Le Premier ministre Jean-Claude Juncker tient un discours académique à l'Université du Luxembourg

Le 10 novembre 2005, le Premier ministre Jean-Claude Juncker a tenu un discours dans le cadre de la rentrée académique du Master en Droit européen, spécialité Contentieux européen, à l’Université du Luxembourg.

Dans son discours, le Premier ministre s’est essentiellement concentré sur des sujets d’actualité européenne ainsi que sur la problématique d’expliquer l’Europe à ses citoyens.

Jean-Claude Juncker s’est longuement étendu sur le sujet de l’élargissement et de l’intégration des pays d’Europe centrale à l’Union européenne. Cette intégration, qui a mis fin à une longue période de conflits, serait également "l’illustration de la recomposition d’un continent et l’occasion pour les peuples de forger ensemble un même destin". L’Union européenne, si elle voulait garder sa conscience stabilisatrice, se devait de réagir à l’effondrement du bloc de l’Est, a expliqué le Premier ministre. Et de demander: "Si l’Union européenne n’avait pas réagi, quelles auraient été les conséquences?"

Comme déjà dans le contexte du débat sur la Constitution européenne, Jean-Claude Juncker a déploré que les citoyens européens soient déçus aujourd’hui d’un projet de construction politique, projet unique dans l’histoire de l’humanité. "Du jamais vu dans l’histoire de l’humanité, que 25 pays jadis séparés […] organisaient dans la paix et sans que le sang ne soit versé, des retrouvailles entre l’histoire et la géographie européenne" dont ils devraient être fiers. Il a toutefois concédé les failles du politique à expliquer ce projet. D’après lui, il faut désormais "moins parler des institutions mais plus des problèmes au quotidien des citoyens et des réponses que l’Union européenne sait y donner".

Le Premier ministre à également mis en garde contre la rupture du lien de solidarité qui risque de se produire et de transformer l’Union européenne en zone de libre échange. "Je reste persuadé plus que jamais que si nous ne prenons garde, l’Union européenne risque de se transformer – lentement et sans que l’on ne s’en aperçoive – en une zone de libre échange où nous laisserions aux seules forces du marché la production de résultats politiques. Or, le marché ne produit pas la solidarité" a rappelé Jean-Claude Juncker. Pourtant, ce serait la création d’une sphère de solidarité qui est à la base du projet de construction européenne, avec un partage de richesses dans le but d’un plus grand essor économique pour les pays les plus pauvres.

A l’issue de la séance académique, 15 étudiants de la promotion 2004/2005, en provenance de 7 pays européens différents, se sont vus remettre leur diplôme de Master par le Premier ministre luxembourgeois.

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