La Coopération au développement et l'économie nationale: état des lieux et perspectives

Le ministre de la Coopération et de l’Action humanitaire, Jean-Louis Schiltz, a fait le point le 7 mai 2007 sur les "synergies intelligentes" actuelles et potentielles entre la Coopération luxembourgeoise et les entreprises établies au Luxembourg.

Avant de passer aux différents aspects de ces synergies possibles, le ministre Schiltz a tenu à souligner qu’il n’était pas question dans ce contexte d’aide liée, autrement dit d’une politique de coopération au développement à orientation mercantile, celle-ci étant contraire aux principes de partenariat, de durabilité et d’appropriation inhérents à la coopération au développement, tels que prônés par l’ONU et l’OCDE.

Gaston Schwartz, directeur général de l’agence d’exécution Lux-Development S.A., a exposé la procédure d’appels d’offres ainsi que les trois types de marchés susceptibles d’intéresser les entreprises domiciliées au Luxembourg, à savoir:

  • les contrats pour la construction d’infrastructures;
  • les contrats pour équipements et fournitures, notamment dans les domaines de l’irrigation et de la santé;
  • les contrats de services, marchés souvent remportés par des bureaux d’étude luxembourgeois.

Par ailleurs, le ministre Schiltz a encouragé les entreprises luxembourgeoises à participer aux appels d’offres lancés par la Commission européenne, la Banque mondiale et l’ONU, mais aussi par le Centre pour le développement de l’entreprise (CDE).

Centres d’excellence

Jean-Louis Schiltz a ensuite présenté un deuxième type de "synergies intelligentes", sollicitées directement par les pays partenaires dans des domaines où des entreprises et organismes luxembourgeois excellent:

  • Les produits et services de l’entreprise Dometic, spécialisée dans le domaine de la chaîne du froid, ont été utilisés à maintes reprises dans des programmes de la Coopération luxembourgeoise et de Lux-Development ainsi que d’agences internationales telles que l’OMS et l’Unicef.
  • Le secteur bancaire et financier se démarque également par la qualité de ses prestations et son intérêt croissant pour les activités de coopération au développement, notamment dans le secteur de la microfinance (p. ex. introduction d’un label de qualité Luxflag pour fonds d’investissements en microfinance).
    L’Agence de transfert de technologie financière (ATTF) assure des formations dans le secteur bancaire dans bon nombre de pays partenaires de la Coopération luxembourgeoise, tels que le Cap-Vert, le Laos, le Vietnam et le Salvador, mais aussi en Mongolie et en Chine. Elle est à ce titre, à l’instar de la Banque centrale luxembourgeoise, un partenaire régulier de la Coopération luxembourgeoise.
  • La société SES a négocié un contrat avec le gouvernement vietnamien dans le domaine des satellites. En parallèle, une requête pour la formation de personnel dans le même secteur a été adressée à la Coopération luxembourgeoise. Ces contacts ont largement été facilités par le bureau de la coopération luxembourgeoise à Hanoi.

Transition de la coopération classique à la coopération économique

Le ministre Schiltz a ensuite soulevé la question du passage de la coopération au développement classique à une coopération économique dans les pays, comme le Vietnam, dont l’évolution devrait permettre dans le moyen terme de constater que la coopération classique y a accompli sa mission avec succès.

À l’heure actuelle, les programmes indicatifs de coopération de deuxième génération ont été signés avec quasiment tous les pays partenaires privilégiés. De plus, la tendance est à une baisse progressive de l’aide apportée aux pays qui n’ont pas ce statut, et à un renforcement de cette aide pour les pays qui en ont le plus grand besoin, à savoir les pays d’Afrique de l’Ouest. Enfin, des programmes de consolidation de l’acquis de la coopération bilatérale sont prévus pour les pays témoignant une évolution positive, comme le Salvador, la Namibie et le Vietnam.

Cette évolution pose le défi de la mise en place progressive d’une coopération économique en profitant des bases établies par la coopération au développement classique.

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