Jean-Claude Juncker et Jeannot Krecké aux réunions de l'Eurogroupe et du Conseil "Affaires économiques et financières"

Le Premier ministre, ministre des Finances, Jean-Claude Juncker a présidé la réunion de l’Eurogroupe qui s’est tenue le 13 février 2006 à Bruxelles. Le gouvernement luxembourgeois y a été représenté par le ministre de l’Économie et du Commerce extérieur, Jeannot Krecké.

Le 14 février, Jean-Claude Juncker et Jeannot Krecké ont assisté au Conseil "Affaires économiques et financières" des 25 ministres des Finances et de l’Économie de l’Union européenne.

La réunion de l'Eurogroupe

Les ministres des 12 pays membres de la zone Euro ont fait leur traditionnel tour d’horizon de l’évolution économique européenne et internationale. Pour ce qui est de la zone Euro, les ministres ont du constater que la croissance au 4e trimestre 2005 est restée en deçà des attentes, mais comme l’a dit le président Juncker, "ce fait n’enlève rien au constat général qui est le nôtre et qui est partagé par la Banque centrale européenne, que la reprise de la croissance se confirme et se raffermit". Selon l’analyse des ministres, les États membres devront "tirer profit de la croissance retrouvée pour poursuivre l’assainissement des finances publiques" permettant ainsi de relancer les réformes structurelles. L’Eurogroupe reste toutefois concerné par les divergences de croissance entre les différents États membres et dans les divers secteurs de l’économie. Les ministres estiment également que les perspectives de croissance restent exposées à des risques liés, notamment, à l’évolution des prix du pétrole et à la situation géopolitique.

En matière de politique monétaire, l’Eurogroupe a eu un échange de vues avec le président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, et a exprimé sa confiance que la Banque centrale européenne "prendra une décision responsable, qui sera en ligne avec les attentes des marchés et aura à l’esprit les répercussions que toute décision de politique monétaire aura sur les perspectives de croissance".

Les ministres ont finalement analysé le rapport de la Commission européenne sur la mise en œuvre de la stratégie de Lisbonne et plus particulièrement l’impact du vieillissement des populations sur les systèmes de sécurité sociale dans les États membres. Là encore, l’Eurogroupe a souligné la nécessité de l’assainissement des finances publiques de telle manière à permettre aux pays membres d’augmenter à moyen et à long terme les budgets publics et privés en matière de recherche et de développement pour atteindre un niveau de 3% du PIB. D’autres priorités pour la zone Euro sont l’augmentation du taux de l’emploi et l’intensification de la concurrence dans le secteur des services.

Établissant un lien direct entre la stratégie de Lisbonne et le problème du vieillissement des populations, l’Eurogroupe a, selon les mots de son président Jean-Claude Juncker, retenu l’analyse que sans réformes l’éventualité d’un "choc négatif" est bien réelle "dans la mesure où la croissance potentielle risque de souffrir de cette évolution démographique peu positive, avec des incidences notables sur les finances publiques". Comme l’Eurogroupe constate que les réformes menées notamment en France, en Autriche et en Allemagne commencent à produire des effets bénéfiques, les États membres sont invités à poursuivre leurs efforts notamment en termes de réduction des déficits budgétaires et de la dette publique ainsi qu’en termes d’augmentation du taux d’emploi et de la productivité.

Le Conseil "Affaires économiques et financières"

Le Conseil "Affaires économiques et financières", sous Présidence autrichienne, a examiné et adopté les programmes de stabilité actualisés de l’Autriche, de la Belgique et du Luxembourg.

Pour le Luxembourg, le Conseil, bien que reconnaissant les efforts déjà consentis en matière de réduction du déficit par une restriction des dépenses, a retenu dans ses conclusions les recommandations de la Commission européenne qui préconisent un effort supplémentaire pour l’ajustement budgétaire en 2006 et la mise en œuvre des mesures d’économies nécessaires pour les exercices 2007 et 2008. Le gouvernement est également invité d’adresser le problème du vieillissement de la population et son impact sur la soutenabilité des régimes de sécurité sociale et de pensions.

Pour le ministre de l’Économie et du Commerce extérieur, Jeannot Krecké, la recommandation adopté par le Conseil souligne la nécessité de résolument emprunter la voie des réformes. "Nous avons", a-t-il dit devant la presse, "le problème de la restriction des dépenses courantes au niveau budgétaire. S’ajoutent à cela les problèmes au niveau de l’inflation, de l’emploi et du chômage, du vieillissement de la population ainsi qu’au niveau de la compétitivité".

Pour Jeannot Krecké, le Comité de coordination tripartite du 20 février 2006 devra absolument déblayer le chemin pour un vrai débat sur les réformes structurelles, surtout en matière de régimes de sécurité sociale et de pensions ainsi qu’en matière des dépenses pour la santé, qui risquent de très sérieusement compromettre la soutenabilité des finances publiques à l’horizon 2030-2050.

D’autres points à l’ordre du jour du Conseil "Affaires économiques et financières" ont été:

  • l’examen des programmes de convergence de l’Estonie, de la Lettonie et de la Slovénie;
  • la préparation du Conseil européen des 23 et 24 mars 2006 en ce qui concerne l’examen de stratégie de Lisbonne et, dans le même cadre, les questions principales en matière des grandes orientations des politiques économiques;
  • une discussion sur les possibilités de la Banque européenne d’investissement de promouvoir la croissance et l’emploi en Europe;
  • un examen d’un rapport du Comité de politique économique sur les questions liées aux dépenses publiques en relation avec le vieillissement des populations.

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