Jeannot Krecké assiste à la présentation de la note de conjoncture 1-2005 du Statec

Le 13 mai 2005, le Statec a publié la " Note de conjoncture 1-2005" en présence du ministre de l’Économie et du Commerce, Jeannot Krecké.

Le premier numéro pour l'année fait office de "rapport économique annuel": il dresse le bilan de l’année 2004 et fournit une actualisation des prévisions 2005-2006. Ce numéro traite en particulier et de manière approfondie de la conjoncture internationale et nationale, des relations extérieures, du marché du travail, de l’inflation et des salaires.

La note de conjoncture comporte des chapitres supplémentaires sur l'activité dans les différents secteurs économiques, sur les finances publiques, la démographie des entreprises et les nouvelles technologies de l'information et de la communication.

Lors de la présentation de la nouvelle note de conjoncture par le Statec, Jeannot Krecké, ministre de l’Économie et du Commerce extérieur, a salué la bonne situation économique du pays

Le ministre a fait écho à Serge Allegrezza, directeur du Statec, qui concluait: "La situation n’est pas préoccupante, mais incite à la prudence!"

Jeannot Krecké a déclaré qu'au vu des statistiques de l’année écoulée, il était clair que le Luxembourg ne se trouvait pas dans une crise économique. En effet, la croissance du PIB a été de 4,5% en 2004.

Le ministre Krecké a cependant nuancé son optimisme en constatant que les prévisions pour 2005 prévoient un ralentissement de cette croissance à 3,6%. Il note aussi certains chiffres préoccupants comme la progression du chômage et un taux d’emploi global nettement en dessous des objectifs fixés par la stratégie de Lisbonne.

Jeannot Krecké a détaillé certaines mesures créatrices d’activité engagées par le ministère de l’Économie et du Commerce extérieur dans le domaine de l’esprit d’entreprise, de la recherche et du développement, de la simplification administrative et autres mesures en faveur des PME. Il a également rappelé ses voyages de prospection aux États-Unis, en Inde, au Japon et prochainement en Israël, en vue d’attirer de nouvelles entreprises au Luxembourg. Il a insisté: "Malgré la Présidence, je passe beaucoup de temps sur les dossiers nationaux!"

Progression du PIB de 4,5% en 2004

D’après les résultats de l’enquête du Statec, l'économie luxembourgeoise continue son redressement, ont souligné les responables du Statec lors de la présentation de la note de conjoncture. Depuis le ralentissement de 2001, la croissance s'est sans cesse améliorée. Pour 2004, la croissance du PIB est encore légèrement revue à la hausse, à savoir de 4,2% (selon la dernière prévision) à 4,5% (selon la première estimation issue des comptes nationaux).

Malgré ces chiffres favorables, surtout dans une perspective européenne, l'économie luxembourgeoise présente tout de même plutôt des signes de convalescence que de santé éclatante. À l'instar de la plupart des pays de la zone euro, sa position dans le cycle économique n'est pas encore très avancée.

Sur l'ensemble de l'année, l'accélération de la croissance s'est matérialisée de manière contrastée entre les différentes branches d'activité. Les secteurs qui ont le plus contribué à la croissance sont les services financiers, les services aux entreprises, l'industrie et les transports et communications. En revanche, les domaines de la construction, de l'Horeca et du commerce de détail semblent être restés en marge de cette expansion.

Du côté des finances publiques, les recettes de l'année 2004 montrent une forte hausse au niveau des impôts indirects et des impôts directs sur les ménages. Les impôts collectés auprès des entreprises subissent par contre le contrecoup de la mauvaise conjoncture des années précédentes. Comme c'est le cas depuis 2001, les dépenses publiques progressent plus vite que les recettes et l'ensemble des administrations publiques doit faire face à un besoin de financement équivalant à légèrement moins de 1% du PIB en 2004.

Marché du travail: une amélioration insuffisante

Bien que l'emploi ait repris tout au long de 2004 et continue à le faire au début de 2005, l’accélération n’est pas encore suffisante pour entraîner le chômage à la baisse. Le marché du travail reste, dans certaines branches, marqué par une politique de recrutement encore prudente, ce qui explique en partie l'évolution modérée des salaires.

En ce qui concerne l'emploi intérieur total, il a progressé de près de 7.500 personnes ou de 2,5% en 2004. Les grands secteurs particulièrement dynamiques, affichant une croissance supérieure à la moyenne, ont été la construction, le commerce, l'Horeca, les transports et communications, les services aux entreprises, les services non marchands et les services aux particuliers.

Le chômage affiche, en moyenne annuelle, 4,2% en 2004, après 2,5% en 2001. Il est donc entré, en 2005, dans sa quatrième année consécutive de hausse. En y ajoutant les personnes dans une mise au travail ou une autre mesure de formation, on arrive à un taux de chômage "au sens large" de 5,8%.

Prévisions: une croissance moins forte en 2005

L'année 2004 restera comme la meilleure depuis 2000 en terme de croissance du commerce mondial et du PIB. Elle a été particulièrement dynamique hors zone euro - cette dernière a pu relever son taux de croissance surtout grâce au dynamisme prononcé des pays émergents.

Selon les prévisions des principales organisations internationales, l'activité économique va ralentir en 2005 et devrait reprendre dès 2006. Il est cependant peu probable, connaissant les données du moment, que la croissance s'arrête complètement, en Europe ou ailleurs.

Dans la zone euro en particulier, après une croissance du PIB de 2% en volume en 2004, les experts internationaux s'attendent à un ralentissement de 1,6% en 2005 et à une reprise de plus de 2% en 2006. Les deux facteurs principaux qui devraient épauler l'activité sont une croissance toujours forte (bien que ralentie) dans les économies émergentes et le démarrage progressif des investissements en Europe.

Le ralentissement mondial prévu pour 2005 ne serait pas sans conséquences sur l'économie luxembourgeoise. Dans sa dernière prévision, le Statec avait admis un léger recul de la croissance en 2005: celle-ci aurait dû passer de 4,2% à 4,0%. Or depuis, l'environnement mondial s'est dégradé: il semble donc opportun, aujourd'hui, de revoir davantage à la baisse les prévisions de croissance pour 2005, la croissance pour 2004 ayant été revue à la hausse (à 4,5%).

Le taux de chômage devrait continuer d'augmenter au Luxembourg tout au long de l'année 2005. Connaissant les données du premier trimestre - le taux de chômage désaisonnalisé s'établit à 4,5% - et la révision à la baisse de la croissance de l'activité, il semble possible que le chômage atteigne 4,6% en moyenne annuelle en 2005. L'éventualité d'une baisse en 2006 dépendrait de la vigueur de la conjoncture, sachant que les retards habituels entre croissance et emploi/chômage n'arrangeraient pas les choses.

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