Visite du ministre de la Coopération et de l'Action humanitaire, Jean-Louis Schiltz, au Sénégal

Dakar, Thiès et Saint-Louis ont été les trois étapes de la visite du ministre de la Coopération et de l'Action humanitaire, Jean-Louis Schiltz, au Sénégal du 5 au 9 décembre 2005. La visite s’est inscrite dans le cadre de la 3 e commission de partenariat entre le Grand-Duché de Luxembourg et la République du Sénégal.

L’accès à l’eau et l’assainissement ainsi que l’éducation et la formation socioprofessionnelle sont les secteurs dans lesquels l’appui de la coopération luxembourgeoise est le plus significatif au Sénégal.

Au Sénégal, le ministre Schiltz a été accompagné des députés Lydie Err et Jean Huss, membres de la commission des Affaires étrangères et européennes, de la Défense, de la Coopération et de l'Immigration, ainsi que de représentants de l’agence d’exécution Lux-Development.

Le Sénégal figure depuis 1993 parmi les dix pays cibles de la politique de coopération du gouvernement luxembourgeois. Ce pays situé en Afrique de l’Ouest compte 11,1 millions d’habitants et est classé en 157e position (sur 177 pays) dans le Rapport mondial sur le développement humain du PNUD (Programme des Nations unies pour le développement). Le revenu par habitant, l’espérance de vie et le taux de scolarité sont pris en compte pour le calcul de cet indicateur.

Après l'accueil de la délégation luxembourgeoise dans la soirée du 5 décembre 2005 à l’aéroport de Dakar par Abdoulaye Diop, ministre d’État, ministre sénégalais de l’Économie et des Finances, et par Hubert Bouette, consul honoraire du Grand-Duché de Luxembourg au Sénégal, le ministre Jean-Louis Schiltz a visité le 6 décembre un certain nombre de projets de la coopération luxembourgeoise.

Le projet du Lycée d’enseignement technique et de formation professionnelle à Thiès

À Thiès, située à 70 km au nord-est de Dakar, Jean-Louis Schiltz a visité, en présence de Georges Tendeng, ministre délégué de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle, un des programmes majeurs du programme indicatif de coopération (PIC): le chantier du Lycée d’enseignement technique et de formation professionnelle. La coopération luxembourgeoise s’est proposée de construire ce lycée et de le fournir en équipements.

"Il s’agit du projet le plus important réalisé en partenariat avec le Sénégal, en terme d’impact financier ainsi qu’en terme d’intégration des jeunes sur le marché du travail", a déclaré le ministre de la Coopération et de l’Action humanitaire.

La fin des travaux de construction du lycée, commencés en janvier 2005, est prévue pour août 2006. Le lycée, qui sera bâti sur un terrain de 20 ha (dont 9.300 m2 de bâtiments et 14.600 m2 d’aménagements extérieurs), devra accueillir pour l’année scolaire 2006/2007 jusqu’à 1.200 élèves: 700 pour l’enseignement technique et 500 pour la formation professionnelle. En ce qui concerne l’aide luxembourgeoise, "il n’existe pas de meilleure aide que celle d’aider la jeunesse d’un pays", a, quant à lui, précisé le ministre sénégalais. La réalisation de ce projet permettra de répondre à une demande sociale, en facilitant l’accès des élèves à l’enseignement technique ainsi qu’à une demande économique, en offrant des filières de formation en adéquation avec les attentes des élèves et les besoins du tissu économique.

Visite d’un village bénéficiant du programme "hydraulique villageoise dans le département de Tivaouane"

Les activités de la coopération luxembourgeoise dans le domaine du développement durable concernent surtout le secteur de l’eau. Dans un pays sahélien tel que le Sénégal, l’approvisionnement en eau potable est un aspect essentiel du développement. Jean-Louis Schiltz a eu l’occasion de participer à la visite d’un village bénéficiant du programme "hydraulique villageoise dans le département de Tivaouane".

