CARE-Millenniumspreis pour le Premier ministre Jean-Claude Juncker pour son engagement pour un ordre global économique juste et équilibré

En date du 22 octobre 2007, le Premier ministre Jean-Claude Juncker s'est vu décerner le CARE-Millenniumspreis à Berlin.

Remise pour la première fois, cette distinction honore l'engagement continu de Jean-Claude Juncker pour un ordre global économique juste et équilibré. En tant qu'Européen "convaincu et convaincant", il peut être compté parmi les "courageux" qui œuvrent inlassablement pour une aide européenne plus généreuse, comme l'a précisé l'organisateur de la cérémonie, CARE International Deutschland.

Dans son discours en l'honneur du lauréat, le ministre fédéral des Finances de l'Allemagne, Peer Steinbrück, a souligné les qualités de persévérance, de fiabilité et de détermination du Premier ministre luxembourgeois. C'est depuis ses débuts dans la politique européenne que Jean-Claude Juncker s'engage pour une aide au développement plus prononcée au niveau de l'Union européenne, a-t-il lancé, et de continuer: "Il a le mérite de sensibiliser constamment la population civile à ce que l'Europe ait une responsabilité et un devoir d'agir vis-à-vis des parties du monde moins favorisées."

Dans ce contexte, Peer Steinbrück a rappelé que l'Union européenne était aujourd'hui le plus important donneur d'aide au développement. C'est en effet sous la Présidence luxembourgeoise du Conseil de l'UE en 2005 que les chefs d'État ou de gouvernement de l'Union européenne ont convenu d'un nouvel engagement collectif en matière d'aide publique au développement pour un seuil de 0,56% du revenu national brut (RNB) à l'horizon 2010, avec un objectif de 0,7% du RNB pour 2015. Ceci équivaut à 20 milliards d'euros supplémentaires par an.

Dans son intervention, Jean-Claude Juncker a rappelé qu'au cœur de sa motivation de faire de la politique figuraient, d'un côté, sa conviction, d'"Européen radical" et, de l'autre, sa conviction du besoin d'une "aide au développement radicale". D'ailleurs, il a précisé qu'il préférait l'expression de coopération au développement, étant donné qu'il s'agissait "d'un partenariat entre égaux".

Le lauréat a souligné que lors de son premier mandat de ministre du Budget luxembourgeois en 1984, l'aide publique au développement du Grand-Duché se situait autour de 0,18% du RNB. En 2006, elle s'élevait à 0,89% du RNB pour atteindre, selon le projet de budget prévoyant les moyens nécessaires au renforcement de la politique de coopération au développement, le taux de 0,91% par rapport au RNB pour 2008. Avec la Norvège, le Luxembourg se situe ainsi à la deuxième place, derrière la Suède, parmi les pays qui consacrent au moins 0,7% de leur RNB à l'aide au développement.

En matière de politique européenne de coopération au développement, le Premier ministre a regretté que l'Union européenne se retirait trop rapidement dès que les pays ciblés commençaient à récupérer économiquement. Selon Jean-Claude Juncker, la coopération au développement est un travail de longue haleine qui s'inscrit dans une logique de développement durable. En effet, pour le Premier ministre, la coopération au développement n'est rien d'autre qu'une "politique de la paix par d'autres moyens".

Jean-Claude Juncker a également réfuté l'idée que l'Union européenne ne servait qu'à elle-même. Les Européens doivent se donner "l'objectif d'éradiquer la pauvreté de la planète pendant la première moitié du XXIe siècle". Le lauréat s'est dit encouragé dans cette démarche par la remise de ce prix.

Lors de cette cérémonie à Berlin, l'organisation non gouvernementale HED-Tamat a également reçu le CARE-Partnerschaftspreis. HED-Tamat, basée au Niger - un des pays cibles de la coopération au développement luxembourgeoise -, s'engage à améliorer les conditions de vie des populations rurales touaregs par des actions concrètes, notamment en luttant contre l'exode rural par le moyen d'une réinsertion socioéconomique ou en développant des activités génératrices de revenus.

C'est dans ce contexte qu'une convention de coopération entre CARE International Deutschland et le gouvernement luxembourgeois a été conclue sur le cofinancement d'un projet de développement local au Niger de 2007 à 2010. Mis en œuvre par CARE International Deutschland et l'ONG HED-Tamat, le projet a pour objectif la lutte contre la pauvreté par des réalisations concrètes (hydraulique villageoise, boutique d'intrants) et des volets tels que l'alphabétisation, la formation et le renforcement des capacités des populations nomades. Le projet vise, à moyen terme, à créer des conditions favorables à la consolidation de la paix dans la région d'Agadez au Niger. Le Grand-Duché avait déjà soutenu financièrement des projets de CARE International Deutschland en 2000 et 2003.

Dans cet ordre d'idées, le président de CARE International Deutschland, Heribert Scharrenbroich, a annoncé qu'à partir du 1er novembre 2007, l'organisation aurait une dépendance au Luxembourg et s'appellerait dorénavant CARE International Deutschland Luxembourg. Cette collaboration constituera "un excellent modèle européen", a indiqué Heribert Scharrenbroich, en se félicitant de cette ouverture.

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