Lancement de la campagne "Solidarité Café"

Afin de lancer la campagne de sensibilisation "Solidarité Café", le ministre de la Coopération et de l’Action humanitaire, Jean-Louis Schiltz, a donné une conférence de presse le 7 septembre 2006, en présence de Jean-Louis Zeien, président de TransFair-Minka, de Freddy Eich, directeur de Maison Santos, premier torréfacteur de café TransFair au Luxembourg et de Änder Schank, administrateur de l’association agricole des producteurs biologiques (BIOG).

Jean-Louis Schiltz a exposé l’interdépendance entre la bonne gouvernance et la coopération au développement et souligné le rôle important d’un commerce international juste et équitable pour les pays du Sud. Avec la suspension des négociations à l’OMC sur le cycle de développement de Doha, les avancées vers un ordre commercial international plus juste sont remises en question: le commerce équitable joue donc un rôle de taille pour combler, à petits pas, le vide laissé par les échecs de l’OMC.

Le ministre Schiltz a souligné que le choix d’un modèle alternatif de commerce, qui permet aux producteurs de voir leur labeur rémunéré au juste prix, incombe au consommateur final. D’où l’importance de la campagne "Solidarité Café" qui fait la promotion du café issu du commerce équitable et de la production biologique.

Au Luxembourg, les chiffres laissent entrevoir des développements positifs, mais, mais le pays "peut mieux faire": alors que 3,4% du café consommé au Grand-Duché en 2005 étaient issus du commerce équitable, ce chiffre était de 20% au Royaume-Uni pour la même année. Le ministre a conclu en soulignant l’importante expression de solidarité qu’est le choix du café issu du commerce équitable.

Jean-Louis Zeien, président de TransFair-Minka a.s.b.l., a expliqué qu’avec 12 000 tasses consommées par seconde, le café est l’un des produits les plus prisés au monde et, paradoxalement, l’un des moins connus: la campagne "Solidarité Café" essayera donc de donner un visage aux petits producteurs qui sont souvent oubliés et qui sont victimes de l’intense spéculation intrinsèque au marché du café.

Malgré une explosion des prix, les producteurs touchent de moins en moins pour leur travail, situation qui dure depuis 1997 mais qui est accentuée par les prix actuels, qui sont en termes réels les plus bas jamais enregistrés. Au lieu des 32 milliards USD qui devraient revenir aux producteurs par année, la nature du marché fait qu’ils ne touchent que 5,5 milliards USD, conséquence directe d’un libre échange débridé.

Jean-Louis Zeien a mis en exergue les points forts de la campagne "Solidarité Café", qui vise à engager les torréfacteurs, distributeurs, consommateurs et acteurs politiques au Luxembourg pour le café équitable et de production biologique: après une présence à l’Oekofoire, un "Forum Café" est organisé le 11 octobre à la Chambre du Commerce, pendant lequel des producteurs de café du Nicaragua et du Rwanda viendront présenter le travail de leurs coopératives.

Freddy Eich, directeur de la Maison Santos et premier torréfacteur de café TransFair au Luxembourg, a évoqué comment il a été contacté, il y a quinze ans, par un représentant du distributeur néerlandais Max Havelaar, premier importateur de café équitable en Europe. Le concept d’un commerce équitable pour le café a persuadé le torréfacteur de commencer à importer ce café au Luxembourg dès 1991: M. Eich a mis en avant le très grand sérieux avec lequel le café issu du commerce équitable est distribué par TransFair.

Änder Schank, administrateur de l’association agricole des producteurs biologiques (BIOG), a quant à lui exposé l’importance de l’agriculture biologique, notamment pour le commerce équitable du café. Selon M. Schank, l’agriculture biologique est une agriculture complexe qui respecte le cycle normal de la nature et qui permet ainsi aux producteurs de café au Sud de cultiver la terre de manière durable tout en étant protégés des effets nocifs d’engrais artificiels.

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