Jean Asselborn et Lucien Lux s'expriment sur l'atterrissage de deux avions "suspects" à l'aéroport de Luxembourg

Le 6 février 2006, le Vice-Premier ministre, ministre des Affaires étrangères et de l'Immigration, Jean Asselborn, et le ministre des Transports, Lucien Lux, ont présenté lors d'un point de presse commun les informations recueillies sur les escales au Luxembourg de certains avions immatriculés aux États-Unis et faisant l'objet d'une enquête de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe.

Sur base de diverses informations venant de la société civile, le ministre des Transports avait demandé en novembre 2005 aux autorités luxembourgeoises et européennes compétentes de lui fournir des renseignements détaillés sur les mouvements au Luxembourg de certains avions immatriculés aux États-Unis. Des requêtes dans ce sens ont par la suite été adressées à l'Administration de l'aéroport, l'Administration des douanes et accises, la Police grand-ducale et l'Organisation européenne pour la sécurité de la navigation aérienne (Eurocontrol). Les premières réponses de ces autorités, reçues entre le 12 décembre 2005 et le 9 janvier 2006, ne faisaient état d'aucun atterrissage d'avions "suspects".

Le 31 janvier 2006, Eurocontrol a transmis au ministre des Transport une liste de 41 numéros d'immatriculation d'aéronefs qualifiés de "douteux" par le rapporteur de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe, Monsieur Dick Marty. Par le même courrier, les autorités luxembourgeoises furent informées que les recherches d'Eurocontrol avaient établi qu'un vol relevé sur cette liste avait atterri à l'aéroport de Luxembourg en date du 16 novembre 2005.

Suite à cette communication, une enquête fut lancée en date du 1er février par l'Administration de l'aéroport de Luxembourg. Le ministre des Affaires étrangères a informé le même jour la Chambre des députés, réunies en séance plénière, sur les premières pistes qui se dégageaient des recherches entamées.

Il ressort des résultats définitifs de l'enquête que deux des 41 avions recensés par le rapporteur du Conseil de l'Europe ont atterri à Luxembourg, à savoir:

  • un Beech 200 en date du 16 novembre 2005 qui a atterri à 9:42 heures en provenance de Corfou et qui a décollé le même jour à 11:05 à destination de Dublin,
  • un Boeing 737-300 en date du 31 novembre 2005 qui a atterri à 11:44 heures en provenance de Francfort et qui a décollé le même jour à 16:12 à destination de Francfort.

D'après les informations recueillies, aucun passager n'aurait embarqué ni débarqué dans les deux cas. Il s'agissait d'escales techniques pour les besoins d'un ravitaillement en kérosène.

Par acquit de conscience, les données de certains autres avions immatriculés aux États-Unis et qui ont fait escale à Luxembourg furent également vérifiés, mais l'enquête a démontré qu'ils n'étaient pas répertoriés dans la liste des aéronefs du Conseil de l'Europe. Ces vols ont atterri à Luxembourg les 25, 27 et 30 janvier 2006.

Le ministre des Transports a annoncé qu'à partir du 6 février 2006, les 41 numéros d'immatriculation figurant sur la liste de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe seront mis à disposition du service du contrôle de la circulation aérienne de l'Administration de l'aéroport. "Si à l'avenir un plan de vol renseigne sur un atterrissage envisagé d'un tel aéronef, le ministère des Transport en sera informé de suite. Nous partagerons cette information avec le ministre d'État, le ministre de la Justice et le ministre des Affaires étrangères. Si nécessaire, les autorités compétentes procéderont à une inspection de l'aéronef en question", a expliqué le ministre Lucien Lux.

En attente des résultats définitifs de l'enquête du Conseil de l'Europe, le ministre des Transports a également informé la presse que la société Luxair, qui est responsable du traitement des avions à l'aéroport de Luxembourg, avait décidé de ne pas établir des relations contractuelles avec les compagnies aériennes exploitant les aéronefs concernés.

Pour sa part, le ministre des Affaires étrangères a rappelé qu'il n'y avait actuellement "aucun indice, ni précis ni vague, qui laisserait conclure à un lien entre des vols ayant atterri à Luxembourg et un éventuel transport de détenus." Il a assuré que le gouvernement luxembourgeois continuera à jouer la transparence dans ce dossier afin de garantir que l'état de droit soit pleinement respecté.

Le chef de la diplomatie luxembourgeoise a également fait part de son entretien le 4 février 2006 avec l'ambassadeur des États-Unis au Luxembourg, Madame Ann Wagner, au sujet des recherches en cours à l'aéroport de Luxembourg. A cette occasion, l'ambassadeur a assuré que les activités du gouvernement américain étaient conformes aux conventions internationales et que les États-Unis attachaient une grande importance au respect de la souveraineté, de la Constitution et des lois luxembourgeoises.

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