Ce projet, exécuté à partir de 1997, s’est fixé comme objectif premier l’amélioration des conditions d’alimentation en eau potable et sanitaires de la population rurale. Mais au-delà de la création de nouvelles infrastructures, l’objectif du projet est de mettre en place les conditions d’un bon fonctionnement des ouvrages sur le long terme, afin de pouvoir en confier la gestion aux utilisateurs.

Le volet hydraulique a permis la réalisation du réseau d’adduction d’eau à partir de huit forages polarisant 77 villages (+/- 5.000 personnes). La version B du projet prévoit l’adjonction d’un volet assainissement qui se traduit par la construction de douches, de latrines et de lavoirs-puisards.

Projet de développement local à Saint-Louis

Le ministre de la Coopération et de l’Action humanitaire s’est ensuite rendu à Saint-Louis, première ville construite par les Européens de l’Afrique de l’Ouest, qui s’étend sur une longueur de 2,5 km et une largeur de 300 m.

Saint-Louis a beaucoup souffert de la disjonction entre ses attributs historiques et le rythme d’évolution de sa dynamique urbaine. Cette ville, qui compte 190.000 habitants, est répartie entre trois zones séparées par le fleuve, et la mer s’est construite une identité territoriale très marquée, faisant la fierté de ses populations qui ont voulu reconstruire leur ville en fonction de son histoire, mais en négligeant son état de dégradation avancée ainsi que ses problèmes de développement.

Depuis la fin des années 90, la ville semble se refaire un nouveau visage grâce à la mise en place d’un Fonds de développement local II (FDL). Le ministre de la Coopération et de l’Action humanitaire, Jean-Louis Schiltz, s’est ainsi rendu à la Chambre de commerce où il a participé à une réunion avec les différents acteurs du FDL.

Ce projet élaboré par le ministère du Développement social, le PNUD et par la Mission de la coopération du Grand-Duché de Luxembourg à Dakar a permis de transférer à la société civile locale la responsabilité de son propre développement par l’apprentissage des pratiques de financement et, par là, d’appuyer des micro-entreprises et des petites entreprises.

Jean-Louis Schitz a également eu l’occasion de s’entretenir avec les responsables de différentes unités, telles que l’unité fruits et légumes, l’unité production du savon et la mutuelle des éleveurs sur leurs réalisations et leurs perspectives respectives. "Ce qui était au départ un micro-projet est devenu grand aujourd’hui, et son succès dépendra essentiellement de ceux qui le portent au jour le jour", a conclu le ministre luxembourgeois.

Inauguration du Centre régional d'enseignement technique féminin

Le 7 décembre, le ministre de la Coopération et de l'Action humanitaire a inauguré le Centre régional d’enseignement technique féminin à Saint-Louis.

À Dakar, Jean-Louis Schiltz a eu par la suite une série de rendez-vous politiques.

Dans la matinée du 8 décembre, le ministre de la Coopération et de l’Action humanitaire a rencontré Abdoulaye Bathily, leader du parti de l’opposition "Ligue démocratique du mouvement pour le travail" et s’est entretenu, en cadre informel, avec Cheikh Hamidou Kane, président du conseil d’administration de l’ONG "ENDA tiers monde", autre partenaire de la coopération luxembourgeoise.

Visite de l'île de Gorée

Le ministre Schiltz, accompagnée par la chanteuse sénégalaise, Coumba Gawlo, s’est ensuite rendu en chaloupe sur l’île de Gorée.

Située à 3 km à l’est de Dakar, l’île de Gorée compte aujourd’hui un millier d’habitants. Classée patrimoine mondial de l’humanité en 1978 par l’Unesco, l’île perpétue le souvenir d’une tragédie trop longtemps occultée: la traite négrière.

Après un déjeuner traditionnel, la délégation luxembourgeoise a eu l’occasion de découvrir plus en détail cette petite île et de visiter la Maison des esclaves, la dernière esclaverie en date à Gorée.

Commission de partenariat

Le dernier jour de la visite du ministre de la Coopération et de l’Action humanitaire en République du Sénégal a été consacrée à la 3e commission de partenariat entre la République du Sénégal et le Grand-Duché de Luxembourg.

