Jean-Claude Juncker préside la réunion de l´Eurogroupe

Le Premier ministre, ministre des Finances, Jean-Claude Juncker, a présidé la réunion de l’Eurogroupe (les ministres des Finances des États membres de la zone euro) le 11 juillet 2005 à Bruxelles.

L'Eurogroupe

L’Eurogroupe a fait son traditionnel tour d’horizon sur la situation économique européenne et internationale et s'est penché sur la situation budgétaire des États membres en général, et en particulier celles du Portugal et de l’Italie.

En ce qui concerne l’Italie, l’Eurogroupe, tout comme le Conseil "Affaires économiques et financières" le lendemain, était d’accord pour suivre la recommandation de la Commission européenne de continuer la procédure de déficit excessif à l’encontre de ce pays, notamment sur base de l’article 104 (7) du Pacte de stabilité et de croissance qui impose au pays concerné de prendre des mesures pour corriger cette situation de déficit excessif. Compte tenu de la faiblesse conjoncturelle italienne et de l’importance du déficit à attendre pour 2005, l’Italie bénéficiera de deux ans (jusqu’en 2007) pour ramener son déficit en dessous des 3%. La correction annuelle devra ainsi s’élever à 1,6% du PIB italien. Pour le Président de l’Eurogroupe, la procédure à l’encontre de l’Italie montre que le pacte de stabilité et de croissance, tel qu’il a été réformé en mars dernier, continue à sortir tous ses effets préventifs et correcteurs. Comme il a été constaté que l’Italie ne remplit pas le critère essentiel du pacte réformé – à savoir que le déficit doive être temporaire et proche des 3% - elle devra se soumettre à la procédure de déficit excessif.

Jean-Claude Juncker : "Il s’agit là du premier exemple de l’application du pacte révisé. J’avais pu lire à l’époque que le pacte de stabilité révisé aurait pour conséquence la fin de la consolidation budgétaire dans la zone Euro. Vous constaterez que dans le cas précis de l’Italie, nous appliquons à la lettre et quant à son esprit le pacte de stabilité révisé. Nous n’avons pas retenu comme une option un examen exhaustif des facteurs pertinents qui pourraient expliquer le dépassement du déficit de 3% mais que nous appliquons à la lettre et avec la rigueur requise le pacte de stabilité révisé."

Le Président de l’Eurogroupe a en outre félicité le gouvernement italien pour son "comportement exemplaire" tout au long de la procédure.

Pour ce qui est du Portugal, Jean-Claude Juncker a fait état "d’énormes problèmes" compte tenu notamment de l’importance du déficit qui devrait s’élever à 6,2% du PIB en 2005. Il est attendu que la Commission fasse une recommandation sur ce cas le 20 juillet 2005.

Les ministres ont également analysé les répercussions sur l’économie de la flambée du prix du pétrole et ont constaté à cet effet que la récente hausse des prix du pétrole et la baisse du taux de change de l’Euro face au dollar américain avaient un effet neutralisateur au niveau conjoncturel.

L’Eurogroupe a eu un échange de vues sur les divergences de croissance dans la zone Euro sur base d’un rapport de la Commission européenne, qui conclut que ces divergences ne sont pas plus prononcées que dans le passé et ne peuvent être considérées comme une anomalie dans une zone monétaire composée d’économies variées.

Conseil "Affaires économiques et financières"

Le Conseil "Affaires économiques et financières" du 12 juillet 2005 était la première réunion des ministres des Finances des 25 États membres sous Présidence britannique du Conseil.

En conséquence, les ministres se sont prononcés sur le programme de travail de la Présidence britannique en matière économique et financière.

Suite aux discussions menées sous Présidence luxembourgeoise ainsi qu’au niveau des ministres des Finances et les chefs d’État et de gouvernement du G8, le Conseil "Affaires économiques et financières" a discuté à nouveau du financement de la coopération au développement avec l’objectif de formuler une position européenne commune à présenter lors de l’Assemblée générale des Nations unies en septembre 2005. À cet effet, les Présidences luxembourgeoise et britannique ont proposé un catalogue de mesures, notamment en ce qui concerne les sources de financement innovantes, telle une modeste taxe sur les billets d’avion.

Le Conseil s'est prononcé sur le programme de stabilité actualisé du Portugal pour la période 2005-2009. La Commission européenne a lancé la procédure de déficit excessif à l’encontre du Portugal le 22 juin 2005, compte tenu d’un déficit qui devrait atteindre 6,2% en 2005. Le programme de stabilité présenté par le Portugal trace les lignes principales de l’assainissement budgétaire qui devrait permettre de ramener le déficit en dessous des 3% en 2007.

Le Conseil s'est également prononcé sur la recommandation de la Commission européenne en ce qui concerne la mise en œuvre de la procédure de déficit excessif à l’encontre de l’Italie, compte tenu du dépassement de la barre des 3% en 2003 et 2004 et des prévisions budgétaires qui tablent sur un déficit de 3,6% en 2005 et 4,6% en 2006.

Le Conseil a entendu un exposé du président de la Banque européenne d’investissement (BEI), Philippe Maystadt, sur une éventuelle aide financière européenne à la régénération économique de la Cisjordanie et de la bande de Gaza après le retrait des troupes israéliennes.

La Commission européenne a présenté une communication aux ministres en ce qui concerne les moyens pour la mise en place d’un contrôle amélioré du cadre budgétaire européen.

Dernière mise à jour