Présentation des statistiques policières 2006 en présence du ministre de la Justice, Luc Frieden

Lors de la présentation des statistiques policières 2006 en date du 27 mars 2007, le ministre de la Justice, Luc Frieden, a fait le point sur la sécurité intérieure et a exposé sa stratégie en matière de lutte contre la délinquance.

La délinquance est stable au Luxembourg et le pays reste épargné par la criminalité grave. Tels sont les faits saillants des statistiques de la police grand-ducale pour l’année 2006.

25.913 affaires de criminalité ont été enregistrées en 2006 par les forces de l’ordre, ce qui correspond à une légère augmentation (+2,3%) par rapport à l’année 2005. Entre 1997 et 2006, le nombre d’affaires enregistrées est resté relativement stable. Chose d’autant plus remarquable que la population, tout comme le nombre de voitures circulant au Grand-Duché, ont considérablement augmenté au cours des dernières années, a souligné le ministre de la Justice.

D’un point de vue géographique, la criminalité a été importante à Luxembourg/Ville, à Esch-sur-Alzette et dans l’agglomération de Diekirch/Ettelbrück, ainsi que dans certaines régions frontalières.

Le taux d’élucidation, en augmentation continue depuis 2001, s’est élevé à 43,2%. Il a même été de 90% pour les infractions contre les personnes. Sur le plan des infractions contre les biens (cambriolages, vols), 19% des auteurs ont pu être identifiés.

Pour ce qui est des auteurs des affaires criminelles, les statistiques révèlent que 78% sont de sexe masculin, 37% sont de nationalité luxembourgeoise et 70% résident sur le territoire du pays. 45% des auteurs ont moins de 25 ans au moment des faits. Côté victimes, 56% sont des hommes, 53% sont Luxembourgeois et 89% sont résidents du Grand-Duché.

La criminalité grave reste à un niveau relativement bas, ont indiqué les autorités de la police grand-ducale. Seulement un hold-up a été perpétré au Luxembourg au cours des quatre dernières années (en 2004). Le nombre d’homicides a légèrement augmenté en 2006 par rapport aux années précédentes. Toutefois, tous les auteurs des neuf homicides ont pu être identifiés et arrêtés et une relation - familiale ou autre - a chaque fois pu être établie entre l’auteur et la victime.

Concernant les coups et blessures volontaires, la police a traité 1.811 faits en 2006, dont 339 relèvent de la catégorie "violence domestique". Le nombre des vols avec violence est en diminution depuis 2002; le taux d’élucidation pour ce type d’infraction étant de 92%. Pour ce qui est des cambriolages et des véhicules volés, l’évolution est également positive.

Après la présentation des statistiques policières, le directeur général de la police grand-ducale, Pierre Reuland, a exposé la stratégie de la police pour augmenter la sécurité objective et subjective. Cette stratégie s'articule autour de plusieurs axes:

  • assurer la sensibilisation et la surveillance continue pour prévenir/réprimer la criminalité moyenne;
  • poursuivre l’effort en matière de lutte contre la criminalité grave, le crime organisé et le terrorisme par une coopération nationale et internationale intense;
  • garantir une présence policière 24h/24 pour intervenir rapidement en cas de flagrant délit et d’appel de secours de la population;
  • proposer des programmes de prévention en matière de délinquance juvénile;
  • renforcer les moyens en personnel, techniques et de coopération policière.

La liberté et la sécurité des ctioyens sont deux éléments qui doivent aller de pair, a souligné le ministre de la Justice, tout en insistant sur l’importance du travail préventif et répressif des forces de l’ordre.

Selon Luc Frieden, le travail préventif de la police sur le terrain, l’arrestation des auteurs en cas d’infraction et la condamnation des auteurs par les juridictions vont de pair. D’où l’importance de la coopération étroite entre la police et les autorités judiciaires. Dans ce contexte, le ministre a signalé que le nombre des condamnations prononcées en 2006 a augmenté et que 680 condamnations avec prison ferme ont été prononcées.

La stratégie du ministre de la Justice en matière de lutte contre la criminalité est basée sur quatre piliers étroitement liés entre eux:

  1. Le renforcement des actions de la police sur le terrain, notamment par la mise au point de plans locaux de sécurité.
  2. L’augmentation continue du budget des forces de l’ordre, qui est passé de 138 millions d’euros en 2000 à 241 millions d’euros en 2007, et le renforcement des effectifs.
  3. L’adaptation de la législation pour soutenir les efforts de la police.
  4. La coopération étroite avec les pays voisins par un échange d’informations pour lutter efficacement contre la criminalité transfrontalière.

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