La commission a été présidée par Jean-Louis Schiltz, ministre de la Coopération et de l’Action humanitaire et par Lamine Ba, ministre de la Coopération internationale et de la coopération décentralisée, et Georges Tendeng, ministre-délégué de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle.

Le Luxembourg et le Sénégal ont signé en avril 2002 au Luxembourg le premier Programme indicatif de coopération (PIC) couvrant les années 2003 à 2006 et portant sur une enveloppe budgétaire de 34,5 millions d’euros qui a permis de passer d’une approche-projet à une approche-programme.

Les deux gouvernements, en partenariat avec les principaux acteurs et responsables de la coopération sénégalo-luxembourgeoise, ont ainsi passé en revue l’ensemble des relations en matière de coopération au développement et discuté, sur cette base, des grandes orientations du futur PIC 2007-2011.

Le futur PIC, dont l’objectif principal reste la lutte contre la pauvreté, se concentrera essentiellement sur deux secteurs: la formation et l’insertion professionnelle et l’amélioration des conditions de vie en milieu rural grâce à la construction et l’équipement de centres de santé et aux projets d’hydrauliques et d’assainissement. Ainsi, il a été convenu de poursuivre et d’intensifier le dialogue, d’améliorer la collaboration entre les différents acteurs et de mettre en place des indicateurs qui devront permettre de mesurer l’impact des programmes sur la réduction de la pauvreté.

"La coopération sénégalo-luxembourgeoise est une coopération ciblée qui apporte une réelle plus-value dans les domaines qu’elle cible", a déclaré Jean-Louis Schiltz à l’issue de la réunion devant les représentants de la presse sénégalaise et luxembourgeoise. Il a par ailleurs souligné que "la coopération bilatérale ne peut pas agir en vase clos. Elle doit trouver des synergies avec la coopération multilatérale, telle que la coopération qui sera mise en place avec le Bureau internationale du travail (BIT) et celle qui est poursuivie avec le PNUD".

Le ministre luxembourgeois a conclu son intervention par un proverbe malien qui veut que "l’arbre robuste pousse petit à petit". Le ministre de la Coopération sénégalais n’a pas manqué, quant à lui, de relever le rôle crucial que revêt la coopération luxembourgeoise pour le Sénégal.

Visite du Centre hospitalier Abass N'dao

Plus tôt dans la journée, le ministre et sa délégation ont eu l’occasion de visiter un projet ayant trait au secteur de la santé. Ils se sont rendus dans la périphérie de Dakar afin de visiter le Centre hospitalier Abass N’dao où ils ont été accueillis chaleureusement par la population locale.

L’appui luxembourgeois a permis de renforcer un dispositif de santé mis en place par la mairie de Dakar pour une prise en charge médicale de qualité des personnes les plus vulnérables. L’objectif de la deuxième phase du projet, qui a débuté en 2003 et qui se terminera en 2006, est la remise à niveau des bâtiments et services qui se traduit par un investissement physique en bâtiment et équipement, par la formation ainsi que par une assistance technique. Après la présentation des différents chantiers, Jean-Louis Schiltz a posé la première pierre pour la construction de la future pédiatrie d’une capacité de 30 lits.

Entrevue avec le Premier ministre du Sénégal, Macky Sall

Avant de clôturer sa visite en République de Sénégal, le ministre de la coopération luxembourgeoise a encore eu une série de rendez-vous politiques.

Il s’est entretenu avec le Premier ministre sénégalais, Macky Sall, sur les relations bilatérales ainsi que sur les grands dossiers ayant trait à la coopération.

Jean-Louis Schiltz a ensuite rencontré Mouhamed Mbodj, coordinateur général du Forum Civil, section sénégalaise de Transparency International ainsi que des responsables du PNUD.

Ces rencontres ont été suivies d’une réunion de travail avec le personnel de la Mission de la Coopération luxembourgeoise à Dakar concernant les dossiers de la coopération luxembourgeoise en République du Sénégal.

Dernière mise à jour