La ministre de l'Éducation nationale, Mady Delvaux-Stehres, présente les résultats d'une étude sur le redoublement au Luxembourg

La ministre de l'Éducation nationale et de la Formation professionnelle, Mady Delvaux-Stehres, a présenté le 28 septembre 2005 les résultats d'une étude sur le redoublement scolaire dans l'enseignement primaire et postprimaire au Luxembourg.

L'étude sur le redoublement

Quel est le profil de l’élève redoublant? Le redoublement d’une classe débouche-t-il sur les progrès d’apprentissage escomptés? Que peut-on dire sur l’efficacité ou l’inefficacité de cette mesure pédagogique? Quelles solutions sont à envisager dans un contexte d’autonomie scolaire? Telles sont quelques-unes des questions soulevées dans le cadre de cette enquête réalisée par le Service de coordination de la recherche et de l’innovation pédagoqiques et technologiques (Script).

L'étude a visé à établir un état des lieux en matière de redoublement, à analyser la situation au Luxembourg et à mettre en relation les résultats avec les réformes poursuivies actuellement. La décision de soumettre le redoublement scolaire à une telle étude a d'ailleurs été inscrite au programme gouvernemental d'août 2004.

La démarche a compris une analyse de données empiriques nationales existantes, des interviews avec des experts nationaux et la prise en compte du contexte international et d'études étrangères semblables.

Aperçu global

Taux de redoublement au Luxembourg:

  • Enseignement primaire: 5,0%,
  • Enseignement secondaire: 8,2%,
  • Enseignement secondaire technique: 18,2%.

Comparaison internationale du taux de redoublement au niveau de l'enseignement primaire:

  • Luxembourg: 5,0%,
  • Allemagne: 1,62%,
  • Belgique (Wallonie): 3,83%,
  • Finlande: 0,45%,
  • Suisse: 1,64%.

Qui est concerné par le redoublement?

  • Les garçons plus que les filles: en 2003/2004, le taux de redoublement dans l’enseignement secondaire a été de 9,8% pour les garçons et de 7,5% pour les filles.
  • Les élèves étrangers plus que les élèves luxembourgeois: en 2002/2003, le taux de redoublement dans l’enseignement primaire a été de 7,1% pour les élèves étrangers et de 3,7% pour les élèves luxembourgeois.
  • Les élèves de l’enseignement secondaire technique plus que les élèves de l’enseignement secondaire: en 2003/2004, le taux de redoublement a été de 18,2% dans l’enseignement secondaire technique et de 8,2% dans l'enseignement secondaire.

L'étude a analysé ensuite les causes du redoublement et a fait la distinction entre les raisons culturelles et sociales, les raisons individuelles, les raisons liées à l'organisation scolaire et les raisons liées aux méthodes d'enseignement.

Suivis longitudinaux

Parmi 1.642 élèves inscrits en 2001/2002 en classe de 7e de l'enseignement secondaire, 1.184 (72%) se sont retrouvés en 2004/2005 en classe de 4e de l'enseignement secondaire. Environ 13% de ces élèves se sont retrouvés en 5e, 4,8% en 10e de l'enseignement secondaire technique (régime technique) et 5,4% en 9e de l'enseignement secondaire technique (régime technique).

Constats des suivis longitudinaux:

  • les élèves redoublants n’ont pas les mêmes chances de réussite que les élèves non redoublants,
  • si le redoublement arrive tard dans le parcours scolaire d’un élève, celui-ci a de meilleures chances de réussir la suite de sa carrière scolaire,
  • les élèves redoublants choisissent plus souvent des voies pédagogiques moins exigeantes dans la suite de leur parcours scolaire,
  • le taux des abandons scolaires est plus élevé chez les élèves redoublants que non redoublants.

Propositions d'experts nationaux et tendances internationales pour réduire le taux de redoublement

  • Appui individualisé pour l’élève:
    • élaboration de concepts de soutien concrets au niveau école/lycée,
    • appui différencié dès le plus jeune âge (dépistage précoce),
    • promotion d’une culture d’encouragement plutôt qu’une culture de sélection.
  • Adaptation des concepts pédagogiques et de l’organisation scolaire:
    • collaboration renforcée avec les parents,
    • adaptation des curriculum,
    • révision de la pratique d’ajournement,
    • optimisation de l’orientation scolaire,
    • facilitation des transitions du préscolaire au primaire et du primaire au postprimaire,
    • team teaching, coopération interdisciplinaire, enseignement pluridisciplinaire.
  • Professionnalisation du corps enseignant:
    • renforcement de la qualification initiale et de la formation continue,
    • adaptation flexible des pratiques d’enseignement,
    • intégration de l’auto-évaluation.

Conclusions

Les principaux résultats de l'étude présentée par la ministre de l'Éducation nationale, Mady Delvaux-Stehres, sont les suivants:

  • les statistiques, les avis des experts nationaux et les études internationales ne plaident pas en faveur des redoublements,
  • le redoublement ne réduit pas l’échec scolaire,
  • le redoublement demeure trop important dans les écoles et lycées au Luxembourg,
  • le redoublement apporte très rarement des réponses satisfaisantes aux problèmes scolaires individuels.

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