été trouvé pour qu’un secrétariat, chargé de suivre la mise en œuvre de la Convention internationale contre le dopage dans le sport, soit créé et financé sur la base du budget ordinaire de l’Unesco".

Le ministre a par ailleurs déclaré que "la Présidence et la Commission vont s’atteler à exprimer à la FIFA de la façon la plus claire possible qu’elle doit se conformer à tout ce qui a à voir avec les exigences mondiales de la lutte antidopage. J’espère que les fédérations sportives dans leur ensemble sont conscientes de la volonté politique confirmée aujourd’hui que les ministres des Sports vont en direction d’une tolérance zéro en matière de dopage et qu’elles adoptent des règles internes en conséquence. C’est une démarche ferme que nous voulons suivre et nous espérons que la Convention sera ratifiée par les États membres de l’Unesco avant les Jeux olympiques de Turin en hiver 2006".

Combat contre l'obésité des jeunes

Jeannot Krecké, ministre des Sports, a en outre présenté les conclusions d’une étude commandée par la Commission sur le style de vie sédentaire des jeunes.

Le ministre a constaté avec préoccupation qu’un nombre croissant de jeunes sont touchés par l’obésité. Trois éléments sont considérés comme responsables de l’obésité: les prédispositions génétiques, de mauvaises habitudes alimentaires et un manque d’activité physique. Ni les prédispositions génétiques qui n’ont pas évolué ces dernières années, ni l’apport énergétique par l’alimentation qui, contrairement aux idées préconçues, a diminué depuis cinquante ans en Europe, ne sont responsables de cet accroissement. Cependant, c’est sur le troisième point que les habitudes des jeunes paraissent avoir changé de façon significative. Par conséquent, Jeannot Krecké souligné "que les constats de cette étude sont alarmants, et qu’il existe un besoin urgent de réagir face à une société qui devient de plus en plus sédentaire et qui se nourrit assez mal".

Il faut donc essayer de promouvoir l’activité physique et le sport parmi les jeunes. Mais Jeannot Krecké met en garde: "Il ne sert à rien d’expliquer à quelqu’un qu’une activité sportive est saine. Il faut simplement lui communiquer le plaisir du sport".

Jeannot Krecké a conclu en disant que "si nous ne réagissons pas de façon efficace et déterminée, on aura une société qui aura un réel problème de santé publique".

Jeux de hasard

Les ministres des Sports de l’Union européenne ont également évoqué les jeux de hasard. Ceux-ci constituent une source de revenus importante pour maintenir et développer les structures sportives de base dans les pays de l’UE.

Les ministres ont souligné, selon le président de la réunion et ministre luxembourgeois des Sports, Jeannot Krecké, le besoin de travailler pour trouver une solution adaptée à un niveau national et européen, afin de garantir le financement du sport dans les États membres.

Ils ont demandé, avec une très grande majorité, que les jeux de hasard soient exclus du champ d’application du projet de directive sur les services dans le marché intérieur.

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