Jean Asselborn au Liban, en Israël et dans les Territoires palestiniens occupés

Le Vice-Premier ministre, ministre des Affaires étrangères et de l'Immigration, Jean Asselborn, et l'ancien Premier ministre danois, président du Parti socialiste européen (PSE), Poul Nyrup Rasmussen, ont effectué du 12 au 14 septembre 2006 une visite conjointe au Proche-Orient, qui les a mené au Liban, en Israël et dans les Territoires palestiniens occupées. Le déplacement a servi d'occasion pour souligner l’engagement renforcé de l'Union européenne dans la région, notamment dans le cadre de la reconstruction du Liban et de la relance du processus de paix israélo-palestinien.

Visite au Liban

A leur arrivée le 12 septembre à Beyrouth, Jean Asselborn et Poul Nyrup Rasmussen ont rencontré le général Alain Pellegrini, commandant de la Force d'interposition des Nations unies au Liban (FINUL), avant de s'entretenir avec les représentants de la Commission européenne au Liban. Ces premières entrevues ont permis à la délégation européenne de faire le point sur l'engagement des Nations unies et de l'Union européenne au Liban.

Le 13 septembre, le ministre luxembourgeois et le président du Parti socialiste européen ont été reçus par le Premier ministre libanais Fouad Siniora, après avoir rencontré le ministre ad interim des Affaires étrangères, Tarek Mitri, et les dirigeants des partis politiques réunis dans la coalition gouvernementale.

Les pourparlers à Beyrouth ont essentiellement porté sur le renforcement des troupes internationales au Liban et le rôle de l'Union européenne dans la reconstruction du pays. La délégation européenne a également exprimé son plein soutien aux efforts du gouvernement à Beyrouth de stabiliser la situation au Liban, notamment par le déploiement de troupes libanaises au sud du pays.

Le chef de la diplomatie luxembourgeoise a relevé que l'Union européenne constituerait "l'épine dorsale" de la nouvelle force internationale au Liban, ayant offert de contribuer environ 7.000 hommes à la FINUL. Conformément à la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies, les effectifs de la FINUL devraient passer de 2.000 à 15.000 hommes au cours des prochains mois, avec un mandat renforcé et des troupes déployées à travers le sud du Liban pour assurer le respect du cessez-le-feu du 14 août 2006. Pour sa part, le Luxembourg a offert d'intégrer un officier et un à deux formateurs en déminage à la FINUL.

Outre les moyens humains, les États membres de l'Union européenne se sont déclarés prêts à apporter leur soutien à l'armée libanaise qui se déploie au sud du Liban et à fournir d'importants moyens sur le plan maritime et aérien. Le déploiement de troupes européennes dans le cadre des Nations unies s'ajoute aux nombreux projets d'assistance civile d'urgence que l'Union européenne compte réaliser au Liban, et dont la valeur se situe aux environs de 330 millions d'euros.

Visite en Israël

Le 14 septembre, Jean Asselborn et Poul Nyrup Rasmussen ont poursuivi leur tournée au Proche-Orient par une entrevue à Tel Aviv avec le ministre israélien de la Défense et président du parti travailliste, Amir Peretz. La rencontre a permis aux deux parties d'évoquer la situation politique en Israël au lendemain du conflit au Liban, ainsi que les possibilités d'une relance du processus politique en vue d'une paix durable dans la région.

Au cours de leurs pourparlers avec les autorités israéliennes, les représentants européens ont par ailleurs insisté sur la nécessité de débloquer les taxes et droits de douanes perçus par Israël et destinées aux Territoires palestiniens occupés. Selon le chef de la diplomatie luxembourgeoise, ces revenus pourraient servir à "redresser l'inquiétante situation humanitaire" dans les Territoires occupés.

En Israël, la délégation européenne a également eu l'occasion de rencontrer des représentants de la société civile pour un échange de vues informel sur la situation politique en Israël et le processus de paix israélo-arabe.

Visite des Territoires palestiniens occupés

En conclusion de leur tournée au Proche-Orient, le ministre luxembourgeois et le président du PSE se sont rendus à Ramallah, dans les Territoires palestiniens occupés, où ils ont été reçus en audience par le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas. La visite dans les Territoires palestiniens occupés a par ailleurs permis à la délégation européenne de s'entretenir avec le principal négociateur palestinien, Saeb Erekat, et plusieurs parlementaires indépendants ou issus du Fatah.

Au centre des discussions avec le président palestinien figurait l'annonce de la formation d'un gouvernement d'unité nationale dans les Territoires occupés.

Le président Abbas a informé la délégation européenne que l'accord sur la création d'un gouvernement d'unité nationale engageait les membres du nouveau gouvernement au plein respect de tous les accords signés par l'Organisation de libération palestinienne (OLP), y compris ceux qui reconnaissent l'existence d'Israël. Cet accord est lié à la nécessité d'un échange de prisonniers entre Israéliens et Palestiniens et la libération des ministres et parlementaires palestiniens arrêtés, a déclaré le président.

Saluant l'annonce de la création d'un gouvernement d'unité national comme "positive", Jean Asselborn a émis l'espoir que ce développement permettra de créer les conditions pour un retour au processus de négociations entre Israéliens et Palestiniens, estimant que "seule une solution négociée à deux États mènera à une paix durable au Proche-Orient".

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