Jeannot Krecké reçoit les activistes de Greenpeace pour discuter d'efficacité énergétique

Suite à une action de Greenpeace devant le ministère de l’Économie et du Commerce extérieur, le ministre Jeannot Krecké a reçu les activistes écologistes. Ceux-ci demandaient au ministre de l’Économie et du Commerce extérieur de "s’engager à insérer dans le texte final de la directive [sur l’efficacité énergétique dans les utilisations finales et aux services énergétiques] des objectifs contraignants visant des économies d’énergie de 11,5% sur neuf ans", au lieu de l’objectif global indicatif fixé par la proposition de texte actuellement en discussion au Conseil.

Le ministre leur a expliqué que les objectifs contraignants existaient déjà dans le cadre du protocole de Kyoto et que si les États européens voulaient tenir leurs engagements sur ce plan, ils étaient obligés de faire des efforts considérables dans le domaine de l’efficacité énergétique. "Il n’est donc pas nécessaire de fixer des objectifs contraignants supplémentaires qui risquent de faire double emploi", a-t-il déclaré.

En plus, même si le Luxembourg décidait de revoir sa position, cela ne changerait rien à la situation. En effet, le ministre leur a rappelé qu’il existait, et ceci dès le début des discussions, un large consensus au sein du Conseil, 23 États sur 25 étant d’avis que des objectifs contraignants n’étaient pas une condition nécessaire pour réaliser des efforts concrets dans le domine de l’efficacité énergétique.

La proposition en discussion au Conseil prévoit par contre des mesures concrètes qui, elles, sont contraignantes. Ainsi, les États membres sont obligés de présenter un Energy Efficiency Action Plan fixant les mesures adaptées aux différents États qui leur permettront d’atteindre les objectifs qu’ils se sont fixés. Ces objectifs sont fixés pour une période de trois ans et les résultats obtenus doivent être évalués et rendus publics. Certains textes législatifs doivent être modifiés afin d’atteindre ces objectifs: ainsi, des critères précis d’efficacité énergétique doivent être inscrits dans la législation sur les marchés publics. Ces mesures contraignantes permettront vraisemblablement d’obtenir des résultats effectifs au bout de neuf ans, qui seront bien supérieurs aux objectifs indicatifs fixés. Jeannot Krecké a souligné qu' "il est plus important de fixer de façon contraignante le chemin à parcourir en créant un cadre législatif propice au développement de l’efficacité énergétique que de se fixer des objectifs chiffrés contraignants".

Indépendamment des discussions au niveau européen sur l’efficacité énergétique, le ministre a souligné l’importance de la mise en place de mesures nationales plus poussées au niveau de l’efficacité énergétique. Il a ainsi expliqué que le ministère travaillait actuellement sur plusieurs dossiers en la matière:

Certaines dispositions dans la réglementation du fonds de compensation permettent d’améliorer l’efficacité énergétique dans le secteur industriel. La réforme récente du fonds de compensation dans le cadre du marché de l’électricité prévoit ainsi pour les entreprises voulant bénéficier d’un taux "préférentiel" - en plus de certains critères concernant la consommation d’électricité - la conclusion d’un accord sur une amélioration substantielle de l’efficacité énergétique dans l’entreprise concernée. Cet accord sera doté d’une clause de sanction en cas de non-respect des engagements.

En ce qui concerne l’efficacité énergétique dans les bâtiments publics et les habitations privées, des travaux concrets sont actuellement en cours en vue de la réforme du règlement grand-ducal concernant l’isolation thermique des immeubles. Cette réforme devra en outre transposer la directive 2002/91/CE du 16 décembre 2002 sur la performance énergétique des bâtiments. La nouvelle législation prévue augmentera sensiblement la qualité énergétique des bâtiments nouveaux et introduira un certificat de performance énergétique pour les bâtiments existants et nouveaux.

En outre, le ministère est actuellement en voie de transposer la directive 2004/8/CE concernant la cogénération dont le but est d'accroître l'efficacité énergétique en créant un cadre pour la promotion et le développement de la cogénération à haut rendement. Parallèlement à la transposition, le ministère prévoit une réforme du système de soutien actuel applicable à la cogénération.

Dernière mise à jour