Le président de l'Eurogroupe se présente devant la commission des Affaires économiques et monétaires du Parlement européen

Le président de l’Eurogroupe Jean-Claude Juncker s’est présenté devant la commission des Affaires économiques et monétaires du Parlement européen, le 22 novembre 2006 à Bruxelles.

Cette audition du président de l’Eurogroupe qui a lieu régulièrement devant les parlementaires européens, permet au président de l’Eurogroupe d’exposer ses vues sur l’évolution économique de la zone Euro tout en présentant les priorités des travaux de l’Eurogroupe pour les mois et années à venir.

Jean-Claude Juncker a d’entrée rendu attentif au fait que la conjoncture favorable de l’année 2006 - pour laquelle l’Eurogroupe s’attend à un taux de croissance de 2,6% - exigeait des États membres de la zone Euro d’honorer leurs engagements inscrits dans le pacte de stabilité et de croissance réformé, à savoir de réduire leurs déficits structurels de 0,5 point de pourcentage par an. En dépit des progrès accomplis part les États membres dans ce domaine, le président de l’Eurogroupe a rappelé que "le Traité, lorsqu’il parle d’un déficit de 3%, n’a pas voulu définir un objectif, mais fixer un plafond" et qu’il serait nécessaire que les différents pays continuent leurs efforts afin "d’atteindre leurs objectifs à moyen terme le plus rapidement possible", c’est-à-dire de pouvoir présenter des finances publiques en équilibre ou excédentaires. Le président de l’Eurogroupe a d’ailleurs annoncé que le renforcement de la surveillance budgétaire dans la zone Euro figurerait parmi les priorités dans les mois à venir.

Parmi les défis qui se posent à l’Eurogroupe, Jean-Claude Juncker a mentionné la maîtrise des déséquilibres globaux au sujet desquels les instances économiques et monétaires de la zone Euro sont en contact permanents avec leurs partenaires à travers le monde. Le président Juncker a en outre souligné que la participation de l’Eurogroupe aux consultations multilatérales se déroulant dans le cadre du Fonds monétaire international, donne, pour la première fois, une "légitimité internationale" à la zone Euro "dans la mesure où le directeur général du Fonds monétaire international a inclus la zone Euro comme un des cinq groupes avec lesquels le FMI souhaite discuter des déséquilibres globaux".

D’autres priorités de l’action de l’Eurogroupe incluent l’observation de l’évolution des prix du pétrole ainsi que le développement politique dans plusieurs pays et régions du monde victimes d’une instabilité croissante.

Sur un plan interne, l’Eurogroupe continuera à travailler sur les divergences entre les pays membres de la zone, notamment en ce qui concerne les divergences de croissance, plus particulièrement entre les grandes économies de la zone Euro, ainsi que le différentiel d’inflation entre les États membres qui, s’il devait s’accroître, mettrait en danger la cohésion de la zone Euro.

Le président a annoncé l’intention de l’Eurogroupe d’œuvrer en faveur de l’inclusion d’un chapitre spécial consacré à la seule zone Euro dans les conclusions du Conseil européen de mars 2007 sur la mise en œuvre de la stratégie de Lisbonne.

Pour ce qui est de représentation externe de la zone Euro, Jean-Claude Juncker a annoncé que l’Eurogroupe allait poursuivre "avec de la patience mais aussi avec toute la détermination qu’il faudra la mise en place d’une architecture qui reflète mieux vers l’extérieur la cohérence qui existe dans la zone Euro, et nous allons plaider à nouveau auprès de nos collègues pour qu’ils abandonnent ce que j’appellerais la mentalité du siège".

Jean-Claude Juncker a enfin plaidé une nouvelle fois pour l’intensification du dialogue entre l’Eurogroupe et la Banque centrale européenne et a annoncé qu’il soumettrait des "propositions articulées" à l’Eurogroupe "sur l’ensemble des méthodes de travail et sur la substance de nos travaux que je compte voir l’Eurogroupe mettre en application au cours des prochaines années".

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