Évaluation de l'efficacité des mesures pour l'emploi

Le ministre du Travail et de l’Emploi, François Biltgen, a assisté le 23 novembre 2006 à la présentation d’une étude du CEPS/Instead sur l’évaluation de l’efficacité des mesures en faveur de l’emploi au Luxembourg.

François Biltgen a d’emblée mis en avant le lien étroit entre cette étude et les discussions actuellement en cours au sujet du projet de loi n° 5611, qui porte notamment sur la révision des mesures en faveur de l’emploi des jeunes. En effet, les résultats de l’évaluation confirment la philosophie adoptée lors de l’élaboration du projet de loi n° 5501, dont le volet de la révision de la législation sur les mesures en faveur de l’emploi des jeunes a par après été intégré au projet de loi n° 5611, a noté le ministre.

Soulignant que l’étude du CEPS constitue en quelque sorte une première en la matière, le ministre du Travail a mis l’accent sur l’importance d’évaluer périodiquement l’efficacité des mesures, notamment dans le domaine de la politique de l’emploi vu les évolutions constantes du contexte socio-économique. "Il est important de se donner des instruments pour évaluer de façon objective les politiques et d’en tirer les conséquences", a noté François Biltgen.

Au moment de l’entrée en vigueur, le 1er juillet 2007, des mesures introduites par le projet de loi n° 5611, le ministre François Biltgen veut ainsi procéder dès le départ à une évaluation permanente de ces mesures afin de pouvoir les adapter rapidement en cas de besoin.

L’étude du CEPS, réalisée pour le compte de l’Observatoire des relations professionnelles et de l’emploi du ministère du Travail, a porté sur les mesures suivantes:

  • Stage d’insertion en entreprise (SIE);
  • Contrat d’auxiliaires temporaires privé (CAT PR);
  • Contrat d’auxiliaires temporaires public (CAT PU);
  • Stage de réinsertion professionnelle (SRP);
  • Pool des assistants;
  • Mises au travail;
  • Mesures spéciales;
  • Formations CNFPC;
  • Formations Adem.

Pour juger l’efficacité d’une mesure, plusieurs indicateurs ont été considérés: l’indicateur d’insertion qui évalue si les mesures en faveur de l’emploi ont permis d’augmenter les chances de trouver un emploi et deux indicateurs de qualité de l’insertion qui prennent en compte le risque de retour au chômage (indicateur de récurrence) ainsi que le salaire.

L’étude du CEPS constate que les SRP, les mises au travail, les SIE et le CAT PR augmentent considérablement les chances de trouver un emploi dans les 6 mois qui suivent la sortie de la mesure. Même dans les 18 mois qui suivent la fin de la mesure, les chances de trouver un emploi sont encore supérieures par rapport à ceux qui n’ont pas suivi de mesures.

Pour ceux qui ont fait partie du pool des assistants ou qui ont suivi une formation à l’Adem, les chances de trouver un emploi dans les 6 ou 18 mois qui suivent la fin de la mesure sont légèrement supérieures à ceux qui n’ont pas suivi de mesures.

De l’autre côté, les mesures spéciales, les CAT PU et les formations CNFPC n’augmentent pas forcément les chances sur le marché de l’emploi dans les 6 mois et diminuent même ces chances dans les 18 mois qui suivent la fin de la mesure.

En général, l’étude conclut que le stage d’insertion et le stage de réinsertion connaissent le taux d’insertion le plus élevé à la fin de la mesure.

Pour ce qui est de l’indicateur de récurrence, le CEPS constate que toutes les mesures sont plutôt neutres par rapport au risque de retour au chômage, sauf pour les mesures avec stage quand il y a embauche dans l’entreprise-partenaire et pour les mises au travail.

Conclusions

Les mesures avec stage sont:

  • très efficaces pour trouver un emploi à des personnes que le marché n’aurait pas absorbées;
  • quand il n’y a pas embauche, peu efficaces pour améliorer l’employabilité des bénéficiaires.

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